Le 12 février 2014 a eu lieu l’Assemblée générale annuelle de la société cotée du resort parisien, Eurodisney SCA. Même si dans sa globalité rien d’extraordinaire n’est venu révolutionner le genre, plusieurs changements sont à noter. Finie la lecture du rapport des commissaires aux comptes (tant mieux), finis les présentations et commentaires du directeur financier (dommage). C’est une version new-look qui était réservée aux actionnaires, plus rapide, plus imagée, plus branchée sans doute… Il faut dire que le public rajeunit d’année en année. Des retraités briards à la fin du 20ème siècle nous sommes passés aux jeunes parents venant assister au spectacle annuel, comme on va au sapin du comité d’entreprise en décembre. Il n’y a pas eu de distribution de pop-corn, il faudra y songer pour l’année prochaine. De même, les enfants en bas âge ayant souvent des envies pressantes, il faudrait prévoir des toilettes plus proches afin d’éviter la course. Pour le reste, il ne faut rien changer.
Le casting est parfait. Un Président charismatique à souhait expliquant que cela ne va pas très bien, mais que c’est pire ailleurs et que nous n’avons jamais été aussi proche de la fin de la crise (sic). Une présidente de conseil de surveillance qui apporte le quota de présence féminine sur l’estrade, mais qui précise pour ceux qui ne l’aurait pas remarqué qu’elle n’est pas la fée Clochette, et approuve toutes les décisions et tous les discours du président. Un directeur financier compétent mais réduit au silence afin de ne pas indisposer une salle qui a une sainte détestation des chiffres et des termes techniques financiers. Et un croque-mitaine, le directeur juridique qui fait les gros yeux quand la salle n’écoute pas studieusement.
Le programme, allégé donc, a permis de se recentrer sur l’essentiel : des vidéos qui « parlent » mieux que des chiffres abscons, un imaginieur qui présente une attraction sans rien en montrer, excepté deux décors et une maquette, un spectacle recyclé (le recyclage est à la mode dans ce monde moderne où le développement se veut durable) des années précédentes mais remis au goût du jour, tel un énième petit train des personnages et quelques questions orales sur le parking, les réductions et la date d’ouverture de Ratatouille. Enfin, direction la sortie et le petit cadeau qui fait toujours plaisir. Sans parler que cette année la société a gâté ses actionnaires en leur offrant l’entrée des parcs pour la journée. En cadeau bonus, pour ceux qui n’en avaient pas encore profité, il était possible de se faire photographier avec le président. Il y a bien eu encore quelques vieilles gloires qui ont voulu parler chiffres mais tels les dinosaures, ils finiront bien par s’éteindre un jour…
A partir de cette vision idyllique d’une assemblée générale d’actionnaires, j’émettrai bien un bémol ou deux mais ce serait sans doute déplacé. Devant le succès rencontré, je ne comprends pas pourquoi des sociétés comme Air Liquide, Total ou Michelin n’ont pas encore adopté ce format. Peut-être parce qu’elles ont un autre discours à vendre que la crise, peut-être parce qu’elles sont fières de leurs résultats, peut-être parce qu’elles ont à rendre des comptes à des actionnaires.
Enfin, cette originalité a permis à Eurodisney de figurer dans les bonnes pages du Parisien qui a tenu à souligner la haute tenue des échanges et la valeur des participants.
En tout cas, rendez-vous en 2015 pour vivre la suite des aventures de la crise !
Pour finir sur une note plus sérieuse et plus personnelle, je tiens à remercier Olivier LAMBERT que je n’ai jamais ménagé et qui dans la mesure de ses possibilités a tenté de me donner satisfaction dans mes demandes de renseignements. Bonne chance dans vos nouvelles aventures, Olivier !
Et en bonus, nous vous proposons de découvrir tout de même les quelques images de la présentation de Ratatouille l’Aventure Totalement Toquée de Rémy par Tom Fitzgerald :