« Hey les amis, gardez bien les bras et les mains à l’intérieur du wagonnet et restez toujours assis. Et accrochez-vous à vos chapeaux et vos lunettes car cette randonnée promet d’être encore plus à l’ouest. »
Après un peu plus de treize mois de travaux d’une réhabilitation intensive, Big Thunder Mountain, l’attraction phare de Frontierland, a rouvert ses portes au début des vacances de Noël. Après quelques jours d’exploitation permettant ainsi de tirer un premier bilan, voici notre retour sur la réouverture de la plus célèbre mine de l’ouest.
Le rendez-vous était pris depuis longtemps, et c’est Daniel Delcourt, Directeur Général Adjoint Opérations de Disneyland Paris, qui nous a accueillis à Thunder Mesa en ce 17 décembre 2016 pour célébrer la réouverture de Big Thunder Mountain. Comme l’a indiqué Daniel Delcourt dans son discours, ce n’est pas seulement Big Thunder Mountain qui revient à la vie après plus de long mois de fermeture, mais littéralement tout un pan de Frontierland avec la réouverture en parallèle de Pocahontas Indian Village, du cimetière de Boot Hill mais également de Thunder Mesa Riverboat Landing et sa River of the Far West.
Lancé dans le cadre du programme de « Réenchantement de la Magie », l’un des principaux objectifs de cette vaste réhabilitation de Big Thunder Mountain était de restaurer l’attraction et lui faire retrouver son éclat d’origine après presque 25 ans d’exploitation quotidienne sous un climat parisien par forcément toujours accommodant. Et cet objectif a été atteint. L’ensemble de la montagne, des bâtiments, ainsi que l’ensemble des éléments de décors ont subi un nettoyage ainsi qu’une remise en peinture complète donnant un vrai coup de frais à l’attraction.
Profitant des évolutions technologiques, une remise en lumière complète de la montagne et des divers éléments de décors a également été effectuée, permettant aux visiteurs d’apprécier à nouveau pleinement les différentes scènes de l’attraction, et notamment celle de la « Bat Cave » qui est maintenant parfaitement visible que ce soit de jour ou de nuit.
Tout comme lors de la réhabilitation de « It’s a small World », un gros travail a également été effectué du côté de la sonorisation, avec l’apparition de nouveaux effets sonores le long du parcours donnant encore plus de vie à Thunder Mesa. Les différents effets (fumée des cheminées, éléments mobiles) et animatroniques n’ont pas été oubliés, car ils ont tous également été restaurés, à l’exception des opossums tournants qui resteront maintenant définitivement immobiles. Les Imagineers ont en effet jugé que cet effet n’était pas suffisamment fiable pour être restauré et remis en route. C’est donc un vrai plaisir de revoir toute cette vie, oubliée depuis parfois longtemps, revenir tant dans la file d’attente que dans la montagne.
Enfin, cette réhabilitation a été l’occasion de retravailler la scène du « Splash Down » qui, durant ces presque 25 ans, avait été réaménagée plusieurs fois pour intégrer le système photo de l’attraction. Profitant encore une fois des avancées technologiques, un nouveau système photographique plus compact a été installé dans la zone, qui a retrouvé son agencement et sa décoration d’origine, avec un « splash » éclaboussant maintenant des deux côtés lors de l’entrée du train dans les eaux de River of the Far West.
« Un nouveau final explosif », telle a été la grande annonce de la Direction concernant cette réhabilitation. C’est donc sur le lift C que se concentre la nouveauté majeure de cette réhabilitation, afin d’y implanter la même nouvelle scène explosive que dans la version californienne de l’attraction. Au programme, nouveaux décors, effets de fumée remaniés, et mapping vidéo sur les parois de la caverne.
Outre le réaménagement de la scène elle-même, l’autre partie visible de ce final remanié est l’apparition d’un nouveau bâtiment situé entre les entrées des feux River Rogue Keelboats et du Pocahontas Indian Village. Les lecteurs qui ont suivi nos gazettes durant les longs mois de travaux savent que ce bâtiment renferme deux grosses cuves permettant de stocker les quantités de CO2 liquide nécessaires aux nouveaux effets de fumée.
Un gros investissement donc de la part de la Direction pour un nouveau final explosif qui fait pour l’instant « pschitt ». En effet, il est à l’heure actuelle très difficile d’apprécier pleinement ce nouveau final tant les différents éléments fonctionnent de manière aléatoire (vidéo projection à l’image « gelée » si pas simplement absente, fumée d’explosion aléatoire, mèches allumées une fois sur deux, etc). Pour vous donner un exemple, sur cinq tours effectués personnellement entre les 17 et 18 décembre dernier dont trois environ à dix minutes d’intervalle chacun, nous n’avons pu avoir l’ensemble des effets qu’une seule et unique fois. Et cela ne s’est pas encore amélioré d’après les retours que nous avons pu avoir tout au long de cette semaine et demie de réouverture. La plupart des visiteurs risque donc de passer à côté de ce qui était annoncé comme le clou de cette grande réhabilitation, et ceux qui attendaient ce nouveau final avec impatience auront tendance à sortir de l’attraction avec un amer goût de « Tout ça pour ça ! ». Si vous ne faites donc pas partie des chanceux ayant pu profiter de l’ensemble de la nouvelle scène explosive, voici un aperçu vidéo de ce que cela donne lorsque tous (ou presque) les effets fonctionnent (merci à nos amis de DLP Welcome pour le partage de vidéo).
L’autre grand objectif annoncé de cette réhabilitation était la réduction du taux d’indisponibilité, parfois phénoménal, de l’attraction, ainsi que le temps de redémarrage très élevé du fait que les trains ne pouvaient repartir à vide suite à un arrêt. De gros travaux techniques ont donc été entrepris pour améliorer le processus de fonctionnement de l’attraction et le rendre plus souple notamment lors des « intrusions » (arrêt des trains sur le circuit lorsque des trains sont déjà en gare). Les trains ont également été équipés de nouvelles roues plus lourdes, leur permettant de dévaler le kilomètre de voie sans avoir besoin d’être lestés même en cas d’arrêt dans le circuit. Les ingénieurs ont d’ailleurs profité de cette réhabilitation en profondeur pour purger le circuit des derniers vestiges d’éléments techniques restés en place lors des précédentes tentatives pour corriger ce problème.
Objectif réussi donc concernant le temps de redémarrage mais complément raté en ce qui concerne la réduction du taux d’indisponibilité. Il est effet très difficile de faire Big Thunder Mountain depuis sa réouverture tant le nombre de pannes et leur durée sont parfois impressionnantes. D’après les informations que nous récoltons via notre outil La Gazette de Mickey Informations, le taux de disponibilité moyen avoisine péniblement les 70 % depuis la réouverture. Une situation que certains prennent avec un humour très second degré mais qui traduit bien là une situation ubuesque pour une attraction fermée treize mois et qui ne devait rouvrir initialement qu’en janvier prochain.
Même si la volonté de la Direction de faire en sorte qu’un maximum de personnes puisse profiter de l’attraction en cette période de vacances de Noël est louable, il aurait peut-être été préférable de garder une réouverture en janvier 2017, et de profiter des vacances pour effectuer une période étendue de soft opening. Souhaitons en tout cas que le taux de disponibilité de l’attraction remonte dans les prochaines semaines pour atteindre les 100 % que les visiteurs sont en droit d’attendre.
Comme précisé en amont, le 17 décembre marquait également la réouverture des Riverboat Landing et du cimetière de Boot Hill. Si du côté du cimetière ainsi que du Molly Brown en lui-même, aucun grands travaux de réhabilitation n’a été entrepris (un entretien à minima du Molly Brown et du cimetière de Phantom Manor a toutefois été effectué), un simple tour de bateau suffit pour se rendre compte du travail intensif qui a été effectué sur l’ensemble des berges du lac durant cette année. Tout comme pour Big Thunder mountain, l’ensemble des décors qui jalonnent le parcours a reçu un bon coup de nettoyage et de peinture ainsi qu’une restauration complète pour les animatroniques, comme ceux du vieux Jo et son chien ou encore la famille d’élans.
Un gros travail de paysagiste a également été effectué pour nettoyer les berges et retrouver les perspectives forcées originelles, grâce notamment au remplacement d’un certain nombre d’arbres en bordure de la montagne, devenus trop grands au fil des années. Mais le plus impressionnant reste le retour des Geysers, absents depuis presque 10 ans. Le système hydraulique a entièrement été refait à neuf, et la scénographie a été revue avec de nouvelles couleurs ainsi qu’un nouveau jeu de lumières pour un effet encore plus impressionnant à la nuit tombée. Même si leur fonctionnement n’est pas identique à celui des originaux de 1992, ces nouveaux Geysers sont très plaisants à voir. C’est à ce jour LE gros point positif de la longue réhabilitation de Frontierland.
De façon générale, le pari de la Direction avec cette réhabilitation est globalement réussi et confirme le bien fondé des efforts entrepris pour rénover et mettre à jour les principales attractions du parc, malgré un certain retard à l’allumage… des mèches de dynamite de la mine. Gageons cependant que les problèmes de fonctionnement des effets de Big Thunder Mountain, ainsi que les problèmes de fonctionnement de l’attraction tout court, seront très vites résolus, ou les aspects négatifs risquent d’occulter les bénéfices apportés par cette longue et coûteuse réhabilitation.