Demain, nous célébrons un anniversaire, celui d’une attraction mythique, Space Mountain. En effet, demain, cela fera tout juste 15 ans qu’ouvrait le Mont de l’Espace.
Pour l’occasion, la Gazette de Disney vous propose de découvrir ou redécouvrir toute cette semaine, l’histoire se cachant derrière cette attraction unique au monde.
I. Le « Mont de la Découverte » (1987-1995) :
Comme beaucoup d’attractions, l’histoire de Space Mountain commence bien en amont de son ouverture. Dans les faits, elle remonte à la création même de Discoveryland, pour le projet Euro Disneyland. Tim Delaney, le Directeur Artistique de ce land unique (à l’époque) dans l’univers des parcs Disney, et également le créateur du projet encore nommé Discovery Mountain.
Premiers concepts de Discoveryland, par Tim Delaney et son équipe.
A l’origine, le dôme devait accueillir tout un complexe d’attractions indoor sur l’univers de Jules Verne, dont un parcours scénique et un restaurant sur le thème de 20 000 Lieux Sous les Mers, une montagne russe sur celui du dyptique De la Terre à la Lune / Autour de la Lune, et une dernière attraction de type « chute verticale » reprenant l’histoire de Voyage au Centre de la Terre.
Bien entendu, restrictions budgétaires obligent, ils ne resta du projet initial que le coaster en intérieur et la visite du Nautilus. Mais comme avec Imagineering rien ne se perd, le principe de la « chute verticale » fut repris par un autre « Best Seller » du groupe Disney : The Twilight Zone – Tower of Terror.
Il reste cependant des traces de ce projet avorté de complexe Indoor. En effet, le dôme devait être relié au bâtiment de Vidéopolis par un pont aérien, dont les ouvertures sont encore bien présentes, puisqu’il s’agit des deux grands hublot de la salle de radiophonie qui font face à l’actuel dôme.
Le concept d’origine de Discovery Mountain devait comprendre un véritable complexe indoor d’attractions. Réduction oblige, beaucoup sont passés à la trappe, mais certains sont revenus sous différentes formes, à travers la Tour de la Terreur, ou à Tokyo DisneySea
Mais revenons-en à notre histoire. Nous sommes donc au début des années 1990 et le projet EuroDisney explose complètement les prévisions budgétaires de construction. Certains choix sont donc faits pour réduire les coûts. Cela passe par la suspension du projet Discovery Mountain à Discoveryland. Cependant, son budget de construction, estimé à 500 millions de francs, est très vite alloué au crédit d’un milliard de francs (152,5 millions d’€uro) de la phase I-C, qui débutera dès l’ouverture du parc, en Avril 1992.
Entre 1992 et 1994, la société Euro Disney connait de terribles problèmes financiers, que nous vous avons exposés ici-même il y a quelques semaines. Il lui faut donc se « racheter » une image publique, ou comme ils diraient très bien, pour « redorer le blason » de la marque. Courant 1993, Philippe Bourguignon, le président de l’époque, décide alors de lancer le projet Discovery Mountain.
Pendant 2 ans, les ouvriers vont s’affairer à la construction de cette immense structure.
De son côté, Imagineering a très légèrement revu sa copie par rapport au concept d’origine, en particulier autour du système du canon Columbia, où le système d’ouverture/fermeture de celui-ci est remplacé par un modèle plus simple, celui de la trappe de lancement.
Vous pouvez redécouvrir l’aventure Discovery Mountain dans le magnifique documentaire de la BBC, « Shoot for the Moon ».
Évolution du concept de la Montagne, entre le projet d’origine, et la version quasi-finale (le canon est encore dans sa version d’origine).
Le canon, dans sa version d’origine, beaucoup plus complexe, et sa version finale.
Maquette du projet, présentant le résultat attendu de la montagne, ainsi que l’intégration du circuit à l’intérieur du bâtiment.
La construction du ride (le circuit du train à proprement parler) est confié à la société néerlandaise Vekoma. Même si aujourd’hui, ce choix est assez polémique, à l’époque, Vekoma était l’un des seul constructeurs à proposer des modèles de montagnes russes à inversion assez compactes pour que le circuit puisse entrer dans le dôme. Mais outre ses coûts également réduits par rapport à ses concurrents, Vekoma était le seul constructeur à proposer un système de rail viable prompt à accueillir la machinerie très particulière de Discovery Mountain.
En effet, les trains sont propulsés à travers le canon, dont l’inclinaison de 32° empêche tout utilisation de système hydraulique ou à induction (LEM et LIM), et le système des roues de friction propose une propulsion bien trop molle pour simuler un catapultage vers l’espace. Il est donc choisi d’opter pour le système de lancement par câble. Mais là aussi, l’inclinaison du canon pose un problème. Il faut un moteur très puissant pour arriver à propulser l’énorme poids du train. Et il n’existe qu’un seul type de moteur capable de faire cela, celui qui propulse les avions sur les portes-avions. Imagineering fait donc appel au groupe Dassault (l’industriel français) pour mettre au point ce système de propulsion, unique au monde pour un coaster.
Discovery Mountain est donc le fruit de la collaboration entre Américains, Français et Néerlandais, un peu à l’image d’Euro Disney en somme.
A quelques semaines de l’ouverture, l’attraction doit faire face à deux problèmes.
Le premier, n’en est pas vraiment un en soit, puisqu’il s’agit d’un simple changement de nom. Discovery Mountain devient Space Mountain : De la Terre à la Lune. Cette modification est le fruit de l’équipe marketing, qui pense que le terme « Space Mountain », sera plus facilement assimilé et compris, car il existe déjà pour l’une des attractions présente dans les autres parcs Disney. Cependant, ce changement de dernière minute a eût des conséquences encore visibles aujourd’hui. En effet, si vous faites un tour du côté de l’attraction, vous pourrez retrouver de nombreux blasons « DM » pour Discovery Mountain. Les plus visibles sont ceux du pont, à l’entrée, et ceux des consoles de contrôles du ride.
L’autre problème, bien plus important celui-là, vient de la commission de sécurité. En effet, celle-ci émet un avis d’ouverture défavorable, car elle trouve que le train va trop vite dans la première partie du parcours (en d’autre terme, le catapultage est trop puissant pour la commission). Les Imagineers sont donc obligés de rappeler en catastrophe Steve Bramson, le compositeur de la bande son de l’attraction, afin de resynchroniser la musique, avec la nouvelle durée du ride. Après modification, la commission donne finalement son feu vert pour l’ouverture.
Malgré le changement de nom en dernières minutes, certaines traces de Discovery Mountain restent encore visibles de nos jours.
L’attraction ouvre au grand public le 1er Juin 1995. Space Mountain : De la Terre à la Lune est désormais face à son glorieux destin, pour le plus grand plaisir de tous.
L’inauguration de Space Mountain, comme Disney sait si bien le faire.
Je vous conseille LE site de référence sur Space Mountain de la Terre à la Lune :
http://www.spacemountain.fr