Comme tous les ans depuis déjà quelques années, Marvel lance la saison des films super-héroïques. Et cette année 2014 s’annonce une nouvelle fois sous le signe de la Maison des Idées, avec pas moins de 4 productions à sortir cette année. Mais avant que l’homme araignée produit par Sony, que les mutants de la Fox, et que les protecteurs galactiques de Marvel Studios ne débarquent sur nos écrans, c’est au tour de Steve Rogers, alias Captain America, de reprendre son bouclier pour poursuivre la grande épopée de l’Univers Cinématographique Marvel (plus communément appelé MCU). La Gazette Disney plus revient pour vous sur ce nouvel épisode en solo du « premier des vengeurs ».
Comme pour notre critique de Thor – Le Monde des Ténèbres, un petit retour sur les précédents épisodes de l’histoire de Steve Rogers s’impose, puisque Captain America – Le Soldat de l’Hiver est la suite de Captain America – First Avenger et de The Avengers.
Le premier film sur « le premier des Vengeurs » est sorti en août 2011, même si le personnage, tout comme Thor, avait déjà fait une brève apparition dans Iron Man 2, via son célèbre bouclier.
Réalisées par Joe Johnston, les premières aventures du Captain se démarquaient très clairement des autres films du MCU, pour le style très vintage qu’il introduisait.
L’action se déroulant en pleine seconde guerre mondiale, l’histoire rendait ainsi hommage à l’Histoire, notamment en évoquant les conditions de création du personnage afin de galvaniser le peuple américain. Mais le film était aussi l’occasion d’introduire l’organisation nazi HYDRA (« coupez une tête, et deux repoussent ») et son terrible chef, ennemi juré de Captain America, le Crâne Rouge, responsable de la mort de Bucky Barnes, le meilleur ami du Captain.
Afin de sauver sa chère New-York des ravages de Crâne Rouge, et de sa terrible arme, le Cube Cosmique, Steve Rogers était obligé de se sacrifier en plongeant dans les glaces de l’Arctique. Ce n’était cependant pas la fin, puisque des dizaines d’années après sa disparition, le « premier des Vengeurs » était retrouvé par une équipe du S.H.I.E.L.D.
Après 70 ans dans la glace, on aurait pu se dire que la réadaptation de Steve Rogers à notre monde serait compliquée. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas été évidente, mais les événements provoqués par la grande réunion des super-héros dans The Avengers ont très certainement contribué à retarder l’échéance.
Dans ce film choral, notre cher Captain se retrouvait donc une nouvelle fois en première ligne et en meneur d’hommes, un rôle qu’il avait déjà endossé dans sa première aventure en solo. Et contrairement à d’autres personnages, il est l’un des seuls à arriver à tenir le haut du pavé face à Tony Stark. Il faut dire qu’après avoir côtoyé le père, Steve Rogers a probablement eu plus de facilitées à aborder le fils.
Nous en arrivons donc désormais à Captain America – Le Soldat de l’Hiver. Bien entendu, pour comprendre le film, avoir vu le premier est un impératif. Cependant, il ne demande pas à avoir vu The Avengers, même si le film joue en partie sur certains agents du S.H.I.E.L.D. développés dans le film choral de Joss Whedon.
Le film se base sur le scénario du duo Christopher Markus et Stephen McFeely (Scénaristes sur les 3 films de la saga Narnia, ainsi que sur le premier volet des aventures de Captain America, et le dernier épisode des aventures de Thor).
Après les événements cataclysmiques de New York, Steve Rogers, alias Captain America, vit désormais à Washington, où il s’efforce de s’adapter au monde moderne. Mais lorsqu’un collègue du S.H.I.E.L.D. est attaqué, Steve se retrouve impliqué dans un réseau d’intrigues qui menace le monde entier. Avec Black Widow, il va tenter de déjouer une conspiration de plus en plus tentaculaire, et d’échapper aux tueurs professionnels envoyés pour le faire taire. Quand l’étendue du complot maléfique est enfin révélée, Captain America et Black Widow sollicitent l’aide d’un nouvel allié, le Faucon. Ils sont bientôt confrontés à un ennemi aussi redoutable qu’inattendu : le Soldat de l’Hiver.
Côté casting, du fait du saut temporel entre les deux films, c’est quasiment table rase qui a été faite. Du premier volet, nous retrouvons donc le personnage principal, alias Steve Rogers, le Captain America, toujours interprété par le doux et bodybuildé Chris Evans.
À ces côtés, Hayley Atwell, alias l’Agent Peggy Carter (qui fait une apparition clin d’œil dans ce second film), cède sa place à Scarlett Johansson, qui reprend ici pour la 3ème fois son rôle de Natasha Romanoff, aka La Veuve Noire.
En tant que nouvel agent du S.H.I.E.L.D., notre bon Captain est donc désormais entouré de toute une myriade d’autres agents. Parmi les têtes déjà connues, nous retrouvons l’immortel Samuel L. Jackson, dans le rôle du charismatique chef du S.H.I.E.L.D., Nick Fury (seul personnage du MCU a être apparu dans tous les films Marvel Studios depuis Iron Man).
Depuis The Avengers, le directeur du S.H.I.E.L.D. est toujours accompagné de sa fidèle assistante, Maria Hill, jouée par Cobbie Smulders (How I Met Your Mother).
Du côté des petits nouveaux, tout d’abord des militaires… ou plutôt un ancien militaire, avec Sam Wilson, plus connu sous le nom du Faucon. Un peu à la manière d’Oeil de Faucon, le Faucon ne dispose pas réellement de super-pouvoir, mais d’une paire d’ailes mécaniques, digne des meilleurs équipements de Stark Industries. À l’écran, ce personnage est interprété par Anthony Mackie (Million Dollar Baby, Démineurs).
Autre agent du S.H.I.E.L.D., Sharon Carter, dite l’Agent 13. Dans le MCU, il s’agit de la petite nièce de Peggy Carter (et future compagne du Captain si les films suivent les bandes dessinées). C’est Emily VanCamp (l’héroïne de la série Revenge) qui joue ce rôle secondaire dans le film.
Un militaire, un agent, il nous manque un diplomate pour compléter le trio des nouveaux arrivants… Monsieur Robert Redford interprète Alexander Pierce, le directeur du conseil de sécurité mondial, l’organisation qui contrôle le S.H.I.E.L.D. Un rôle ambigu pour l’acteur américain de 77 ans, qui retrouve ainsi Scarlett Johansson 16 ans après L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux .
Après les « gentils », passons aux méchants, et plus particulièrement au Méchant du film, le terrible et froid Soldat de l’Hiver. Sebastian Stan (le chapelier fou de la série Once Upon A Time) interprète donc le personnage qui donne le sous-titre à ce second film de la franchise du Captain. Un personnage aussi froid que l’hiver ou qu’un russe du fin fond de la Sibérie. Mais pour ce qui connaissent les comics, le destin du Soldat de l’Hiver n’est peut-être pas de rester du mauvais côté du rideau de fer… surtout au regard de son passif avec Steve Rogers.
Mais pour le moment, il est chez les méchants. Et pour l’aider dans ses missions, il est épaulé de toute une série de seconds rôles, dont Frank Grillo (Zero Dark Thirty) dans le rôle de Crossbones, et Callan Mulvey (300 : La Naissance d’un Empire) qui joue Jack Rollins.
Pour gérer tous ce petit monde sur le plateau, la tâche a été confiée à un duo de frères réalisateurs, Anthony et Joe Russo (le film Bienvenue à Collinwood, la série Arrested Development). Un nouveau pari pour Marvel Studios, que de confier un tel film à de jeunes réalisateurs sans gros blockbuster à leur actif… mais qui semble avoir séduit Kevin Feige, le président du studio, vu que les deux frères ont empoché la réalisation du 3ème volet des aventures de Captain America, avant même la sortie du second.
Parlons un peu de la musique composée par Henry Jackman (Kick-Ass, X-Men le Commencement). Si celle-ci n’est pas très transcendante à la première écoute, force est de constater qu’elle remplie bien son boulot, et s’accorde à merveille avec le style du film, celui de l’espionnage.
En effet, si Captain America – First Avenger était un film de guerre, et The Avengers était l’archétype du blockbuster US, le style de ce Captain America – Le Soldat de l’Hiver est clairement tourné vers le film d’espionnage, mélange de super-héros et de Jason Bourne. Le secret et la conspiration sont réellement les éléments au cœur de ce film, tout comme les multiples rebondissements.
L’association des personnages de Steve Rogers et de Natasha Romanoff constitue l’un des points forts du film, et permet ainsi d’en apprendre plus sur le passé de la Veuve Noire, et de découvrir le réel état d’esprit du Captain après son hibernation de 70 ans.
Mais si les personnages du Captain et de la Veuve, tout comme une bonne partie des méchants, sont bien exploités, il n’en est pas de même pour celui qui donne sont nom au film, le fameux Soldat de l’Hiver. La faute à une présence à l’écran beaucoup trop faible, et finalement à une histoire qui ne tourne pas autour de lui. Il s’agit ici très certainement d’une erreur de stratégie sur le sous-titre de ce film.
Du côté du rythme, malgré la longueur du film (près de 2h10), celui-ci reste soutenu du début à la fin. Et tout comme pour Thor, on regrettera un peu le manque de temps pour souffler un peu, le film alternant entre grandes scènes d’actions, et moments intimistes plus courts, permettant d’en savoir plus sur les personnages et leur sentiments.
Ce problème de rythme engendre d’ailleurs un autre problème, avec un scénario assez prévisible et répétitif sur la longueur, qui enchaîne plusieurs fois la séquence suivante : intro + action + pause + cliffhanger. Cependant, les cliffhangers sont plutôt bien trouvés, notamment la grande révélation sur l’identité du grand méchant de ce film (l’un des éléments les plus secrets sur le film).
Malgré ces défauts, le film possède un très gros point fort : les événements qui s’y déroulent vont avoir d’énormes répercussions sur la suite des événements de l’Univers Cinématographique Marvel. Nous arrivons ainsi à mieux comprendre pourquoi l’avènement d’Ultron sera possible avec le second volet des Avengers. Mais surtout, les pions sont en train de se mettre progressivement en place pour l’après Phase 3 du MCU, sur un air qui sent très fortement la guerre civile.
Cependant, de façon plus directe, c’est bien la série Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D. qui risque de subir de façon directe l’épilogue de Captain America – Le Soldat de l’Hiver.
Enfin, un film Marvel ne serait pas un film Marvel, sans la traditionnelle scène post-générique. Et comme pour Thor – Le Monde des Ténèbres, elles sont à nouveau au nombre de deux.
La première vient juste après la première partie du générique, et ressemble beaucoup au style de la scène post-générique du premier Thor. Assez déroutante pour les néophytes, elle permet d’introduire à l’écran le véritable cerveau démoniaque derrière la conspiration du film… mais également deux personnages qu’il garde captif, et dont les actions seront primordiales pour la suite des aventures des vengeurs.
La seconde scène, en toute fin du générique, est beaucoup plus classique, et permet de conclure l’histoire du film… tout en ouvrant des possibilités multiples pour le 3ème opus de Captain America.
Pour conclure cette critique, malgré ces défauts, Captain America – Le Soldat de l’Hiver, constitue l’un des films de l’Univers Cinématographique Marvel, dont les implications sur la suite des événements sont certainement les plus importantes à ce jour, après The Avengers. Malgré les défauts d’un scénario répétitif, la prestation offerte par les acteurs n’en reste pas moins impressionnante, notamment pour Chris Evans et Scarlett Johansson, mais aussi pour Sebastian Stan, qui arrive à faire passer les émotions de son personnage seulement avec son visage.
Un film aux effets spéciaux irréprochables, qui est à découvrir sur vos écrans, à partir du 26 mars 2014, en 3D, en IMAX 3D, ou en D-BOX dans les salles équipées.