Aujourd’hui nous allons nous plonger au cœur du film Le Monde Fantastique d’Oz, dans les salles le 13 mars prochain (un peu de patience, c’est pour bientôt !). Nous avons eu la chance de le voir en avant-première pour vous et voici notre critique !
L’histoire du Monde Fantastique d’Oz est antérieure à celle du Magicien d’Oz. Afin d’échapper à ses problèmes dans le monde humain, Oscar Diggs le magicien escroc s’envole à bord d’une montgolfière… Et se retrouve par accident dans un nouveau monde merveilleux ! De là, il fera la rencontre de Théodora, Evanora et Glinda, trois sorcières qui en attendent beaucoup de lui… Sera-t-il à la hauteur des espérances ? Réussira-t-il à vaincre la méchante sorcière ? Accompagné de ses fidèles amis China Girl, une poupée de porcelaine, et Finley le singe, Oscar nous réserve une aventure pleine de surprises…
Réalisé par Sam Raimi (la Trilogie Spider-man), spécialiste des effets spéciaux, le film Le Monde Fantastique d’Oz nous offre des effets visuels étonnants, dans la beauté des couleurs comme dans les passages en 3D. En regardant le film, on peut faire l’analogie avec l’esthétique si particulière d’Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton : et ce n’est pas un hasard, le producteur Joe Roth, est présent sur les deux productions.
Le Monde Fantastique d’Oz est une création originale : il n’est question, à aucun moment de l’œuvre de L. Frank Baum, l’histoire ici s’intéresse à l’arrivée du célèbre magicien au Pays d’Oz, ne vous attendez donc pas à retrouver Dorothée, ou le lion peureux. Les scénaristes et producteurs ont ainsi eu le champ totalement libre pour réinventer l’histoire d’Oscar Diggs, à savoir qui il était avant de devenir le célèbre magicien qu’on connait et comment il est arrivé ici. L’histoire nous permet également d’en apprendre un peu plus sur la non moins célèbre méchante sorcière de l’ouest, et ainsi comprendre pourquoi elle l’est devenue.
Profitons en pour nous pencher un peu sur les protagonistes principaux de l’histoire qui ont tous une part d’ombre cachée et entrons un peu plus dans le monde fantastique d’Oz…
Oscar Diggs, est le personnage principal de l’histoire. Interprété par James Franco, ce magicien à deux francs six-sous est un charmeur de première. Tout au long du périple, on le voit évoluer d’une nature immature et égoïste à celle d’un homme courageux et prêt à tout pour aider ceux qu’il aime. Toutefois malgré le fait qu’il soit le personnage principal du film, on peine à s’attacher à sa personnalité assez superficielle.
China Girl est une adorable petite poupée de porcelaine venant de China Town. C’est une enfant fragile et jolie, que l’on a envie de serrer dans ses bras dès les premiers instants. Sa voix, celle de Joey King, se révèle également être la jeune fille en fauteuil roulant dans le cirque :cette jeune fille est une fervente croyante en la magie d’Oz et souhaite qu’il l’aide à retrouver l’usage de ses jambes. Pourtant, Oscar Diggs en est incapable, car il n’est qu’un simple illusionniste.
Finley est un singe volant pas comme les autres : il s’avère être un fidèle allié et une sorte de conscience pour notre héros. Drôle et attachant, il fait passer un bon moment au spectateur. Sa voix est celle de Zack Braff, qui joue également l’assistant du magicien dans le Kansas : il est le seul ami d’Oz.
Théodora, jouée par Mila Kunis, est une sorcière qui croit dur comme fer en la prophétie d’Oz. Elle tombe au premier regard amoureuse du magicien ! Protégée d’Evanora, sa puissante soeur, elle veut croire dur comme fer que le bien triomphera quoi qu’il arrive. Sa prestation est impressionnante ! Elle joue à la perfection d’un extrême à l’autre de sa personnalité et est crédible de bout en bout de sa performance.
Sa sœur Evanora, créée par Disney pour le bien de l’histoire est incarnée par la jolie Rachel Weisz est une puissante sorcière qui garde la Cité d’Emeraude en attendant celui qui viendra délivrer le monde de la terrible sorcière. Conseillère du roi, elle est également une manipulatrice redoutable.
Glinda, la bonne sorcière qui aidera plus tard Dorothy lors de son périple, que le spectateur retrouve d’abord sous les traits d’Annie la fiancée d’Oscar au Kansas est une sorcière bienveillante qui a à cœur de protéger son peuple, les Quadlings. Interprétée par Michelle Williams, elle est l’une des rares à avoir percé le magicien à jour.
Enfin que serait un bon film sans un méchant? Ou ici une! La méchante sorcière à des traits très effrayants, elle a l’aspect ‘type’ d’une sorcière avec son balai. Elle est un peu surjouée mais d’un autre côté, c’est tout l’intérêt de son rôle : elle est tellement prenante que ses acolytes en deviennent tout bonnement transparents. Désabusée par le magicien, son coeur est totalement empli de haine et d’esprit de vengeance. Toutefois elle pourrait quand même vous surprendre sur sa véritable nature.
Pour réaliser le film, le décorateur oscarisé Robert Stromberg a fabriqué pas moins de 30 décors en studio, notamment ceux de la Cité d’Émeraude, du bois de Wimsie ou encore de la célèbre route de Briques Jaunes. On retrouve en y prêtant attention une certaine esthétique propre à l’univers Disney, comme le château de Glinda où le bois de Wimsie, inspiré de la forêt de Blanche-Neige.
Le passage à la 3D est un véritable choc visuel pour le spectateur : l’intrigue du film commence dans le Kansas autour du cirque itinérant, dans un cadre aux couleurs sépia. La profondeur de champ est très peu marquée et contraste avec la couleur et les effets visuels utilisés à l’arrivée dans le monde d’Oz, où la 3D prend alors tout son sens. Lorsque l’on regarde le film, on est littéralement transporté entre les deux mondes, du Kansas qui semble insipide aux couleurs acidulées d’Oz.
La vivacité des personnages de Finley et China Girl, s’explique par l’utilisation sur le plateau de tournage de marionnettes. China Girl est une marionnette de 45 cm qui a nécessité plus de 400 heures de travail ! Elle est animée par 21 fils qui lui permettent de prendre vie à l’écran. Les expressions de son visage sont en revanche calquées sur celle qui lui donne la parole, Joey King.
La musique est composée par Danny Elfman, qui a déjà travaillé par le passé avec Sam Raimi, le réalisateur, pour donner toute leur dimension aux aventures de l’homme araignée. Malgré les 110 minutes de musique annoncées ici, l’image prend le pas sur le son auquel on ne fait même plus attention : elle se fond dans le décor (trop?). Cependant, la chanson interprétée par le peuple de Glinda est très entraînante et offre une scène très rythmée.
Nous retiendrons que Le Monde Fantastique d’Oz est époustouflant dans les images qu’il offre au spectateur, et que le jeu des acteurs est très agréable. En revanche, la musique faisait souvent défaut (qu’est-ce qu’un bon Disney sans musiques et paroles que l’on aime fredonner à la sortie des salles obscures ?) . De son côté, le scénario était tantôt trop cliché, tantôt pas assez là où l’on attendait du pur Disney. Malgré des rebondissements qui donnent du mouvement à l’intrigue, le spectateur pourrait rester sur sa faim et attendre un dénouement un peu plus clair. De plus bien que nécessaires à la compréhension certains passages, les scènes au Kansas notamment trainent un peu en longueur.
Malgré ces quelques défauts, nous ne pouvons que vivement recommander Le Monde Fantastique d’Oz à ceux qui veulent un film qui leur en met plein les yeux, courez-y, ce petit bijou vaut le détour et promet de belles surprises.