En salles depuis le 1er Mars, Logan, marque le neuvième et ultime retour de Hugh Jackman avec les griffes de Wolverine au cinéma, pour une histoire autour de la rédemption et du sacrifice. Différent dans l’ambiance et le traitement du personnage, ce film surprend aussi par la violence qui se déchaîne parfois à l’écran et le fond vraiment sombre de l’histoire.
Le film tient-il ses promesses ? L’heure de Logan est elle vraiment venue ? Nous avons vu le film il y a quelques jours et nous vous livrons sans plus attendre notre critique !
2029 Les mutants ont disparu, ou presque. Logan, isolé et abattu, passe ses journées à boire près de la frontière mexicaine, où il se cache, travaillant comme chauffeur pour amasser un peu d’argent.
Ses compagnons d’exil sont Caliban le paria, et le souffrant Professeur X dont l’esprit singulier est en proie à des crises de plus en plus grandes.
Mais les efforts de Logan pour se couper du monde et échapper à son destin prennent fin brusquement lorsqu’une femme mystérieuse apparaît, lui demandant de conduire sa fille en lieu sûr.
Très vite, Logan sort ses griffes, tandis qu’il est confronté à des forces obscures et à un ennemi surgi de son passé, qui le propulse dans une mission où il est question de vie et de mort, et qui remettra le guerrier affaibli sur le chemin de sa destinée.
Réalisé par James Mangold, déjà aux commandes de Wolverine : Le Combat de l’Immortel, Logan se déroule donc dans un futur proche, dans lequel les mutants ont été oubliés et où Wolverine n’est plus vraiment au top de sa forme. Ses pouvoirs faiblissent, la régénération de son corps est longue et douloureuse et notre héros a tendance à descendre les bouteilles plus vite que ses ennemis.
Ce délabrement se retrouve aussi dans l’environnement, le monde du futur exposé ici est loin de l’aspect lisse et aseptisé auquel nous a habitué la franchise. L’intrigue se déroule en effet en grande partie à la frontière mexicaine dans une ambiance qui fait un peu penser à celle d’un Mad Max : Fury Road. Désert de sable, installations abandonnées et rouillées, pessimisme ambiant, ce 2029 ne fait pas vraiment rêver ! Logan marque également sa différence avec le reste de la franchise X-Men au niveau de l’histoire. Ici le chasseur devient chassé et les protagonistes lutent pour leur survie à travers une sorte de road-movie où la route ne semble mener qu’à la mort. Une première dans la saga qui rend ce film vraiment original et unique.
Dans cet univers, nous retrouvons donc Wolverine, enfin Logan, interprété une dernière fois par Hugh Jackman. Notre héros a raccroché les griffes et est ici devenu chauffeur privé tentant tant bien que mal de cacher ses pouvoirs pour mener une vie normale et gagner suffisamment d’argent pour disparaître loin de ses détracteurs avec le Professeur X qu’il cache dans un lieu secret à la frontière mexicaine. Mais son passé le rattrape vite et il sera forcé de reprendre du service pour protéger la jeune mutante Laura avec laquelle il fini par avoir un lien très fort. Son pouvoir de régénération l’abandonnant, cette mission sera pour Logan un véritable parcours de rédemption dans la souffrance. Le personnage est ici plus humain que jamais, avec ses convictions, ses doutes, ses faiblesses et prêt à tous les sacrifices pour atteindre son objectif.
Autre visage bien connu de la saga, nous retrouvons donc ici également Charles Xavier interprété là aussi pour la dernière fois par Patrick Stewart. Tout comme Logan, le Professeur X a subit le poids des années et nous le découvrons ici vieux et affaiblit. Pire encore, son cerveau entame une lente dégénérescence et devient une potentielle arme de destruction massive dangereuse pour l’humanité.
En attendant de pouvoir fuir loin des ennuis avec Logan, Charles Xavier doit prendre un traitement permettant de canaliser son activité cérébrale et d’éviter toute crise qui pourrait s’avérer meurtrière pour son entourage. Comme c’est le cas pour Logan, nous découvrons ici une nouvelle facette du personnage du Professeur. Son rêve d’école s’étant envolé avec la disparition des mutants, il est en effet ici à l’heure du bilan. Se concentrant sur sa vie, à la recherche de petits plaisirs simples. Toutefois, quand il découvrira l’existence d’une jeune mutante, il retrouvera vite ses convictions et fera tout pour convaincre Logan de l’importance de la sauver.
Dans le repère de Logan à la frontière mexicaine, nous ferons également la connaissance d’un autre mutant survivant en la personne de Caliban interprété par Stephen Merchant, homme aux multiples casquettes comme celle de co-créateur de la série The Office ou encore habitué des planches en tant qu’humoriste avec son spectacle Stephen Merchant Live: Hello Ladies. Merchant donne ici vie à Caliban, un mutant qui a le pouvoir de pister les autres mutants. Seul problème, il ne supporte pas la lumière du soleil, ce qui est assez embarrassant dans le désert mexicain ! Caliban sera le soutient de Logan pour s’occuper de Charles Xavier quand ce dernier n’est pas là. Charge qui le transformera vite en bonne à tout faire du duo Wolverine/Professeur X.
Comme nous l’évoquions jusqu’ici, ce film est l’occasion de découvrir une nouvelle jeune mutante, Laura, interprétée par Dafne Keen qui fait ici sa première apparition sur grand écran ! Et quelle apparition, du haut de ses 11 ans, la jeune actrice donne tout ce qu’elle a pour jouer le rôle très physique et dur de Laura, une mutante qui a des pouvoirs similaires à ceux de Wolverine. Ne vous fiez donc pas à sa petite carrure et à son t-shirt licorne, car quand elle sort les griffes, elle devient une véritable machine à tuer, sans aucuns remords ni faiblesses. Dafne Keen s’en sort à merveille pour ce premier rôle et a même réalisé elle même la plupart des scènes de combat du film.
Enfin, dans tout bon Marvel, il faut un méchant. Ici il n’y en a pas qu’un, mais nous allons nous concentrer sur un certain Donald Pierce pour éviter tout spoiler. Pierce, interprété par Boyd Holbrook (Gone Girl, Les Âmes Vagabondes) est un cyborg au bras mécanique qui traquera Logan et Laura pour le compte d’une grande société. Un pion parmi tant d’autres qui s’accrochera à sa mission plus que tout !
Visuellement le film, comme nous l’avons dit un peu plus haut, tranche complètement avec les codes auxquels nous a habitué la saga X-Men avec un ton sombre, brute et réaliste donné à l’ensemble. Les décors sont crasseux et usés, loin des décors lisses, lumineux et aseptisés des précédents opus. Cette sensation de rupture se confirme dans les lieux de tournage choisis, nous faisant traverser plusieurs types de déserts où nos protagonistes se retrouvent isolés, seuls pour affronter leurs poursuivants dans un environnement hostile.
Cette esthétique particulière se retrouve jusque dans les costumes, presque dépourvus de couleurs. Ne cherchez donc pas de combinaison ou de panoplie colorée ici, il n’y en a pas !
Cette rupture n’est tout de même pas sans rappeler le précédent film de la saga réalisé par James Mangold où dans un autre registre, le cinéaste avait déjà intégré de nouveaux codes à l’univers X-Men en exploitant un style japonisant très sombre.
Pour souligner encore plus cette atmosphère, c’est Marco Beltrami (Wolverine : Le Combat de l’Immortel, The Giver, La Dame en Noir, Max Payne…) qui signe ici la musique. Une bande son à la fois mélancolique avec beaucoup d’utilisation du piano mais aussi suggérant la traque et l’angoisse avec l’utilisation de percussions fortes. Quelques légères références aux ambiances western finissent de dresser ce tableau musical en accord avec les paysages. Une musique en somme aussi sombre que le film, qui souligne parfaitement l’action en s’inspirant des films noirs.
Sombre, brutal, violent, sanglant, réaliste. Ce Logan n’est pas un Marvel comme les autres et n’est clairement pas conseillé aux plus jeunes spectateurs (interdit aux moins de 12ans en France et 17ans aux U.S.A.). Mais avec son histoire simple, voire un brin classique, mais efficace, loin des intrigues temporelles faussement compliquées des derniers X-Men, ce baroud d’honneur de Wolverine s’avère très plaisant et s’éloigne suffisamment des codes habituels pour ne pas lasser. Sans pour autant apporter grand chose à l’univers X-Men, ce Logan se déguste comme un film noir, taché d’hémoglobine ! Une conclusion en tout cas de dix-sept années de collaboration aux X-Men qui s’achève pour Hugh Jackman et Patrick Stewart, devenus depuis les incarnations de leurs personnages mythiques. Une page d’histoire cinématographique qui se tourne.
Alors l’accroche du film tient-elle ses promesses ? L’heure de Logan est-elle vraiment venue ? Nous vous laissons le découvrir, mais une chose est sure en tout cas, pas besoin de rester jusqu’au bout du générique de fin, car il n’y a pas de scène post-générique ici !