C’est le 8 décembre dernier, soit 27 ans après sa première à Broadway, que Into the Woods, Promenons-nous dans les Bois l’adaptation du musical de Sondheim a été projeté pour la première fois à New York en présence de l’équipe du film. Et si en France, il faudra encore attendre quelques jours, jusqu’au 28 janvier pour le découvrir sur nos écrans, nous souhaitons partager avec vous sans plus attendre notre critique !
A la manière d’un Once Upon a Time (série ABC diffusée sur 6ter) avant l’heure, Into the Woods, Promenons-nous dans les Bois revisite certains des contes de Grimm les plus célèbres (le Petit Chaperon Rouge, Jack et le Haricot Magique, Cendrillon, Raiponce…) en les faisant se rencontrer dans une même histoire où les personnages principaux sont un boulanger et sa femme désespérément en attente de la naissance d’un enfant. Malheureusement ils découvrent qu’une sorcière leur a jeté un sort rendant ce projet impossible, sauf s’ils réunissent pour elle les 4 ingrédients dont elle a besoin pour créer une potion.
Mais revenons à la genèse de ce film : le musical. C’est une des œuvres de Stephen Sondheim qui est déjà à l’origine des paroles de West Side Story ou du musical Sweeney Todd, the Demon Barber of Fleet Street, pour ne citer qu’eux. Composé en deux actes, Into the Woods nous fait suivre les différents personnages des contes dans la réalisation de leur vœu : le Petit Chaperon rouge voudrait aller voir sa mère-grand, Cendrillon veut aller au bal, Jack voudrait garder son amie la vache que sa mère l’oblige à vendre et le boulanger et sa femme voudraient rassembler les 4 ingrédients pour que la sorcière lève le sort qui les empêche d’avoir un enfant.Tous les protagonistes ont donc un souhait, une quête à réaliser et nous entrainent dans leur sillage au milieu de la forêt.
Si Into the Woods, Promenons-nous dans les Bois, est une première pour The Walt Disney Company dans l’adaptation au cinéma d’une comédie musicale de Broadway il n’en est pas de même pour Rob Marshall à qui nous devons déjà l’adaptation de Chicago et Nine.
Il s’est entouré ici d’un joli casting avec entre autre Meryl Streep en sorcière, Emily Blunt en femme du boulanger ou Chris Pine en prince de Cendrillon. On notera la présence de Johnny Depp dans le rôle du grand méchant loup, qui n’est pas la prestation la plus convaincante, au contraire des deux enfants endossant les rôles du Petit Chaperon Rouge : Lila Crawford et de Jack : Daniel Uttlestone, qui sont eux impressionnants de justesse.
Ce dernier n’est pas un inconnu, puisqu’il était Gavroche dans le film musical Les Misérables sorti en 2012. La grande différence d’ailleurs avec cette adaptation qui a eu du mal à trouver son public, est que tout n’est pas chanté dans Into the Woods.
Les chansons s’inscrivent dans l’histoire mais comme dans le musical il y a des parties de narration et de dialogues. L’adaptation est en ce sens assez fidèle au musical quoi que certaines chansons de la comédie musicale ne figurent pas dans le film, et une chanson a été spécialement écrite par Stephen Sondheim pour le film : Rainbow.
Les amoureux du musical original, regretteront certainement certaines de ces coupes, et le fait que l’humour soit d’autant plus appuyé que le coté plus sombre a lui été atténué. Ceci probablement pour répondre au plus grand nombre et ce malgré l’obstacle que représentera surement le fait qu’il ne soit projeté qu’en VO (ndlr: seules certaines salles diffuseront une VF, uniquement pour les parties dialoguées, les chansons elles, resteront en anglais), limitant probablement la cible.
Mais cela reste une belle adaptation, et une superbe manière de découvrir ce musical pour ceux qui ne le connaissent pas encore.
Pour ma part j’avais eu la chance de découvrir ce musical l’année dernière sur la scène du théâtre du Chatelet et était tombée sous le charme. Retrouver les contes enfin moins édulcorés et rendus à leur coté sombre, sans en ôter la part de rêve et de fantastique était vraiment un réel plaisir. Sans compter cette petite musique qui vous reste en tête comme une comptine que vous auriez toujours connu : “into the woods it’s always when, you think at last, you’re thought, and then, into the woods you go again, to take another journey”. Alors même si le film aurait pu garder une tonalité un peu plus noire, il est vraiment agréable à voir et ne dénature pas l’œuvre comme ça peut être le cas lors d’adaptations. Je ne peux que conseiller d’aller découvrir ou redécouvrir ce musical sur grand écran. Gageons que vous ressortirez en fredonnant !