Mercredi dernier avait lieu à Paris en petit comité la conférence de presse du dernier film d’animation de Tim Burton, Frankenweenie, produit par Disney et dès aujourd’hui sur vos écrans. Nous avons la chance d’y avoir été conviés et c’est avec plaisir que nous partageons avec vous aujourd’hui les images du maitre et ce qu’il avait à nous dire pour la sortie de son nouveau film.
Frankenweenie est au final l’œuvre la plus personnelle de Tim Burton, si le film semble être au premier abord un hommage aux vieux films d’horreur et à sa propre filmographie il est au final en premier lieu un travail personnel basé sur ses propres souvenirs de son enfance. Les personnages que l’on y rencontre, les décors, l’école, la ville, tout est inspiré de ce qu’il a vraiment vécu. Gamin il adorait les films d’horreur, cette passion le rendait étrange et bizarre aux yeux de ses camarades et des gens qui l’entouraient, alors que lui-même ne se percevait pas du tout comme quelqu’un de marginal, mais plutôt comme un enfant normal. Cependant certains de ses camarades lui paraissaient pour le coup vraiment bizarres. Edgar ‘E’ Gore et la Drôle de Fille en sont directement inspirés. De même Mr Rzykruski est la combinaison de quelques professeurs qu’il a eut à l’école qui suscitaient son inspiration lorsqu’il était enfant. Le personnage de Victor est lui inspiré directement de Burton lui-même, en effet enfant il avait deux rêves, soit devenir un scientifique fou, soit jouer Godzilla en costume… on retrouve clairement dans Victor le petit Tim qui se rêvait savant fou. Il nous confie qu’enfant il faisait déjà des films en super 8, comme Victor avec Sparky, et que pour lui quelque part scientifique et artiste c’était un peu la même chose au fond. Mais il tient toutefois à préciser que si les banlieues de ses films sont inspirées de Burbank, il ne cherche plus aujourd’hui à s’en venger au travers de ses réalisations. En effet enfant, il avait du mal à y vivre et y exister, mais aujourd’hui ces souvenirs font partie de sa vie, de ce qu’il est, ils sont à présent derrière lui, et dans Frankenweenie la banlieue est telle qu’il s’en souvient.
Comme nous ne reculons devant rien pour vous, la Gazette Disney a eut la chance de pouvoir poser une question au génial réalisateur, même si nos genoux ont un peu tremblé on l’avoue ! ;) La voici pour vous en intégralité :
GdM : Vous avez commencé comme animateur Disney et pourtant vous ne faites que du Stop-Motion en animation, est-ce que vous envisagez de revenir un jour vers l’animation traditionnelle ?
Tim Burton :« Comme je l’ai déjà dit précédemment je n’étais pas un très très bon animateur, en tout cas pas dans le style Disney de l’époque, et c’est pour ça qu’ils m’ont arrêté tout de suite et je n’ai plus été animateur pour eux. Mais en vérité moi ma véritable influence c’était les films dont les effets spéciaux étaient réalisés par Ray Harryhausen et puis aussi King Kong. Il y avait quelque chose en donnant la vie à des objets inanimés qui était très excitant pour moi. J’ai grandit en regardant les films Disney, mais les films de Ray Harryhausen c’était ce qui m’intéressait le plus dans l’animation. »
Tim Burton a vraiment un attachement tout particulier avec le Stop-Motion, c’est une technique qui revient à l’origine même du cinéma pour lui, tout y est fait à la main, par des artisans, on éclaire à l’ancienne et on fabrique le film image par image, 24 images par seconde. Il vient de Los Angeles, où le cinéma est un commerce, et pour lui faire un film image par image c’est en fait un geste d’amour pour le cinéma, et c’est ainsi qu’un film devrait toujours être fait. Il a expliqué également que refaire Frankenweenie en Stop-Motion 3D avait permis de faire une version plus pure et plus sincère que la version de 1984, qu’il avait également en tête les dessins préparatoires qu’il avait fait pour sa première version. Quelque part il était plus logique de faire le film en Stop-Motion qu’en images réelles, puisque ce type d’animation lui permet de donner la vie à des personnages inanimés, tout comme Frankenstein. Il lui a été demandé si il avait été difficile de superviser ce film en même temps que le tournage de Dark Shadows, puisque les deux ont été fait en même temps, mais il a rappelé que la technique du Stop-Motion est assez lente au final, et que certains plans ont nécessité une semaine, et qu’il avait été agréable de passer d’un film à l’autre, Frankenweenie avait eut quelque chose de divertissant.
Ensuite Tim Burton a parlé avec une certaine émotion des rencontres qui avaient marqué sa vie artistique et personnelle. Il était impossible de ne pas évoquer Vincent Price, qu’il admirait enfant de par ses interprétations de personnages fous, surexcités, sentimentaux et mélodramatiques auxquels il s’identifiait. C’est pour lui rendre hommage parce qu’il était son inspiration qu’il a écrit le court-métrage Vincent, il lui a ensuite envoyé. Leur rencontre a été une des meilleures et positives expériences qu’il a eut, car tout comme Ray Harryhausen et Christopher Lee qu’il a également rencontré, il s’est rendu compte que ces personnes dont il admirait le travail professionnel étaient tout autant hors du commun, extraordinaires et curieuses de tout en vrai, et ces rencontres ont vraiment été une motivation pour lui. Cependant il a précisé suite à une question, qu’il ne retournera probablement jamais Vincent pour en faire un long-métrage, contrairement à ce qu’il a fait avec le court de Frankenweenie.
A l’occasion de la sortie de Frankenweenie au cinéma, vous pouvez découvrir les coulisses du film à travers une petite exposition itinérante appelée « FRANKENWEENIE – Les Coulisses du Film ». Elle a élu domicile depuis le 24 octobre et ce jusqu’au 4 novembre à la Défense, donc n’hésitez pas à aller y jeter un petit coup d’œil. L’entrée est libre et gratuite ! Pour ceux qui ne pourront s’y déplacer, pas ne panique, nous vous avons ramené plein de photos :
Enfin Tim Burton a terminé sa semaine parisienne par un petit passage au royaume enchanté de Disneyland Paris Vendredi dernier, accompagné de sa petite famille et de deux de ses créations nés de sa prolifique imagination : Jack Skellington et Sally !