Décidément, les années passent et se ressemblent pour les films de super-héros. Alors que cette année, la Distinguée Concurrence (DC Comics) nous proposait une mise à niveau de son plus célèbre super-héros kryptonien, la Maison des Idées (Marvel) nous a déjà offert une 3ème aventure d’Iron Man en solo, ainsi qu’une nouvelle escapade du plus griffu des X-Men, également en solo, Marvel Studio nous offre, dès demain, son nouveau film issu de l’Univers Cinématographique Marvel (plus communément appelé MCU), avec Thor – Le Monde des Ténèbres.
La Gazette revient pour vous sur ce nouvel épisode du plus puissant des Vengeurs.
Avant toute chose, un petit retour sur les épisodes précédents s’impose, puisque ce nouveau film de la phase 2 du MCU est une suite, et du premier Thor, et de The Avengers.
Le premier film sur Thor est sorti en avril 2011, même si l’on savait très clairement que le dieu nordique ferait prochainement son apparition, au vu de la scène post-générique d’Iron Man 2.
Réalisées par Kenneth Branagh, les premières aventures de Thor faisaient la part belle à la difficile relation père-fils, et frère-frère, liant respectivement Odin et Thor, et Thor et Loki. Notre pauvre héros se retrouvait ainsi exilé sur Terre, privé de tout pouvoir, jusqu’à ce qu’il arrive à prouver sa force de cœur, et pas uniquement sa force physique. Thor devait aussi faire face aux mauvais tours de Loki, afin de récupérer sa place, et sauver son père.
Après son premier film, notre héros asgardien faisait équipe avec d’autres héros Marvel, afin de lutter contre son frère Loki, et sauver Midgard. Si son apparition dans le film de Joss Whedon reste assez mineure par rapport à Iron Man ou Captain America, elle n’en reste pas moins importante. En effet, outre l’introduction de sa légendaire rivalité avec Hulk, The Avengers permet également d’introduire une partie des événements qui surviennent dans Thor – Le Monde des Ténèbres.
Car la particularité de ce nouvel opus individuel du Dieu Nordique, c’est qu’il nécessite d’avoir vu préalablement et le premier film, et The Avengers, pour comprendre toute une partie de l’intrigue, chose qui n’était finalement pas tellement mis en place dans Iron Man 3, en dehors des terreurs nocturnes de Tony Stark. Le film se base sur le scénario de Christopher Yost (scénariste pour Marvel, que ce soit en matière de comics ou de séries animées, et à qui l’on doit notamment la série X-Force, une version plus violente des X-Men), et du duo Christopher Markus et Stephen McFeely (Scénaristes sur les 3 films de la saga Narnia, ainsi que sur le premier volet des aventures de Captain America).
Thor – Le Monde des ténèbres nous entraîne dans les nouvelles aventures de Thor, le puissant Avenger, qui lutte pour sauver la Terre et les neuf mondes d’un mystérieux ennemi qui convoite l’univers tout entier… Après les films Marvel Thor et Avengers, notre dieu de la foudre se bat pour restaurer l’ordre dans le cosmos, mais une ancienne race, sous la conduite du terrible Malekith, un être assoiffé de vengeance, revient pour répandre les ténèbres. Confronté à un ennemi que même Odin et Asgard ne peuvent contrer, Thor doit s’engager dans son aventure la plus dangereuse et la plus personnelle, au cours de laquelle il va devoir s’allier au traître Loki pour sauver non seulement son peuple et ceux qui lui sont chers, mais aussi l’univers lui-même.
Côté casting, on ne change pas une équipe qui gagne, puisque l’on retrouve quasiment tous les personnages du premier film, en dehors des agents du SHIELD (qui bénéficient désormais de leur propre série, et que l’on retrouvera dans les nouvelles aventures de Captain America, le 26 mars 2014). Chris Hemsworth rempile donc dans le rôle de l’asgardien, maître du marteau Mjöllnir, tandis que Natalie Portman récupère le matériel de mesures scientifiques de Jane Foster.
Nos deux héros retrouvent également leur entourage respectif. Du côté d’Asgard, Anthony Hopkins reprend la couronne d’Odin, et Rene Russo le rôle de son épouse et mère de Thor, Frigga.
Vous pourrez également retrouver Jamie Alexander, Ray Stevenson, et Tadanobu Asano dans les rôles respectifs de Sif, Volstagg et Hogun, les guerriers et amis de Thor. À noter le remplacement de Josh Dallas (trop occupé par le tournage de la série Once Upon A Time) par Zachary Levi (Chuck de la série Chuck, et Flynn Rider dans le casting original de Raiponce), dans le rôle de Fandral, le dernier des quatre guerriers asgardiens.
Idris Elba retrouve le personnage d’Heimdall, gardien du pont dimensionnel Bifröst, et sentinelle d’Asgard.
Enfin, Tom Hiddleston reprend son armure du sombre et fourbe Loki, toujours autant manipulateur, et assoiffé de pouvoir.
Du côté terrestre, Kat Dennings revient dans le rôle de Darcy Lewis, l’assistante têtue de Jane Foster, tandis que Stellan Skarsgard retrouve pour la 3ème fois (après sa participation à The Avengers) les habits (ou pas) de l’astrophysicien Erik Selvig. Le trio de scientifique est complété par Jonathan Howard, qui interprète Ian Boothby, scientifique stagiaire, et assistant de Darcy.
Pour faire face à tous ces « gentils », il fallait sortir l’artillerie lourde. Les méchants de l’histoire, les terribles Elfes Noirs de Svartalfheim, sont joués par deux spécialistes des séries télévisées. D’un côté, Christopher Eccleston (le 9ème Docteur de la mythique série Doctor Who) interprète Malekith, le cruel chef des Elfes Noirs.
Il est secondé par Adewale Akinnuoye-Agbaje (Eko de la série Lost), dans le rôle d’Algrim, le fidèle lieutenant de Malekith, qui se sacrifie pour devenir le monstrueux Kurse.
Pour mettre en scène tous ces talents, Kenneth Branagh laisse la place à un spécialiste des séries télés épiques, le réalisateur Alan Taylor (metteur en scène de plusieurs épisodes de la série Game of Thrones). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Taylor mène le jeu d’une main de maître.
En effet, l’un des points forts du film est bien la mise en scène de ce Thor – Le Monde des Ténèbres. Les décors sont très travaillés, les jeux de lumières parfaits, et la mise en scène tout bonnement brillante. Le film possède un rythme effréné et de nombreuses scènes d’action, mais cela fait plaisir de voir une caméra posée, et non épileptique, une technique devenue bien trop courante ces derniers temps pour simuler l’action à l’écran.
Thor étant un héros extra-terrestre, ce second film fait donc la part belle aux éléments cosmiques de l’univers Marvel. Mais de par sa nature propre, s’inspirant de la mythologie nordique, Thor – Le Monde des Ténèbres intègre également beaucoup d’éléments de l’Heroïc Fantasy. Le film est donc un étroit équilibre entre Science-Fiction et Heroïc-Fantasy, et c’est plutôt réussi..
Du côté de la musique, nous retrouvons cet habile mélange dans la partition de Brian Tyler, qui a déjà œuvré sur Iron Man 3 cette année. C’est d’ailleurs l’un des éléments les plus surprenants du film, au regard de l’actualité chaotique qui a entouré la réalisation de la musique du film, le compositeur initial retenu, Carter Burwell, ayant été remercié dans le courant de cette année 2013, et Brian Tyler n’ayant finalement eu que quelques mois pour composer la partition.
Revenons un peu sur le rythme. Cet aspect constitue à la fois un point fort et un point faible du film. En effet, contrairement au premier opus, ici peu, voire pas de temps morts, avec une intrigue se déroulant essentiellement sur Asgard et Svartalfheim. L’action s’enchaîne ainsi à un rythme effréné, faisant ainsi de Thor – Le Monde des Ténèbres, le film le plus court du MCU en terme de durée, mais aussi l’un des plus denses en action.
Ce point fort constitue cependant aussi un point faible, notamment lors de certains retournements de situations, ou de scènes dramatiques, qu’il aurait été préférable d’allonger, afin de laisser le spectateur souffler. Ceci est également valable pour la découverte des nouveaux méchants du film, les Elfes Noirs, dont l’histoire aurait mérité d’être plus approfondie, même si ce qui est développé à l’écran suffit amplement à comprendre l’intrigue.
Ce film n’est cependant pas qu’une succession de scènes d’actions. Il permet de creuser un peu plus les relations entre les différents personnages, notamment au sein de la famille royale d’Asgard. La relation entre Loki et Frigga permet ainsi de mieux comprendre le comportement du dieu fripon.
Du côté de Thor, après être passé de l’arrogant prince héritier au potentiel héritier du trône dans le premier film, le personnage poursuit sa transformation vers plus de maturité et plus de sagesse, en faisant un roi peut-être plus digne que son père Odin, que l’on sent de plus en plus dépassé par les événements.
Enfin, l’arrivée de Jane Foster en Asgard est également l’occasion de renforcer la relation entre Thor et sa belle, mais également de mieux apprécier le comportement des asgardiens à l’encontre des habitants de Midgard.
Si un certain nombre d’éléments dramatiques jalonne l’intrigue, l’humour n’est pas en reste. Et contrairement à Iron Man 3, nous avons ici affaire à un humour moins gras, qui repose plus sur du comique de situation que sur des jeux de mots ou des situations ubuesques. Ce sont Loki et les scientifiques humains qui assurent les principaux ressorts comiques du film. Le moment le plus drôle restera très certainement le passage des déguisements de Loki, dont un caméo impliquant un autre vengeur.
Enfin, un film Marvel ne serait pas un film Marvel, sans la traditionnelle scène post-générique. Et ici, elles sont au nombre de deux.
La première vient juste après la première partie du générique, et est dans un style complètement différent du reste du film… Assez déroutante pour les néophytes, elle permet d’introduire à l’écran, le prochain film cosmique du MCU… le gant de l’infini d’un certain Thanos n’est plus très loin d’entrer en action, lui qui a déjà été vu parmi les trésors d’Asgard dans le premier Thor, tandis que son propriétaire se révélait être le cerveau derrière l’attaque de New-York à la fin d’Avengers.
La seconde scène, en toute fin du générique, est beaucoup plus classique, et permet de conclure l’histoire du film.
En somme, bien qu’ayant connu une production plutôt chaotique, Thor – le Monde des Ténèbres est l’un des films Marvel les plus aboutis, notamment d’un point de vue technique. Il est empreint d’une émotion particulière, sublimée par une réalisation irréprochable. Ce second volet des aventures du plus puissant des Avengers est en tout cas bien supérieur au premier. Et vu la fin, un troisième épisode est à prévoir lors de la phase 3.
Il est à découvrir sur vos écrans, à partir du 30 octobre 2013, en 3D ou en IMAX 3D dans les salles équipées.