« There’s A Great Big Beautiful Tomorrow… ». Si ces paroles vous disent quelque chose, cela signifie que vous connaissez déjà pour partie Tomorrowland, et ce qui se cache sous ce terme. Pour les autres, Tomorrowland est initialement l’une des sections à thème, ou « land » du Disneyland original, transformé pour partie dans notre parc européen en Discoveryland.
Mais à partir du 20 mai 2015, Tomorrowland, devenu en français À la Poursuite de Demain, sera aussi le nouveau film des studios Disney, 3ème adaptation cinématographique d’une création originale des parcs Disney, après Pirates des Caraïbes et Le Manoir Hanté et les 999 Fantômes. La Gazette vous en dit un peu plus à travers notre critique.
À la Poursuite de Demain est un projet de film qui remonte déjà à quelques années. En 2007/2008, une première version de l’histoire, qui portait déjà le nom de Tomorrowland en VO, avait été commandée par Disney, alors que la grève des scénaristes était en cours à Hollywood.
Mais il faut attendre 2011, pour que le projet ressorte des cartons. Intitulé initialement « 1952 », le scénario d’À la Poursuite de Demain est signé de Damon Lindelof (Prometheus, Star Trek Into Darkness, la série Lost), Jeff Jensen (scénariste de comics, notamment chez Marvel), et du réalisateur du film Brad Bird (Les Indestructibles, Ratatouille, Mission Impossible : Protocole Fantôme).
Si le titre original, Tomorrowland, fait directement référence au land éponyme des parcs Disney, et à la cité utopique présente dans le film, le titre français À la Poursuite de Demain, tout en conservant la référence à l’avenir, est plutôt une bonne trouvaille, car il retranscrit bien le côté course poursuite trans-dimensionnel de l’intrigue du film.
Unis malgré eux par le destin, Frank Walker, un inventeur désabusé, et Casey Newton, une adolescente passionnée par les sciences au caractère bien trempé, s’embarquent pour une quête périlleuse qui va les conduire dans un mystérieux univers parallèle où rien n’est impossible. Ce qu’ils vont y découvrir changera le monde – et eux-mêmes – à jamais.
À la Poursuite de Demain, c’est donc l’histoire de deux personnages que tout oppose, un vieil inventeur bougon, pessimiste et renfermé sur lui-même, et une adolescente optimiste, ingénieuse et ouverte au monde qui l’entoure. C’est leur passion commune pour la science et ses limites qui va les réunir dans une course poursuite infernale entre l’espace et le temps pour sauver notre monde, mais également le Monde de Demain, d’une fin inexorablement prédite et provoquée par nous-même.
Au casting du film, nous retrouvons l’un des acteurs les plus bancable d’Hollywood, George Clooney (la saga Ocean, Gravity, la série Urgences), dans la peau de Frank Walker, scientifique désabusé et banni du monde de demain. Mais quand vous êtes le seul à connaître la date de la fin du monde, sans pouvoir l’empêcher, vous comprendrez vous aussi le côté bougon du personnage.
Celui-ci a la particularité d’être également joué par un autre acteur que Clooney. C’est le jeune Thomas Robinson (la série The Protector) qui interprète Frank Walker enfant, personnage enjoué et plein d’optimisme, à l’opposé de ce qu’il a pu devenir de nos jours.
Mais la véritable star du film, c’est l’actrice Britt Robertson (Scream 4, la série Under the Dome), dans le rôle de la désinvolte et pétillante Casey Newton. La comédienne apporte une véritable fraîcheur à son personnage d’adolescente surdouée, véritable réincarnation féminine du Frank Walker enfant.
Pour faire face à notre duo de choc, il fallait un antagoniste de prestige. C’est l’acteur britannique Hugh Laurie (Les 101 Dalmatiens, la série Docteur House) qui se glisse dans la peau de David Nix, l’impitoyable gouverneur du monde de demain. Cependant, malgré son côté très bureaucratique, David Nix n’est pas un méchant comme les autres. Son but initial est louable, puisqu’il cherche à protéger Tomorrowland de l’influence humaine néfaste sur la science. Mais en renfermant ainsi son monde sur lui-même, c’est malheureusement l’inverse qui se produit.
Dans leur lutte contre David Nix, nos deux héros pourront compter sur la mystérieuse Athena, une jeune fille très surprenante et aux multiples talents, qui a pour seule mission de rechercher les visionnaires et les rêveurs de notre monde, afin de sauver l’avenir. C’est la jeune Raffey Cassidy (Blanche-Neige et le Chasseur) qui donne vie à Athena. L’actrice crève littéralement l’écran, et est très certainement la grande révélation du casting du film, avec Britt Robertson.
Enfin, Casey Newton pourra également compter sur son père pour l’aider à sauver notre monde et celui de demain. C’est le chanteur country Tim McGraw (Le Royaume) qui interprète Ed Newton.
Derrière la caméra, nous retrouvons le réalisateur Brad Bird (Les Indestructibles, Ratatouille, Mission Impossible : Protocole Fantôme, la série Les Simpsons). Sur la réalisation en elle-même, il n’y a vraiment rien à dire. Brad Bird maîtrise parfaitement son sujet. À noter qu’après Cendrillon, c’est le second film Disney depuis quelques années à ne pas être proposé en 3D au cinéma, suivant la volonté du réalisateur.
La particularité du film, c’est que le réalisateur a tenu à tourner un maximum de scènes en décors réels. Une chose pas nécessairement évidente pour un film de science-fiction traitant d’une cité futuriste. Mais pour créer la cité de Tomorrowland, Brad Bird a trouvé ce qu’il cherchait en Espagne, avec la Cité des Arts et des Sciences de Valence, imaginée par l’architecte Santiago Calatrava Valls. Les créations de cet architecte sont d’ailleurs très à la mode dans les films de sciences-fiction, puisque vous pouviez déjà retrouver le bâtiment de la gare de Liège dans les décors de Nova, l’une des planètes des Gardiens de la Galaxie.
Parmi les autres décors réels, l’équipe du film a eu le privilège de pouvoir tourner à Cap Canaveral, le site de lancement des fusées de la NASA en Floride, ainsi qu’à Flushing Meadows, lieu de l’Exposition Universelle de New-York en 1964, où se déroule une partie de l’intrigue du film.
Mais in fine, quel est le rapport entre le film À la Poursuite de Demain et le Tomorrowland des parcs Disney ? Outre la cité futuriste du Monde de Demain, qui pourrait également être une référence à EPCOT (Experimental Prototype Community Of Tomorrow), la cité fictive imaginée par Walt Disney dans les années 1960, le film regorge de nombreuses références aux attractions de Tomorrowland.
Les premières références sont visibles lors de la séquence à l’Exposition Universelle de 1964. Exposition à laquelle le groupe Disney a grandement contribué, avec notamment la création de deux attractions emblématiques et présentes dans le film, le Caroussel of Progress, et It’s a Small World. Cette dernière est en effet l’un des passages secrets entre notre monde et celui de Demain, bien que le PeopleMover constitue réellement l’instrument de passage entre les deux mondes.
Une partie des références à Tomorrowland sont bien sur visibles au sein même de la cité futuriste du film. C’est notamment le cas des Monorails, ou bien des fusées dont le moyen de lancement fait grandement penser à celles de Space Mountain. Des fusées qui peuvent également faire penser à l’attraction Orbitron / Astro Orbiter. Enfin, les véhicules particuliers qui circulent un peu partout dans la ville ne sont pas sans rappeler Autopia.
Notre monde, et notamment la culture Geek, était l’occasion d’évoquer deux autres attractions de Tomorrowland. Pour cela, l’intrigue du film fait un détour par la boutique « Blast from the Past ». Vous pourrez y entendre la musique de Star Wars et y voir de nombreux objets en rapport avec la saga spatiale, référence à Star Tours, ainsi qu’une attaque au pisto-laser dont le style et le bruit sont analogues à ceux de Buzz Lightyear Laser Blast.
Attention à ne pas fâcher les Audio-Animatronics, gardiens des lieux et de Tomorrowland, ou vous risquez de la regretter amèrement.
Enfin, le film fait également référence à notre version de Tomorrowland, Discoveryland. Pour cela, nos héros font un détour par Paris et sa célèbre Tour Eiffel, véritable rampe de lancement pour fusée steampunk à destination du Monde de Demain, référence à feu Space Mountain – De la Terre à la Lune.
Car les fondateurs de Tomorrowland ne sont ni plus, ni moins que les visionnaires du XIXème siècle, à savoir Gustave Eiffel, Jules Verne, Thomas Edison, et Nikola Tesla, dont l’évocation rend clairement ici hommage au regretté Visionarium.
Enfin, qui dit film dit également musique. C’est un habitué et de Disney, et des musiques de film de science-fiction qui s’est attelé à la partition, Michael Giacchino (Les Indestructibles, Ratatouille, la nouvelle saga Star Trek, Speed Racer, John Carter, les nouvelles musiques des Space Mountain) compositeur fétiche de Brad Bird. Bien entendu, la partition fait aussi référence pour partie aux attractions que le film évoque. Mais ne vous y trompez pas, il s’agit ici principalement d’une partition originale, dans le plus pur style du compositeur Michael Giacchino.
À la Poursuite de Demain est donc un film original, véritable hymne à la science et à l’esprit d’innovation, comme pouvait l’être la vision initiale de Tomorrowland et d’EPCOT par Walt Disney. Quoi qu’il en soit le film réutilise judicieusement le matériel dont il s’inspire, mais en nous proposant ici une histoire originale, et non une simple adaptation. Il devrait ravir les amateurs des parcs Disney, qui chercheront les nombreuses références aux attractions passées et présentes de Tomorrowland ; ainsi que le public lambda, amateur de bons films de science-fiction originaux.
Pour découvrir À la Poursuite de Demain, rendez-vous dès demain, 20 mai 2015 dans les salles obscures, et dans les salles IMAX pour les plus chanceux