Ce mardi 14 juillet, clap de fin pour la Phase 2 de l’Univers Cinématographique Marvel (ou MCU), avec la sortie du nouveau film de « la maison des idées », Ant-Man. L’homme-fourmi avait donc la lourde tâche de boucler un cycle ouvert avec Iron Man 3 en 2013, et dont le point d’orgue fut Avengers – L’Ère d’Ultron, sorti il y a presque trois mois maintenant. Comme pour Les Gardiens de la Galaxie l’été dernier, nous avons ici un film introduisant une série de nouveaux personnages, et non des moindres, puisqu’Ant-Man est l’un des Vengeurs historiques dans les comics Marvel.
Mais que donne donc l’adaptation de ce héros qui a la particularité de changer de taille à volonté ? La Gazette de Mickey vous en dit ici un peu plus sur le mystérieux homme-fourmi.
Avant toute chose, il nous faut définir qui est Ant-Man dans l’Univers Marvel. Car le super héros de la taille d’un insecte a été incarné par plusieurs hommes au cours de sa longue histoire. Le premier homme-fourmi fut Henry « Hank » Pym, l’un des plus grands scientifique de l’Univers Marvel, et l’un des fondateurs historiques des Vengeurs avec sa femme Janet Van Dyne, alias La Guêpe, la partenaire d’Ant-Man dans ses aventures.
Suite à une expérience qui le fit accidentellement rétrécir, Hank Pym découvrit une particule sub-atomique qui avait la capacité de contracter l’espace vide composant les atomes, et ainsi de faire rétrécir ou agrandir la matière. Il donna son nom à cette matière, connu sous le nom de Particule de Pym. Grâce à cela, Pym put ainsi devenir Ant-Man, en utilisant les particules qu’il avait découvertes sur sa propre personne afin de modifier sa taille à volonté, ainsi qu’un casque télépathique de son invention lui permettant de communiquer avec les fourmis et de contrôler.
Cependant, l’utilisation répétée du gaz contenant les particules de Pym eu des conséquences sur le cerveau du scientifique, parfois pris de crises de folie et de violence, au point d’en battre sa femme, de créer Ultron, ou bien de devenir l’alter-égo maléfique d’Ant-Man, le Pourpoint Jaune (ou Yellowjacket). L’histoire d’Hank Pym est donc faite de hauts et de bas, tant et si bien qu’il abandonnera le costume d’Ant-Man pour le confier à un autre.
Scott Lang devint donc le nouvel Ant-Man après que Pym eu raccroché son costume de super-héros. Brillant électrotechnicien de Stark Industries, Lang se retrouve contraint de mener un cambriolage afin de sauver sa fille. Lors de ce casse, il acquière le costume d’Ant-Man ainsi que des réserves de particules de Pym. À posteriori, Hank Pym n’en voudra pas à Scott Lang de ce vol, et lui confira de garder le costume pour faire le bien autour de lui. C’est ainsi que le deuxième Ant-Man était né sur le papier des comics Marvel.
Pour revenir au cinéma, Ant-Man est un long-métrage dont la production fut plus que chaotique, puisqu’il y a moins d’un an, le réalisateur et scénariste initial du film, Edgar Wright (qui portait l’idée d’un film sur Ant-Man depuis déjà quelques années, et qui était lui-même allé chercher Marvel Studios pour proposer sa vision des choses), claquait la porte en raison d’un différent artistique avec Kevin Feige, le producteur et président de Marvel Studios. Ce désaccord portait principalement sur les ponts à mettre en place pour lier Ant-Man aux autres films du MCU, Wright voulant un film totalement déconnecté du reste, tout en se passant dans le même univers.
C’est finalement Adam McKay et Paul Rudd qui se chargèrent de reprendre le scénario pour l’adapter aux exigences de Marvel, tout en s’appuyant très largement sur celui initialement prévu par Edgar Wright (Shaun of the Dead, Hot Fuzz, Le Dernier Pub avant la Fin du Monde) et Joe Cornish (Les Aventures de Tintin : le Secret de la Licorne).
Mais qu’en est-il du scenario du film ? Pour l’adaptation à l’écran d’Ant-Man, c’est donc à cette seconde version de l’homme-fourmi que nous aurons affaire. Mais pour les plus puristes, rassurez-vous, le professeur Hank Pym, historique Ant-Man, est aussi bien présent dans le long-métrage. L’histoire du film, s’inspire d’ailleurs très largement de celle des comics, avec le vol du costume et la bienveillance de Pym pour Lang.
L’histoire d’Ant-Man est celle d’un petit escroc du nom de Scott Lang. Doté d’une capacité étonnante – celle de rétrécir à volonté tout en démultipliant sa force –, ce dernier doit embrasser la part de héros qui est en lui afin d’aider son mentor, le docteur Hank Pym, à protéger d’une nouvelle génération de redoutables menaces le secret du spectaculaire costume d’Ant-Man. Contre des obstacles en apparence insurmontables, Pym et Lang doivent mettre au point – et réussir – un audacieux cambriolage qui pourrait sauver le monde d’une issue fatale…
Paul Rudd (Friends, 40 ans : Mode d’Emploi), partiellement au script, mais qui est surtout devant la caméra, est entré dans la peau de Scott Lang, alias le nouvel Ant-Man. L’acteur confirme ici son statut de comique blasé, et nous fait découvrir une nouvelle facette de son talent de comédien, capable d’être plus sérieux et de donner littéralement des coups… mais aussi d’en recevoir. Il faut dire que l’acteur et le personnage, au vu de son âge et de son humour, dénote un peu au milieu des trois Chris (Hensworth/Thor, Evans/Captain, Pratt/Star Lord), et se rapproche ainsi plus de Tony Stark/Iron Man (quoi de plus logique après tout, les personnages originaux des comics étant amis).
Pour guider ce « jeune » Ant-Man, il fallait une pointure pour interpréter le charismatique docteur Hank Pym. C’est donc sur Michael Douglas (A la Poursuite du Diamant Vert, Wall Street, Basic Instinct, Traffic) que le choix de Marvel Studios s’est porté pour donner corps à un Pym plus vieux, plus sage, mais au passé tourmenté par la perte tragique de sa femme Janet Van Dyne/La Guêpe, au cours d’une mission pour le S.H.I.E.L.D. Hank Pym n’est d’ailleurs pas mis à l’écart avec l’arrivée d’un nouvel Ant-Man, bien au contraire, puisqu’il est quasiment aussi présent à l’écran que ne l’est Scott Lang.
Les deux Ant-Man ne seront pas seuls pour accomplir « le casse du siècle ». Autour d’eux gravite toute une série de personnages de l’entourage de Scott Lang, principalement des petits escrocs, et la famille de Lang, avec sa fille (introduisant la jeune Abby Ryder Fortson), son ex-femme interprétée par Judy Greer (Le Village, Rencontres à Elizabethtown, Jurassic World), et le nouveau mari de celle-ci, Paxton, joué par Bobby Cannavale (New York 911, Blue Jasmine), flic pourchassant sans cesse notre héros.
Une mention toute particulière peut être faite à Michael Peña (The Shield, World Trade Center, American Bluff) qui interprète Luis, jeune latino toujours à côté de la plaque du moment qu’il ouvre la bouche, et véritable parodie ambulante du petit gangster mexicain de la côte Ouest.
Pour contrebalancer toute cette testostérone, il a été fait appel à Evangeline Lilly (Lost – Les Disparus, la trilogie Le Hobbit), qui interprète ici un personnage totalement inédit dans l’Univers Marvel, Hope Van Dyne, la fille de Hank Pym et de Janet Van Dyne. Hope est un personnage plutôt froid, qui garde beaucoup de rancœur contre son père suite à la disparition de sa mère. Elle cherchera d’abord à se venger de lui en contribuant à son éviction de l’entreprise familiale Pym Tech, au profil de Darren Cross, l’ancien protégé d’Hank. Mais devant l’obsession de grandeur de celui qu’elle avait amené à la tête de Pym Tech, Hope va se raviser, et revenir auprès de son père, afin de l’aider à accomplir le fameux « casse du siècle », tout en jouant les agents doubles auprès de Cross, afin de lui soutirer des informations.
Darren Cross, nouveau directeur de Pym Tech, est donc le grand méchant du film, et victime potentielle du casse du siècle mené par les Pym, Scott Lang, et son équipe de bras cassés. Joué par Corey Stoll (Minuit à Paris, House of Cards), Cross se révèle être le grand antagoniste d’Ant-Man, Yellowjacket. Aussi dérangé mentalement que la version comics du personnage, le « Pourpoint Jaune » est un adversaire redoutable pour l’équipe de cambrioleurs, prêt à tout pour avoir une influence sur ce monde, quitte à vendre l’arme ultime de Pym Tech à des ennemis bien connus de l’Univers Cinématographique Marvel.
À la réalisation, après le départ de Wright, c’est donc Peyton Reed (La Rupture, Yes Man) que nous retrouvons derrière la caméra. Plutôt habitué des comédies, Reed nous livre ici une réalisation plutôt correcte au regard de la situation chaotique dans laquelle il est arrivé sur le projet. Le réalisateur maîtrise même plutôt bien son sujet, avec des choix de cadrages et de plans judicieux, pour un film jonglant assez souvent avec le grand et le petit. La scène du combat final dans la chambre d’enfant de Cassie Lang, est un très bon exemple de cette mise en scène maîtrisée, à la fois comique et épique, comme se veut l’être l’esprit du film. On sent tout de même tout le travail fait en amont par Edgar Wright, grand spécialiste du mélange action/comique.
Du côté des effets spéciaux, comme toujours pas grand chose à dire avec les productions Marvel Studios. Du fait de jongler entre notre monde à taille « normale » et à taille « rétrécie », bon nombre de séquences sont de pures créations par ordinateur, ce qui n’a pas empêché de tourner certaines séquences « à l’ancienne », avec des décors géants, façon « Chérie j’ai Rétréci les Gosses ».
Cet aspect « rétréci » est d’ailleurs l’un des bons arguments pour découvrir le film en 3D, et avoir réellement l’impression d’avoir été réduit à la taille d’une fourmi, à l’image de la présentation exclusive faite depuis quelques semaines à Disneyland Paris… dans le lieu même où se trouvait l’attraction « Chérie j’ai Rétréci le Public ».
Mais le cadre à taille normale dans lequel évoluent les personnages joue aussi beaucoup sur le dépaysement, avec un côté plus proche du spectateur par rapport aux autres films du MCU. L’action se déroule ici à San Francisco, nouvelle eldorado des blockbusters (rien que cette année, la ville a été le cadre de San Andreas, Vice-Versa, et Terminator Genisys). L’histoire est donc plus posée, mais pas pour autant moins palpitante.
Seul petit bémol à noter du côté des ponts pour permettre de relier Ant-Man au reste de l’Univers Cinématographique Marvel. Si la première scène est plutôt sympathique, et permet une nouvelle fois de retrouver certains personnages « historiques », la seconde est elle beaucoup moins subtile, bien qu’elle soit plutôt amusante, car mettant un personnage déjà connu en situation plutôt embarrassante.
En ce qui concerne la partition, c’est Christophe Beck (Buffy contre les Vampires, La Reine des Neiges) qui assure la composition. Comme la majeure partie des films de cette phase 2 du MCU, la musique fait ici son boulot et accompagne bien les images, sans être non plus très transcendante. On pourra cependant retenir un thème principal qui revient assez souvent, et qui se distingue du reste de la bande originale.
Avant de conclure, nous ne pouvions nous quitter sans évoquer les scènes post-générique, à nouveau au nombre de deux. La première intervient à mi-générique, et donne une ouverture plus que probable sur la suite des aventures d’Ant-Man, avec notamment le début d’apparition d’un personnage important pour la suite, lié à notre héros, et évoqué un peu plus haut dans cet article.
La seconde scène, située toute à la fin, permet de mieux comprendre la toute dernière séquence du film, tout en faisant un énorme pont avec le prochain film Marvel, Captain America – Civil War. Celle-ci est pour le coup beaucoup plus sombre, et introduit très clairement le début d’un conflit au sein des Avengers, et plus largement des personnes dotées de capacités sur-humaines.
Ant-Man, c’est en fin de compte l’histoire d’un monsieur tout-le-monde, qui va devenir quelqu’un d’extra-ordinaire. Fini les milliardaires excentriques, les géants verts, les dieux nordiques, les super-soldats et super-espions, ou même encore les aliens. On s’attache finalement beaucoup plus facilement à Scott Lang, loser en chef en quête de rédemption pour sa fille, qu’aux précédents héros Marvel. La clé du futur succès d’Ant-Man, elle est peut-être là, dans la simplicité et la proximité avec le public.
Pour vous faire votre propre avis, rendez-vous à partir du 14 juillet 2015 pour observer Ant-Man dans le cinéma le plus proche de chez vous.