Dans la nouvelle mode de l’adaptation de ses propres classiques et après Le Livre de la Jungle en avril dernier, ou encore Alice de l’Autre Côté du Miroir en juin, Disney dépoussière ce coup-ci Peter et Elliott le Dragon, film mélangeant prises de vues réelles et animation sorti en 1977, dans un nouveau long métrage sur les écrans ce 17 août 2016.
Depuis de longues années, M. Meacham, un vieux sculpteur sur bois, régale les enfants du coin avec ses histoires sur un féroce dragon qui vivrait au plus profond de la forêt voisine. Pour sa fille Grace, garde forestière de son état, tout ceci n’est que contes à dormir debout… jusqu’au jour où elle fait connaissance avec Peter. Ce mystérieux petit garçon de 10 ans – qui dit n’avoir ni famille ni foyer – assure qu’il vit dans les bois avec un dragon géant baptisé Elliott. Et la description qu’il en fait correspond étonnamment à celui dont parle son père… Avec l’aide de la jeune Natalie – la fille de Jack, le propriétaire de la scierie -, Grace va tout mettre en œuvre pour découvrir qui est vraiment Peter, d’où il vient, et percer le secret de son incroyable histoire…
Réalisé par David Lowery, réalisateur peu connu du grand public à qui l’on doit Les Amants du Texas, (film nommé à plusieurs reprises à Deauville en 2013) cette adaptation de Peter et Elliott le Dragon ne se contente pas de transposer le film original comme on a pu le voir avec Cendrillon, mais le revisite complètement, en ne conservant que que les personnages et le message du premier film. Pas de comédie musicale ici ou de clin d’œil trop appuyé au matériau d’origine, c’est un tout nouveau film qui nous est ici présenté.
Nous découvrons donc Peter, toujours orphelin mais ce coup-ci livré à lui même en pleine forêt suite à l’accident de voiture de ses parents. Il sera très vite recueilli par le dragon Elliott avec qui il survivra dans ce milieu sauvage pendant six ans, tel un Tarzan ou un Mowgli moderne avant de faire une rencontre qui changera son destin. De ces années passées aux côtés du dragon nait une belle amitié que rien au monde ne pourra briser, pas même les aventures contés dans ce long métrage…
Pour le rôle de Peter c’est un jeune acteur de 12 ans, Oakes Fegley, presque inconnu, tout juste aperçu dans les séries Boardwalk Empire ou Person of Interest qui a été retenu. Il incarne un Peter aventurier et débrouillard, savourant une vie insouciante avec le dragon Elliott.
Durant ces années dans la forêt, Peter conserve toutefois un lien avec sa vie passée à travers un livre Elliot Gets Lost qui en plus de donner un nom à son meilleur ami sera une source d’aventures contées au coin du feu, mais aussi un véritable fil conducteur dans le destin de Peter.
Après avoir été un dragon animé à la main en 1977, Elliott est ici créé en images de synthèse par des équipes qui connaissent bien le sujet, puisque ce sont les artistes de Weta Digital (Le Hobbit, King Kong) qui ont relevé l’imposant défi de créer un dragon à la fois réaliste et menaçant tout en étant attachant et tendre.
Et le résultat est à la hauteur, car au fil du film, Elliott, qui ne parle toujours pas et s’exprime seulement par de petits bruits, par son regard et par son attitude, devient le meilleur ami de Peter mais aussi celui du spectateur. On fini par n’avoir qu’une seule envie, faire un gros câlin à ce gros dragon poilu comme une grosse peluche !
Au cours de l’histoire, c’est Grace Meacham, garde forestier dans la forêt ou vivent Peter et Elliott, qui fera son possible pour aider le jeune garçon à retrouver une famille et la civilisation. Elle est interprétée par Bryce Dallas Howard elle aussi déjà habituée aux imposants partenaires, puisque nous avons pu la voir l’été dernier dans Jurassic World. Elle fait de Grace un personnage qui veut aider Peter, mais aussi qui se retrouve en quelque sorte dans ce petit garçon vivant dans la forêt, ce qui crée un lien spécial entre les deux personnages.
Le père de Grace, M. Meacham, interprété par la légende Robert Redford (L’Homme qui Murmurait à l’Oreille des Chevaux, Captain America : Le Soldat de l’Hiver) incarne le rôle du vieux sage qui raconte des histoires pour les enfants en sculptant des pièces de bois. A l’instar du personnage joué par Mickey Rooney dans le film original, personne ne le croit quand il dit avoir vu un grand dragon vert. Jusqu’à ce que d’étranges rumeurs se propagent en ville…
Grace ne vit pas seule, puisqu’elle partage sa vie avec Jack, le propriétaire d’une scierie interprété par Wes Bentley vu notamment dans le premier Hunger Games et sa fille Natalie jouée par la jeune Oona Laurence. Cette dernière sera la première à obtenir la confiance de Peter et l’aidera à de nombreuses reprises tout au long du film.
Enfin, si le film doit avoir un méchant, ce serait le frère de Jack, Gavin interprété par Karl Urban (Le Seigneur des Anneaux, Star Trek) qui est employé de la scierie de son frère et qui y verra vite un intérêt tout personnel à la découverte de l’existence d’Elliott.
En plus de la forêt, l’action se déroule également dans la petite ville fictive de Millhaven, petite bourgade du nord ouest des Etats-Unis. L’intégralité du film a été tourné en décors réels (en Nouvelle-Zélande), donnant une grande authenticité au tout. La lumière presque sur-réaliste et les vastes paysages naturels enchantent le regard du spectateur créant un cadre presque magique.
Il se dégage également de l’esthétique du film une certaine nostalgie, renforcé par le choix de l’équipe de production d’en faire un film intemporel. Peu de technologie, le plaisir de prendre le temps d’apprécier la vie, le film se déroule dans une sorte de bulle ou le temps s’est arrêté, sans que l’on puisse dater exactement le récit.
Le résultat est très réussi, réaliste, authentique et qui nous donnerait presque envie de traverser l’écran pour y vivre nous aussi quelques aventures ou au moins prendre quelques vacances !
Ces paysages et la complicité entre Peter et Elliott sont également soulignés par une musique créée par le jeune compositeur Daniel Hart, restant discrète mais accompagnant l’action et renforçant les sentiments, accomplissant le travail en correspondant au style authentique du film, sans jamais trop en faire.
Contrairement au Livre de la Jungle, les chansons du film original ne sont ici pas reprises, à l’exception de Candle on the Water, en deuxième partie du générique de fin.
Pendant le récit, vous pourrez seulement entendre quelques chansons comme The Dragon Song aux accents country, renforçant encore une fois le côté authentique et nostalgique du film.
Après les adaptations récentes un peu tape à l’œil des studios Disney, Peter et Elliott le Dragon est une petite bouffée d’air frais. Presque un petit film à côté des blockbusters vus ces derniers mois, mais un film authentique, avec une histoire simple sur l’amitié et la famille, sans superflus, comme Disney n’en avait pas fait depuis longtemps, un bon moment de cinéma à vivre en famille.