Comme vous le savez sans doute après l’annonce de l’annulation de l’adaptation de Mary Poppins en France en début d’année, le choix de Stage s’est porté sur la célèbre comédie musicale de Broadway La Belle et la Bête pour être monté sur les planches de Mogador. Mardi 2 juillet dernier, la Gazette Disney+ était convié à la Salle Gaveau, pour la présentation à la presse de la nouvelle comédie musicale qui s’est longuement faite attendre en France! En effet, 21 ans après sa sortie française sur grand écran, 19 ans après sa première représentation new-yorkaise, et après avoir conquis 35 millions de spectateurs à travers 21 pays, le musical de Broadway débarque enfin à Paris, au Théâtre Mogador, à partir du 24 octobre 2013!
L’arrivée de ce spectacle signe la seconde collaboration entre Stage Entertainement et The Walt Disney Company, après la fructueuse aventure du Roi Lion (3 ans de représentations et 3 Molières).
À travers cet article, nous vous invitons à découvrir ou redécouvrir cette Histoire Éternelle.
Mais avant de s’attaquer au mythe, il est un homme, ou plutôt deux, sans qui tout ceci n’aurait jamais vu le jour. Il s’agit bien sûr du compositeur Alan Menken, et du regretté parolier Howard Ashman. Et pour l’occasion, Alan Menken avait fait le déplacement à Paris, pour nous présenter son bébé.
L’artiste est né en 1949, à New Rochelle. Depuis son plus jeune âge, Alan Menken est passionné de musique. C’est à cette période de sa vie qu’il apprend le violon, mais surtout le piano qui le caractérise tant. Pourtant, sa carrière et sa vie auraient pu être tout autres, puisqu’à la fin de sa scolarité, il se destinait à une carrière médicale. Mais l’amour de la musique fut plus fort.
Il débute ainsi dans le monde musical en composant des jingles publicitaires et en écrivant de petits spectacles populaires. Nous sommes alors dans les années 1970. C’est à ce moment qu’Alan fit la rencontre la plus importante de sa courte carrière professionnelle, celle d’Howard Ashman, jeune parolier talentueux, et directeur artistique du WPA Theater, l’une des scènes du Off-Broadway. De leur collaboration de 13 ans, plusieurs œuvres importantes verront le jour.
Leur première coopération sera une adaptation, en comédie musicale, du roman God Bless You, Mr. Rosewater, de Kurt Vonnegut. Montée en 1979, c’est un premier succès pour le duo d’artistes.
Trois ans plus tard, Alan et Howard récidivent avec l’adaptation musicale du film des années 1960, La Petite Boutique des Horreurs, qui sera même porté à l’écran en 1986.
Le duo prend alors de plus en plus d’importance dans le milieu très fermé des comédies musicales. C’est alors que les studios d’animation Disney prennent contact avec eux. Tout juste sorti d’une crise interne importante, ayant ébranlée la viabilité même du groupe, le nouveau et jeune président du groupe, Micheal Eisner, cherche alors du sang neuf pour renouveler l’image de Disney. C’est dans ce contexte particulier qu’Alan et Howard se retrouvent à travailler sur les musiques et chansons de La Petite Sirène.
Sorti en 1989, le film est un immense succès populaire et critique, et signe le début du nouvel âge d’or pour Disney. Nominé dans les catégories musicales aux Golden Globes et aux Oscars, il permet à Alan Menken et Howard Ashman de remporter les globes et statuettes de la meilleure musique de film et de la meilleure chanson originale pour Sous l’Océan.
Devant un tel plébiscite, le duo est rapidement associé aux autres projets en cours de développement, La Belle & la Bête puis Aladdin.
Bien que La Petite Sirène puisse être considéré comme une comédie musicale à part entière, avec certains numéros dans un style très « Broadway » (on pensera surtout à Sous l’Océan), elle n’est cependant pas un vrai Musical à proprement parler. Ceci n’est pas le cas de La Belle & la Bête. Cette inspiration très « Broadway » se ressent plus particulièrement dans la chanson Belle. Une performance extravagante de plus de six minutes, magnifiée par les plus grandes voix de Broadway de l’époque, et que Menken et Ashman ne pensaient jamais voir dans la version finale du film. La bande de démonstration va cependant convaincre les studios Disney, qui vont même pousser le duo d’artistes à aller encore plus loin dans leur démarche. En effet, dès l’association du duo Menken/Ashman au projet, celui-ci prit une nouvelle tournure, qui le conduisit à devenir ce que le New-York Times a qualifié de « meilleure comédie musicale visible à Broadway en cette saison 1991/1992 ». D’ailleurs ce n’est sans doute pas un hasard si les voix des personnages sont issues de Broadway, comme Paige O’Hara (Belle), Richard White (Gaston), ou encore la grande Angela Lansbury (Mrs. Samovar).
Cependant, alors que le projet suscite de plus en plus d’excitation, celui-ci est marqué par un terrible drame, la mort d’Howard Ashman en mars 1991, des suites du SIDA. Si la plus grande partie du travail sur La Belle & la Bête était achevé au moment de ce triste événement, il en était tout autre pour d’autres projets sur lesquels le duo avait déjà commencé à travailler.
Moins d’un an plus tard, Alan Menken remportait les Golden Globes de la meilleure musique, de la meilleure chanson originale pour Beauty and the Beast, et du meilleur film de comédie, ainsi que les Oscars de la meilleure musique et de la meilleure chanson. À ce jour, La Belle & la Bête reste le seul film d’animation à avoir été nommé à l’Oscar du meilleur film.
Paradoxe de la situation, au même moment, Alan Menken recevait le Razzie Award de la pire chanson pour le film musical Newsies… composition qui recevra vingt ans plus tard, le Tony Award de la meilleure musique de comédie musicale, lors de l’adaptation de Newsies sur la scène de Broadway depuis 2012.
Nouveau succès critique et populaire donc pour Disney, qui porta rapidement une adaptation du film en spectacle live, au sein même des parcs du groupe. Là aussi, le succès est au rendez-vous, et Disney se lance alors dans une entreprise inédite pour le groupe, porter l’un de ses films sur la scène musicale de Broadway.
Mais comment passer d’un film d’une durée d’1h20, à une comédie musicale de deux fois 1h15, soit quasiment le double de la durée initiale du film ? Pour cela, il n’existe pas beaucoup de solutions, il faut multiplier le nombre de chansons. La comédie musicale sur scène est donc l’occasion de voir chanter certains personnages, comme Maurice, le père de Belle, ou bien même, la Bête. D’ailleurs pour l’occasion Alan Menken nous a joué et chanté la chanson écrite spécialement pour la Bête « If I can’t Love Her ».
L’autre possibilité consiste à réanimer des chansons initialement prévues pour le film. C’est ainsi le cas de la chanson Humain à Nouveau, présente dans la version longue du film de 2002, mais également depuis 1994 dans le musical de Broadway. La version préliminaire de ce morceau , qui raconte le désir et le désespoir des serviteurs de la Bête de redevenir enfin humain, faisait pas moins de 9 minutes, et se déroulait sur plusieurs mois, permettant ainsi de faire s’écouler les saisons de captivité de Belle, de l’été vers l’hiver.
Cependant, cette idée posait un problème de rythme au film, et surtout de cohérence à l’histoire, notamment vis-à-vis du personnage de Maurice. Ce genre de problème a cependant put être gommé lors de l’adaptation scénique. Il faut également savoir que les chansons initiales du film ont été retravaillées et allongées pour créer une dynamique propre à un musical, c’est ainsi le cas par exemple pour C’est la Fête et Gaston.
Mais la transformation d’un film d’animation en comédie musicale ne pose pas le seul problème de la musique. Surtout pour La Belle et la Bête, notamment du fait de ses objets enchantés. Alan Menken a évoqué le costume de Lumière, un vrai petit bijou de technicité, que l’on a pu découvrir d’ailleurs avant d’entrer dans la salle.
En effet le costume de Lumière a une petite spécificité, comme vous le savez Lumière est un candélabre, du coup à la place des mains, le costume est pourvu de deux bougies qui prennent feu sur scène! Pour l’occasion, le costume a même été breveté.
Alan nous raconte que depuis on retrouve ce procédé un peu partout. Pendant la soirée quelques uns des costumes étaient exposés, et notamment des objets enchantés, nous vous laissons découvrir les photos que nous avons faites pour vous !
D’ailleurs en parlant de costumes saviez-vous que la célèbre robe bleue de Belle est présente dans les 21 versions qui ont été faites à travers le Monde, et qu’elle diffère pourtant à chaque fois en fonction du pays? Sachez également qu’il faut compter pas moins de 170 perruques sur ce spectacle, pour 8 changements en moyenne par acteur pendant le spectacle, et qu’il faut compter sur 3 personnes et 1h de maquillage pour transformer le prince en Bête!
Mais qu’en sera-t-il donc pour la version française, qui va ainsi voir le jour presque 20 ans après celle de Broadway ? Que les déçus de l’adaptation du Roi Lion se rassurent, les chansons issues du film garderont la traduction de 1991 de Claude Rigal-Ansous, quant aux chansons créées après la sortie du film spécialement pour le musical de Broadway, elles seront traduites par Nicolas Nebot, c’est lui qui auparavant avait fait un travail formidable de traduction pour Mamma Mia et Sister Act ! On ne peut que saluer ce choix! Pour l’adaptation du livret on retrouve Ludovic-Alexandre Vidal à qui l’on doit celle de Sister Act.
Ce 2 juillet était également l’occasion d’annoncer le casting du Musical. Mais seuls Belle et la Bête auront été présentés sur les planches et vocalement, pour les autres nous n’avons eu que les noms. Mais nous avons mené notre enquête et nous allons vous retracer un peu leurs parcours.
Manon TARIS et Yoni AMAR sont les deux rôles titres de la comédie musicale. Manon a déjà une petite expérience dans le domaine, on l’a retrouvé notamment dans Le Petit Prince de Richard Cocciante lors de la tournée asiatique, et ensuite Cosette dans la version Suisse de (Les) Misérables où elle était d’ailleurs accompagnée de Yoni dans le rôle d’Enjolras, ils se retrouveront de nouveau sur Sister Act. Auparavant Yoni avait joué également dans la comédie Musicale Hair et sur la tournée asiatique de Roméo & Juliette.
Dans le rôle de LeFou c’est Alexandre FAITROUNI que nous retrouvons, que les fans de Comédies Musicales ont pu croiser dernièrement sur Salut Les Copains, Fame ou Frankenstein Junior, mais aussi à Disneyland Paris où certains l’auront reconnu comme Peter Pan dans le spectacle Following the leader, en 2011.
Le don Juan Gaston sera lui interprété par Alexis LOIZON qui n’a aucune comédie musicale marquante à son actif, toutefois il a monté une version du musical de Broadway de La Belle et la Bête au cours Florent où il incarnait déjà Gaston…avec un certain Alexandre Faitrouni dans le rôle …de Lefou justement! Comme quoi ces deux là étaient prédestiné à ce spectacle! (source)
Alix BRISEIS qui a fait ses débuts à Disneyland Paris avant d’enchaîner dans Grease, Mamma Mia et Sister Act sera Plumette. Tandis que le rôle de Lumière incombera à Dan MENASCHE vu dans Cabaret, Fame, Grease mais aussi Mamma Mia où il jouait Sky. Nous retrouverons avec grand plaisir David EGUREN, Zazu dans Le Roi lion à Mogador, dans le rôle de Big Ben, autant dire qu’on a hâte! Enfin, c’est Didier CLUSEL qui sera le père de Belle, Maurice. Il a fait quelques comédies musicales il y a plusieurs années comme Chantons sous la pluie ou les Misérables.
Terminons par la dernière arrivée au casting avec la petite théière mais néanmoins importante Mrs Savomar, jouée par Léovanie RAUD que l’on a déjà pu retrouver dans Sister Act, Fame ou bien encore Zorro.
En résumé, animée par Arnaud Cazet le directeur Marketing de Stage Entertainment France, et introduite par Laurent Bentata, Directeur Général de Stage Entertainment France et par Jean-François Camilleri Président Directeur Général de The Walt Disney Company France et Benelux, cette soirée a tenu ses promesses. Portée par la présence charismatique d’Alan Menken, sans doute le meilleur compositeur de films d’animations et de comédies musicales de sa génération, la soirée a été magique, riche en émotions, en musiques et en détails intéressants sur La Belle et la Bête!
Pour le casting, même si nous n’avons eu droit qu’à un petit échantillon des performances vocales, on peut d’ores et déjà dire que pour le moment le résultat est très prometteurs! Manon et Yoni ont tous les deux de très belles voix, et même si il est difficile de juger leur performance avec cette chanson qu’eux même ne chanteront pas sur scène, leur complicité crève déjà les yeux et promet beaucoup d’émotions sur scène! On a hâte d’être cet automne pour pouvoir juger de nos propres yeux et oreilles le résultat final, mais déjà on en a l’eau à la bouche…
La Belle et la Bête, dès le 24 Octobre au Théâtre Mogador à Paris.