Pendant 10 ans, Space Mountain sera le joyau de Disneyland Paris. Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir ou redécouvrir une aventure fantastique, entre la Terre et la Lune, à travers le regard émerveillé d’un enfant, devenu enfin assez grand, pour accomplir ce voyage intemporel.
II. De la Terre à la Lune (1995-2005):
Le Soleil se lève sur Discoveryland, laissant entrevoir au loin une immense structure conique, ressemblant étrangement à un Volcan. Le mont de l’espace se dresse là devant nous.
Cet énorme bâtiment de cuivre et d’acier sert à transformer les énergies telluriques en énergie mécanique, via le célèbre canon Columbiad, qui envoie ainsi des projectiles vers la Lune toutes les 36 secondes.
Alors que nous nous approchons, une musique pleine de mystère, d’entrain et d’aventure résonne à nos oreilles. Pas de doute, nous nous préparons à effectuer le voyage de notre vie.
Nous voici maintenant devant l’immense porche d’entrée. Dans un style très Steam Punk, il reprend en enseigne le nom de l’attraction: Space Mountain. De part et d’autre de celle-ci, des canons dorés reprennent le style architectural du Columbiad, situé à quelques mètres devant nous. Enfin la Lune, dont un projectile de voyage est en orbite autour, surmonte l’ensemble.
Mais attention, le voyage vers la Lune est limité aux personnes faisant plus d’1m40.
Nous passons donc l’entrée et traversons le pont au-dessus le lac d’amarrage du célèbre Nautilus, le fameux vaisseau légendaire du Capitaine Nemo. Juste en face de nous, se présente désormais une immense affiche promotionnelle pour le voyage stellaire que nous nous apprêtons à effectuer.
Nous bifurquons alors vers notre droite, à travers de grands blocs de roche, semblables à ceux présents à l’entrée de Discoveryland.
Il se présente enfin devant nous, le célèbre canon Columbiad, fierté du Baltimore Gun Club. Cette immense arme dont le gabarit est proche des 5 mètres, a un degré d’inclinaison de 32°, afin d’augmenter le confort des passagers vers la Lune. De plus, cela permet de minimiser les efforts sur le fût, puisqu’il prend appui sur la structure d’acier, chargé de transformer l’énergie utilisable par le canon.
Le pied du support est magnifiquement décoré, toujours à l’effigie du Baltimore Gun Club; mais aussi à celui de l’antique déesse Luna, plus connu sous le nom de Diane (chez les romains) ou d’Artémis (chez les grecs), représentée ici sous les traits d’une jeune archère, armée d’un arc/croissant de lune et de flèches stellaires. Au dessus de Luna, on peut retrouver une représentation du Soleil, associé au dieu Apollon dans l’Antiquité, et frère jumeau de Diane/Artémis.
Le canon est surmonté d’un viseur, qui permet ainsi aux opérateurs de ne jamais se tromper (ou presque) dans la direction qu’ils veulent donner à leur projectile spatial.
Autour du canon, la musique est bien différente. Celle-ci est plus forte, plus grandiose, pour souligner la puissance de cette énorme machine, sortie tout droit de l’esprit de l’Homme.
C’est à ce moment là que s’offre à nous le magnifique spectacle. À travers les vitres du tunnel de chargement, nous apercevons l’un des célèbres train-fusée. Le mécanisme du canon se met alors en marche. L’engrenage solaire s’active, permettant ainsi l’ouverture de la trappe d’accès. Le train est alors hissé dans le canon. L’engrenage solaire se réactive en sens inverse, fermant ainsi la trappe. La tension est palpable dans l’air… quand soudain, le train est expulsé à toute vitesse, suivi par l’immense « bang » sonore, qui raisonne à plus de 500 mètres aux alentours.
Un virage sur la droite, et nous voilà enfin au début de la mythique Voie Stellaire (The Stellar Way). Un univers complètement étrange s’offre désormais à nos yeux. Un véritable chaos de météorites et de particules en fusion traversent sans cesse les cieux qui nous sont offerts, provoquant une ambiance sonore aux frontières de la réalité.
De temps en temps, une lueur phosphorescente déchire l’espace: ce sont les trains fusées, en voyage vers la Lune, ou revenant vers la Terre.
Tout au long de la Voie Stellaire, la musique ne fait que monter en puissance. Alors qu’au début, celle-ci semble mélodique, simulant l’émerveillement et la découverte de l’espace:
celle-ci change progressivement, pour donner une réelle impression d’aventure:
Le point d’orgue est atteint lorsque l’on arrive à la plateforme d’observation, qui donne directement sur l’appareil de la Blue Moon Mining Company.
Cet engin unique est en réalité un « aspirateur » spatial, qui a pour fonction de maintenir le plus loin possible les astéroïdes présent sur le trajet des véhicules, et qui pourraient, à coup sûr, provoquer une catastrophe en cas de collision.
Nous quittons ainsi la Voie Stellaire, pour arriver devant l’Electro de Velocitor. Cette formidable machine électromagnétique a pour principal rôle d’attirer les trains-fusées vers la Terre, et de freiner leur course à leur entrée dans l’atmosphère. Il suffit d’y rester devant quelques secondes, pour l’entendre se charger progressivement, jusqu’à la capture d’une nouvelle navette lunaire. Effet de surprise garanti à chaque fois, en particulier pour les premiers visiteurs:
Après la découverte de cette étrange engin, notre route emprunte un escalier. Celui-ci permet de rejoindre les appartements du Baltimore Gun Club, qui jouxtent la gare d’embarquement. Ceux-ci sont composés de deux chambres, très différentes l’une de l’autre, et reliées entre elles par un couloir.
La première pièce est cylindrique. Il s’agit en fait d’un mini-planétarium. En effet, il suffit de lever les yeux au plafond pour s’apercevoir de cela. D’ailleurs, la carte stellaire que présente cette salle est assez étrange, puisqu’elle pointe vers une mystérieuse étoile, TD748. Sur le mur, un écran diffuse à nouveau les consignes de sécurité.
Après le planétarium, nous tournons sur notre droite, pour traverser le couloir nous menant à la seconde chambre. Celle-ci devait probablement être la salle de réunion du Club, à l’époque ou celui-ci n’était encore qu’une association tentant d’envoyer un simple boulet de canon sur la Lune. Au plafond, un magnifique lustre représentant le système solaire, rappelle étrangement les dessins de Léonard de Vinci, et de son étrange machine, l’Orbitron. Sur les deux murs sans porte, deux graphiques sont représentés. Le premier est un schéma de construction pour le canon Columbiad. Le second est un graphique, montrant l’itinéraire théorique que doit emprunter le train-fusée, dans son voyage autour de la Lune.
Dans ces deux salles, une musique plus calme est diffusée, mais elle se fait de plus en plus pressante, en approchant de la porte d’accès à la gare, ornée du frontispice « AD LUNA IN FLAMMA GLORIA » (vers la Lune, dans un glorieux flamboiement)
Nous voilà enfin en gare. Mais nous ne sommes pour autant pas encore arrivés au bout de notre voyage pédestre. Avant d’avoir l’honneur de descendre l’escalier menant aux quais d’embarquement, il nous faut traverser toute la mezzanine. Cela nous permet aussi d’admirer une dernière fois le splendide Columbiad, mais sous un angle différent.
Au plafond du bâtiment, d’immenses drapeaux tricolores bleu-blanc-rouge sont tendus, donnant une ambiance très solennelle, dont la musique ne fait que renforcer le tout.
Nous descendons enfin les dernières marches, et accédons au quai. Pour nous, ce sera la voie de gauche. Le train arrive enfin et nous montons au premier rang, afin de profiter au mieux du spectacle. Alors qu’on nous attache, les dernières consignes raisonnent à nos oreilles, grâce à un système audio, embarqué directement dans le véhicule.
Une lumière rouge commence à clignoter juste au-dessus de nous: c’est le signal du départ. L’opérateur confirme que tout est OK. Le train s’ébranle, la musique démarre, et c’est là, que la frontière entre le rêve et le voyage, disparaît pour 2 minutes et 24 secondes…
Nous quittons la gare. La navette effectue un virage à 180° sur la droite à travers un tunnel d’accès, percé de hublots laissant transparaitre la lumière du jour. Une petite descente nous permet d’accéder au tunnel de chargement du canon, et notre train s’immobilise à 32° à l’entrée du canon.
La trappe latérale s’ouvre, laissant échapper la vapeur ayant servi à la bloquer lors du précédent lancement. Notre véhicule est alors hissé dans le canon, dont l’extrémité est encore fumante. La trappe se referme après notre passage et la vapeur est à nouveau envoyée dans la machinerie, afin de la bloquer. La tension est de plus en plus palpable, lorsque soudain, une force incommensurable nous projette vers l’avant à une vitesse folle, dans un silence assourdissant. Mais où est donc passé le « bang » de détonation? Sommes-nous réellement allé plus vite que la vitesse du son?
A peine le temps de nous remettre de nos émotions, que nous voilà enfin dans l’espace. Notre train-fusée traverse ce monde féérique et mystérieux à toute vitesse, en direction de la Lune. Mais soudain, nous changeons brutalement de direction. Nous sommes attirés par le champ gravitationnel d’un astéroïde. Alors que nous avions commencé une rotation Sud-Nord autour de celui-ci, une force mystérieuse nous arrache à son orbite. C’est le Blue Moon Mining Company. Mais malheureusement pour nous, nous nous retrouvons aspiré à l’intérieur de l’engin, qui nous fait effectuer un brutal virage à 270°.
Nous faisons désormais face à un véritable monstre monolithique, le plus gros de tout les astéroïdes, la Mère des Météors (Mother of Meteorites). Le choc est désormais inévitable, notre fin est probablement proche. Heureusement pour nous, cette collision ne nous est pas fatale. Le véhicule traverse ce roc spatial de part en part, provoquant ainsi la fusion des roches.
Mais l’accident n’est pas sans conséquences. En effet, notre passage a provoqué l’implosion de la Mother of Meteorites, en une myriade de petit corps stellaires. Avec la collision, notre train change à nouveau de direction, et se retrouve à traverser le champs d’astéroïdes ainsi créé. Grâce à une habile pirouette, notre véhicule parvient à s’échapper de ce danger mortel.
Nouveau changement de trajectoire, et nous voilà enfin en vue de notre objectif, la Lune. Sur notre droite, une vision de rêve se présente à nous: Jules Verne en personne est là, en combinaison spatiale, en train d’observer la Lune. Celle-ci est d’ailleurs d’une étrange couleur bleue, et semble nous sourire. Aurions-nous la chance de contempler la légendaire 13ème pleine Lune de l’année, dont l’histoire raconte qu’elle prendrait visage humain.
Mais alors que nous nous pensions enfin arrivés au bout du voyage, notre navette fait lentement demi-tour. Visiblement, nos précédents incidents nous ont fait perdre de l’énergie, nous empêchant ainsi d’atteindre notre objectif. Nous voilà donc repartis dans la noirceur de l’espace, quand soudain, un nouveau météore nous fait face. Le train-fusée parvient à l’éviter de justesse, mais le frottement entre la coque de notre véhicule, et la roche, provoque là aussi la fusion de cette dernière.
S’en suit un nouveau changement brutal de direction. Cette fois, il est dû à l’Electro de Velocitor, dont la force magnétique vient de nous capturer, pour nous ramener vers la Terre. Nous rentrons donc en orbite à toute vitesse autour de notre bonne vieille planète bleue. Et soudain, c’est l’arrêt brutal. L’EdV vient de nous attirer et de nous freiner.
C’est alors, que dans un tonnerre de trompettes et de fanfares, notre véhicule est ramené vers la gare.
Le voyage est fini. Nous descendons du train, encore sous le coup de l’émotion. Sur le quai de sortie, nous voyons un train dans le tunnel de chargement du canon, là où nous étions il y a quelques minutes à peine. Tandis que nous empruntons le chemin de sortie, la musique se fait plus douce, mélancolique.
Et alors que nous nous éloignions et que le soleil se couchait sur la montagne de l’espace, nous savions, au plus profond de nous, que nous venions de vivre l’aventure de notre vie, et que nous nous en souviendrions pour toujours…