70 ans après Fantasia, les studios Disney réinventent à nouveau le célèbre conte mis en musique par Tchaïkovski…
Casse-Noisette évoque depuis toujours des décors de Noël, un soldat de bois, des fleurs qui dansent et une petite fille terrorisée par des souris poilues. Le conte original écrit par Ernst Theodor Amadeus Hoffmann en 1816, qui avait pour titre Casse-Noisette et le Roi des souris, a enflammé l’imagination du monde entier, donnant naissance à de superbes adaptations au théâtre et des ballets qui charment le public depuis des générations. Aujourd’hui, cette œuvre intemporelle est adaptée au cinéma par les studios Disney pour offrir aux spectateurs de tous âges une féérique aventure sur grand écran.
Casse-Noisette et les Quatre Royaumes met en scène Clara, une jeune fille de 14 ans intelligente et passionnée par la science bien loin des stéréotypes de l’époque victorienne. Elle se moque bien des jolies robes et de l’apparence. Elle préfère créer, construire et comprendre comment tout fonctionne. La jeune héroïne cherche désespérément la clé qui pourra ouvrir le cadeau que lui a laissé sa mère avant de mourir. Sa quête va l’entraîner dans un merveilleux voyage dans un monde parallèle, un univers aussi magnifique que surprenant, aux paysages magiques et aux habitants tous plus extraordinaires les uns que les autres. Ce voyage fantastique va se révéler riche en aventures et permettre à Clara de découvrir qui elle est vraiment…
Aussi bien au niveau de l’histoire que du visuel, Casse-Noisette et les Quatre Royaumes s’apparente à un « mash-up » géant de Alice au Pays des Merveilles, du (Le) Monde de Narnia ou encore du (Le) Magicien d’Oz… le tout saupoudré d’une pincée de Noël ! Le film emprunte à toutes ces références de manière plus ou moins subtile pour un résultat qui prend tantôt des airs d’hommage, tantôt des airs de copie tant la ressemblance est flagrante. On peut en revanche noter que l’équipe du film a su s’approprier le meilleur de chacune de ses inspirations, ce qui n’est déjà pas si mal ! Exit par exemple les couleurs criardes de Alice ou encore le côté « tête à claque » des gamins de Narnia. L’ensemble manque quand même d’ambition et de profondeur pour réussir à réellement nous emporter et pour en faire un grand film.
Le point positif est que Clara se révèle plus attachante qu’Alice ou les protagonistes de de la saga Narnia. C’est d’ailleurs là une des forces du film… ses personnages, enfin son trio de personnage ! Outre Ali… euh pardon Clara interprétée par la jeune MacKenzie Foy, on retrouve Keira Knightley dans le rôle de la Fée Dragée et Helen Mirren dans celui de Mère Gingembre. Les 3 femmes portent le film à elles toutes seules et s’en sortent honorablement. En dépit du titre du film, le rôle de Philip, le Casse-Noisette interprété par Jayden Fowora-Knight, se révèle plutôt anecdotique. Morgan Freeman complète l’affiche dans le rôle de Drosselmeyer, le parrain de Clara. Les deux autres régents sont transparents et ne servent que de faire-valoir, quand au reste du casting – aussi bien dans les Quatre Royaumes que dans le monde réel – il s’agit avant tout de figurants… Mention quand même à la petite souris aux faux airs d’Aslan qui va guider Clara dans sa quête !
Si son scénario est malheureusement (trop) quelconque pour vraiment sortir du lot, Casse-Noisette et les Quatre Royaumes se rattrape sur l’aspect visuel. Tant au niveau des costumes que des décors, le film est vraiment beau et agréable à regarder, loin des couleurs criardes « à la Alice » que l’on aurait pu craindre à la vue des premières images.
C’est au chef décorateur Guy Hendrix Dyas que l’on doit l’esthétique particulière à chacun des Quatre Royaumes : le Pays des Délices, le Pays des Fleurs, le Pays des Flocons de neige et le mystérieux Quatrième Royaume. Au centre, s’élève le spectaculaire Palais qui domine tout ce monde. La durée de l’histoire ne laissait pas le temps d’explorer en détail les moindres recoins des différents royaumes, les équipes créatives ont donc placé dans le Palais des éléments symboliques de chacun, pour donner un aperçu de ce à quoi la vie peut ressembler dans ces pays.
La chef costumière Jenny Beavan et la créatrice des coiffures et maquillages Jenny Shircore ont imaginé le style visuel des régents et des habitants des Quatre Royaumes, ainsi que le look frappant de Mère Gingembre, la garde-robe variée de Clara et les tenues de fête de tous les invités d’un bal de Noël de l’époque victorienne.
La musique de Casse-Noisette est sans doute une des plus célèbres que Tchaïkovski ait écrites. Elle prolonge la tradition romantique et contient quelques-unes des mélodies les plus utilisées à la télévision ou dans les films. James Newton Howard s’approprie avec réussite les thèmes mythiques et même si on a connu le compositeur plus inspiré, il parvient à réinventer et sublimer les mélodies que l’on connait tous pour nous transporter… bravo ! Casse-Noisette et les Quatre Royaumes n’oublie d’ailleurs pas ses origines et nous offre de très belles scènes de ballet ainsi qu’un sympathique clin d’œil à Fantasia. En revanche, si la Danse de la fée Dragée est omniprésente tout au long, l’absence de la Danse Russe est plus étonnante. La Valse des fleurs vient clôturer en beauté le film avec l’apparition de la danseuse étoile Misty Copeland.
En bref…
« Un bon (petit) film de Noël, sympathique et sans prétention ! » voilà comment caractériser simplement Casse-Noisette et les Quatre Royaumes. Si le film est une réussite musicale et visuelle (tant au niveau des costumes que des décors), son scénario est malheureusement (très) quelconque et l’ensemble manque cruellement d’originalité, voir d’inspiration… dommage. Cela n’empêche pourtant pas de passer un bon moment, le film se laisse regarder et se révèle idéal pour les fêtes de fin d’année. Les réalisateurs Lasse Hallström et Joe Johnston et leurs équipes ont pris plaisir à réinventer une histoire aussi ancienne que connue et ont laissé libre court à leur imagination.
Si vous êtes un fan des (télé)films de Noël, mignons et touchants, allez y ! Sinon, il y a certainement mieux à voir au ciné en cette fin d’année. Le film n’est pas dénué de qualités, mais cela reste un « petit » film de Noël, qui a tous les atouts pour devenir un classique des après-midi d’hiver dans le salon en famille… Mérite-t-il d’être vu sur grand écran ? Je suis moins convaincu !
La veille de Noël, lors d’une fête organisée par son parrain Drosselmeyer, la jeune Clara découvre un fil d’or qui la conduit jusqu’à une étrange clé… qui pourrait bien ouvrir l’écrin contenant l’inestimable cadeau que lui a légué sa défunte mère. Malheureusement, celle-ci est volée par une petite souris. N’écoutant que son courage, Clara la poursuit et se retrouve propulsée dans un monde parallèle, magique et énigmatique… Là-bas, elle y fera la connaissance d’un soldat prénommé Phillip mais aussi des souverains de trois Royaumes : celui des Flocons de neige, celui des Fleurs et celui des Friandises. Mais pour retrouver cette clé et restaurer l’harmonie au sein de ce monde instable, Clara et Phillip n’auront d’autre choix que d’affronter la tyrannique Mère Gingembre, à la tête du quatrième Royaume, réputé pour être le plus sinistre d’entre tous…
Casse-Noisette et les Quatre Royaumes est à découvrir dès maintenant sur nos écrans !