Nous avons eût l’honneur et le privilège d’assister à la toute première projection de Toy Story 3 en français. Après avoir attendu une petite semaine pour laisser notre avis définitif se forger, nous vous proposons aujourd’hui notre critique complète et sans spoilers de Toy Story 3!
L’avis de Picsou:
Alors qu’Andy s’apprête à entrer à l’université, une nouvelle aventure commence pour Woody, Buzz et tous leurs amis. Délaissés par le petit Andy devenu grand, les jouets sont sur le pied de guerre pour savoir quel sera leur destin alors que leur ami de toujours fait ses cartons. De nombreuses péripéties finiront par les conduire à la crèche de Sunnyside où une nouvelle vie les attend. Présentée comme un petit paradis par les jouets venus les accueillir, Sunnyside se révèle vite être un véritable cauchemar. Commence alors une aventure digne de la « Grande Évasion » pour s’échapper de la crèche vers un destin meilleur…
Dernier volet de la trilogie, Toy Story 3 se pose d’entrée comme le digne successeur des précédents films mais aussi de tout l’héritage Pixar. Conçu non comme une suite mais comme le troisième chapitre d’une seule et même grande histoire, Toy Story 3 ne donne jamais d’impression de déjà vu. Selon Lee Unkrich, le réalisateur, cette direction fut prise après avoir constaté que dans aucune franchise, le troisième volet n’arrive à être aussi bon que le premier. Tous, sauf le Retour du Roi, troisième volet de la trilogie du Seigneur des Anneaux qui pour lui est le seul à avoir réussi ce pari. Il était alors évident pour l’équipe de production qu’il fallait suivre le même modèle.
Le défi de ce troisième volet n’est pas que scénaristique, il est aussi technique. 15 ans après le premier Toy Story et 11 ans après le second, les possibilités de l’animation 3D ont explosé. De nos jours tout est possible et Pixar l’a brillamment prouvé dans ses dernières productions comme « Cars », « Ratatouille » ou encore « Là-haut ». Seulement voilà, créés et animés avec les dernières technologies, les personnages n’étaient plus vraiment eux même. Un énorme travail a été fourni pour que malgré les années et les facilités, tous les codes d’origine soient respectés. A ce propos, Bobby Podesta se souvient: « J’étais animateur principal sur ce film, et j’ai eu l’impression d’être un archéologue. Il a fallu faire beaucoup de recherches pour comprendre comment cette « civilisation » avait été construite et pourquoi les animateurs d’origine avaient fait telle ou telle chose. Nous avons regardé sous le capot pour comprendre pourquoi les personnages se comportaient d’une certaine manière à l’époque et avons mélangé ce travail d’autrefois avec cette technologie d’aujourd’hui qui permet de tout faire. »
Enfin, ce lien entre les films s’appuie aussi sur des thèmes communs. Le plus présent étant la relation entre le jouet et son enfant. D’après John Lasseter: « Tout ce qui empêche les jouets de jouer avec leurs enfants provoque leur anxiété, c’est un thème qui est au cœur des trois Toy Story. » L’illustration parfaite est bien entendu Woody, l’éternel jouet d’Andy, pour qui il traverserait le monde (ou au moins le quartier ;- ) pour être à ses côtés.
Seulement voilà, Andy n’est plus un enfant et malgré de nombreuses tentatives pour attirer son attention, les jouets ne parviennent pas à pousser le jeune homme à jouer à nouveau avec eux. La situation devient urgente quand Andy doit choisir le destin de ses jouets alors que les portes de l’université s’ouvrent à lui. La poubelle? Le grenier? Les possibilités sont nombreuses et pas très réjouissantes pour les jouets… C’est finalement à Sunnyside, une crèche, que nous retrouverons une partie de la troupe qui a fait le bonheur des spectateurs dans les deux précédents Toy Story.
Qui dit nouveau lieu, dit nouveaux personnages, et c’est une des forces de ce nouvel opus.
Lotso, Gros Bébé, Trixie, Labrosse, Bonnie, Dolly, Stretch… ces noms ne vous disent surement pas grand chose pour le moment, ils sont pourtant au cœur de ce nouveau film! Lotso, ce gros nounours parfumé à la fraise y tient le rôle le plus complexe, chef de la bande des jouets de Sunnyside, il ne tardera pas à montrer de multiples facettes, conséquence d’un lourd passé qui vous sera révélé. L’autre grande star de ce film est sans hésitation Ken. Fashion victim, il est aussi la victime des plus grands fou rires et gags du film! Grand séducteur à la garde robe aussi démesurée que son ego, il ne tardera bien entendu pas à faire craquer Barbie… source à nouveau de scènes hilarantes!
Mais vous ne ferez pas que rire dans Toy Story 3, le talent de ses créateurs est d’ailleurs à nouveau ici prouvé tant on passe du rire au larmes. Le spectateur traversera de nombreuses émotions au cours du film. Certaines scènes vous clouent à votre siège par leur suspens alors que d’autres vous feront trépigner par leur action. Vous ressentirez la douce nostalgie mais aussi la peur lors de scènes plus tragiques. Enfin vous quitterez la salle non sans tristesse mais plein d’espoir et de vie. Tous ces sentiments sont réunis dans l’heure quarante du film, sans jamais tomber comme un cheveu sur la soupe. Tout s’enchaîne sans difficultés. Un vrai tour de force cinématographique.
L’envie de préserver l’histoire m’empêche d’en dire plus sur le film et ses personnages, mais avant de conclure, je vais tout de même faire un petit tour technique! L’animation tout d’abord. Malgré le côté « conservateur » de la production cité plus haut, Toy Story 3 reste irréprochable tant par son animation que pas la qualité de modélisation des lieux et personnages. Buzz, Woody et leurs amis subissent d’ailleurs tout de même un petit lifting avec entre autres des textures moins « lisses ». L’équipe du film s’est tout de même permis quelques fantaisies leur permettant de laisser éclater leur savoir faire comme la scène d’ouverture ou la complexité de Sunnyside. Toy Story 3 est également le premier volet de la série à sortir en 3D. Utilisée ici de façon raisonnée, elle donne à l’image une profondeur sans failles. Une véritable fenêtre sur ce monde vu par les jouets. La bande son enfin accompagne très bien le film sans jamais pour autant laisser de thème musical particulier en tête. La nouvelle chanson « We Belong Together » n’arrivant que pendant le générique. On remarquera tout de même la reprise de « You’ve got a Friend in Me » par les Gipsy Kings. Les bruitages et l’ambiance sonore ont une réalisation sans accrocs, nous plongeant au cœur de l’action!
Ils l’ont fait! Attendus au tournant chaque année, d’autant plus avec une suite, Pixar fait taire à nouveau toutes les mauvaises langues avec Toy Story 3. Plus qu’une simple suite, cet ultime volet est à mes yeux le meilleur de la trilogie car le plus complet et le plus complexe. Au delà de l’histoire de jouets, ce film fait ressortir tout l’éventail des émotions du spectateur grâce à ses personnages soignés et à son histoire finalement très touchante. Une réussite sans aucun doutes. Vous ressortirez de la salle nostalgique mais avec la satisfaction, 15 années après son commencement, d’une histoire conclue de la plus belle manière… Toy Story 3, une aventure bien au delà de l’infini!
Comme à l’accoutumée avec un Pixar, le film est précédé d’un court métrage. Pour Toy Story 3, c’est l’étonnant « Jour Nuit » qui est projeté. Habile mélange d’animation traditionnelle et d’images de synthèse, ce nouveau petit bijou nous raconte l’histoire d’une improbable rencontre entre deux personnages humanisés représentant le jour et la nuit. Très vite chacun se rend compte des avantages et inconvénients de l’autre. S’en suit une surenchère d’arguments en faveur de l’un et de l’autre qui pousseront nos deux personnages à se jalouser mutuellement! Il n’y a pas de dialogues dans ce court métrage, les bruitages se chargeant de faire passer l’essentiel. Au final on se retrouve face à un nouveau petit Pixar très original, mais qui fini par tomber dans une morale trop clairement exposée qui fait que ce « Jour Nuit » reste en dessous de nombreuses autres productions du studio.
C’est sur ces mots que je laisse la parole au second reporter de la Gazette de Mickey présent lors de cette avant première.
L’avis de Mickey:
Un rendez-vous attendu par tous les fans de Toy Story et surtout par les fans Disney, un retour attendu vu qu’il est dans les cartons depuis Toy Story 2…soit plus de 10ans.
J’avais quelques doutes sur Toy Story 3, est ce que le scénario allait tenir la route ou encore allait-il coller avec les deux autres prédécesseurs? Tant de questions effacées à la fin du film.
Tout d’abord, Pixar n’a pas oublié sa tradition, avec son petit court-métrage du début, toujours aussi débordant de créativité, de génie (oui on peut parler de génie) car l’idée qu’ils ont eu de créer « Jour Nuit » est fabuleuse ! Avec certes une morale pour moi trop prononcée vers la fin, mais qui ne remet rien en cause pour ce court-métrage de génie, il vous met dans l’ambiance tout de suite, il vous illumine même.
Il y a quelque chose sur les films Pixar qui fait que chacun de ces films est un événement. Depuis qu’ils ont débuté en 1995 avec Toy Story ils n’ont pas fait un seul mauvais film pour le moment. Oui, certains sont meilleurs que d’autres, mais dans l’ensemble peu d’autres studios ont réussi à les égaler. Ils ont ce mélange de comédie, de cœur, d’aventure et le plaisir que vous ne voyez pas tous les jours. Toy Story 3 n’est pas différent. En fait, il est peut-être le plus drôle des films qu’ils ont produit mais il est aussi l’un des plus sombres.
Toy Story 3 est la fermeture parfaite pour cette trilogie. Les deux premiers films racontent les aventures d’un groupe de jouets et de leur propriétaire bien-aimé et leurs efforts pour rester unis. Ils ont de belles histoires dont tout le monde peut profiter. Ce troisième volet est légèrement différent de ce côté, les jouets sont plus ou moins tout seuls face à leur destin et l’histoire est plus mature.
Andy a grandi et s’apprête à entrer à l’université. De ce fait, il doit déménager et donc ranger sa chambre pour ainsi la libérer pour sa petite sœur. Comme il faut nettoyer, Andy doit décider de ce qu’il va garder pour aller à l’université, de ce qu’il veut garder dans le grenier et de ce qu’il veut jeter à la poubelle, ou bien de ce qu’il veut donner. C’est quelque chose qu’Andy ne veut pas traiter, mais qu’il doit faire malgré tout. Cette évolution laisse aussi les jouets en panique, leur nombre a diminué au fil des ans pour laisser place à un noyau et ils sont désespérément inquiets pour leur avenir.
Il s’agit d’un développement sombre pour les jouets. Pensez à leur seul but. Les jouets n’existent que pour jouer avec. Aussi décident-ils de prendre leur avenir en main. Au moment où ils pensent qu’ils sont sur le point d’être jetés dehors, ils se faufilent dans la boîte de dons. Ce qui pour eux est la meilleure chose à faire comme ils iront ainsi à la garderie, où il y aura toujours des enfants pour jouer avec eux.
Ils se trouvent accueillis à la garderie « Sunnyside ». Alors qu’ils se sont familiarisés avec leur nouvel environnement, Woody a une perspective différente. Il est toujours avec Andy, une pensée différente des autres. Il ne s’agit pas d’être simplement un jouet et de jouer avec mais pour être un jouet, il faut être là pour son propriétaire quand il est nécessaire.
Toy Story 3 trouve les humains relégués encore plus loin que les premiers films, accentuant le fossé croissant entre la maturité et l’enfance. La lutte des jouets pour trouver un but renouvelé. Ceci crée une opposition des jouets entre la minorité qui reste pro-Andy alors que tout le monde est en faveur d’avancer et de trouver des moyens pour nourrir leur besoin de jouer avec des enfants.
Bien entendu, aucun voyage n’est sans obstacles. La vie dans la garderie se révèle être un peu différente de ce qu’ils attendaient. Cela conduit à la séparation, aux retrouvailles, et une lutte ultime pour revenir à leur raison d’être. Bien sûr, malgré la pensée un peu triste derrière l’histoire, il y a de l’aventure, de la comédie, et le public prend beaucoup de plaisir à suivre ce nouveau volet.
Mais aussi bon que ce film est, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il y a juste peut-être un défaut. Toy Story 3 reste une suite, un vrai nouveau Pixar avec son lot de surprises me manque, mais c’est déjà mieux que les derniers films Disney (Volt, Bienvenue chez les Robinson).
Mais çà n’empêche pas que quand je suis sorti de la salle de cinéma j’ai eu un vrai soulagement. J’avais peur que cela ne colle pas et en fait je me suis rendu compte que c’est une suite fabuleuse. Je suis parti avec un sourire sur mon visage, parce que le film m’a sidéré!
Ce film comporte de nombreuses séquences cultes pour moi dont le redémarrage de Buzz que l’on peut apercevoir dans la bande annonce. Quelques-uns des nouveaux personnages sont très bons, y compris Lotso l’ours, qui a un arc intéressant. Mon nouveau personnage préféré étant gros Bébé. Sérieusement, la poupée peut ne pas avoir une seule ligne de dialogue, elle reste sérieusement effrayante!
Ce film clôt l’histoire de Toy Story et j’espère vraiment que ce sera le dernier. Car même si on parle beaucoup du 4 en ce moment, ça ne serait que pour faire du marketing et un buzz (sans jeu de mot) autour du film.. un nouveau film serait du grand n’importe quoi! Nous arrivons dans ce troisième volet à passer du temps avec nos personnages bien-aimés qui se déplacent à l’étape suivante de leur vie. Il est triste, il est heureux, il a du cœur… Une chose est sur, il ne laissera personne de glace! Est-il le meilleur de la série? Non, je pense que le premier film est indétrônable. Ce film reste malgré tout excellent et le spectateur prend beaucoup de plaisir à retrouver Woody et ses amis pour une nouvelle aventure!