Alors que la Phase 3 de l’Univers Cinématographique Marvel (MCU) a officiellement débuté en avril dernier avec le film choral Captain America : Civil War, ce 26 octobre 2016, vous pourrez découvrir au cinéma le premier film solo et « Origin Story » (l’histoire de la naissance d’un super-héros) de cette nouvelle phase de développement du MCU, avec Doctor Strange. De son vrai nom Stephen Strange, l’ex-neurochirurgien aura donc la lourde tâche de conclure une année super-héroïque très chargée entre les productions maison et déléguées, ainsi que celles de la Distinguée Concurrence. Mais que donne donc l’adaptation de ce héros qui a la particularité de posséder des pouvoirs magiques ? La Gazette de Disney vous en dit ici un peu plus sur le tout puissant Maître des Arts Mystiques.
Avant de vous en dire plus sur le film, un petit point d’explication sur « qui est ce mystérieux Docteur Strange » s’impose. Comme bon nombre des super-héros Marvel, Stephen Strange a été créé dans les années 1960, par le père de la Maison des Idées, ce bon vieux Stan Lee (qui, une fois n’est pas coutume, a droit à un caméo durant le film).
Ses aventures en solo ont connu leurs heures de gloire jusque dans les années 1970. C’est durant cette décennie qu’il participe à la fondation d’un groupe de super-héros, The Defenders, avec Hulk, Namor (le prince des mers), et le Surfer d’Argent. The Defenders est d’ailleurs en cours d’adaptation par Marvel Studios et Netflix, et regroupera Daredevil, Jessica Jones, Luke Cage, et Iron Fist. Il faut attendre les années 90 pour revoir le Sorcier Suprême sur le devant de la scène, mais depuis, il joue essentiellement les seconds rôles dans les aventures d’autres héros. Si le Docteur Strange n’est pas l’un des Avengers d’origine, il fait partie des membres fondateurs des News Avengers, lors de la reformation du célèbre groupe de super-héros dans les années 2000.
Mais revenons en au film Doctor Strange. Comme évoqué en introduction, il s’agit ici d’une Origin Story, c’est-à-dire l’histoire qui raconte comment Stephen Strange est devenu le Docteur Strange. Confié depuis 2010 à Thomas Dean Donnelly et Joshua Oppenheimer (le remake de Conan le barbare), et à Jon Spaihts (Prometheus), le scénario est pour le coup très fidèle à l’histoire des origines du personnage, moyennant quelques adaptations au contexte moderne et à ce qui avait déjà été précédemment développé dans le MCU. En effet, pour le petit rappel, le nom de Stephen Strange avait déjà été évoqué dans le second volet de Captain America en 2014, comme étant un ennemi potentiel à venir pour Hydra, l’organisation terroriste nazie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’histoire est plutôt réussie et s’intègre bien au reste de l’Univers Cinématographique Marvel, tout en conservant sa propre dimension qui fait que vous n’êtes pas obligés d’avoir vu les précédents films de cette grande saga pour comprendre Doctor Strange.
Doctor Strange suit l’histoire du Docteur Stephen Strange, talentueux neurochirurgien qui, après un tragique accident de voiture, doit mettre son ego de côté et apprendre les secrets d’un monde caché de mysticisme et de dimensions alternatives. Basé à New York, dans le quartier de Greenwich Village, Doctor Strange doit jouer les intermédiaires entre le monde réel et ce qui se trouve au-delà, en utilisant un vaste éventail d’aptitudes métaphysiques et d’artefacts pour protéger l’Univers Cinématographique Marvel.
Personnage principal qui donne donc son nom au film, le Docteur Strange est interprété à l’écran par le fantastique Benedict Cumberbatch (la série Sherlock, Star Trek Into Darkness, 12 Years a Slave). Qui mieux que l’acteur qui a su incarner une version moderne de Sherlock Holmes, pour interpréter un Stephen Strange cynique et arrogant, à l’esprit cartésien fermé, qui se retrouve physiquement brisé, et n’a d’autre moyen pour trouver la guérison que d’être propulsé dans une multitude de dimensions mystiques dont il n’arrive pas à expliquer rationnellement l’existence. Le chemin sera long pour que l’ex-neurochirurgien devienne le Maître des Arts Mystiques, puis le Sorcier Suprême capable de contrôler l’Oeil d’Agamotto. Il lui faudra pour cela abandonner tout préjugé et ouvrir son âme à la toute puissance du multivers.
Ce n’est cependant pas que par égo que Stephen Strange recherche une solution à son malheur, mais aussi par amour pour Christine Palmer, une collègue médecin. Contrairement à d’autres copines de super-héros Marvel, le personnage n’apparaît pas spécialement très longtemps à l’écran, et ne sert pas nécessairement de faire-valoir pour le héros dans sa quête initiatique, bien au contraire.
C’est Rachel McAdams (Sherlock Holmes, Je te promets, la saison 2 de la série True Detective) qui, après avoir joué les amantes d’un autre Sherlock Holmes du MCU, donne vie à cette femme ancrée dans la réalité scientifique, mais dont l’esprit est par nature bien plus ouvert que celui de l’homme qu’elle aime.
Pour trouver le personnage féminin principal du film, il faut se pencher sur le Sorcier Suprême en titre lors de l’initiation de Stephen Strange aux arts mystiques. L’Ancien (qui a changé de sexe et d’ethnie entre les comics et le film), est le maître du Docteur Strange, mais également de tous les sorciers vivants sur Terre. Recluse dans son domaine himalayen, l’Ancien est le Sorcier Suprême, celui qui guidera Stephen Strange tout au long de son parcours initiatique. Et comme dans les comics, sous son air bon, l’Ancien dissimule un terrible secret. Habituée des rôles éclectiques, Tilda Swinton (La Plage, la sage, Le Monde de Narnia, Snowpiercer – le Transperceneige) se donne corps et âme pour ce rôle à contre-courant de ce que nous avions pu voir jusque-là dans le MCU.
Parmi les disciples de l’Ancien, nous retrouvons Wong, ironiquement interprété par Benedict Wong (Largo Winch, Prometheus, Kick-Ass 2, Seul sur Mars). Dans les comics, Wong est le fidèle majordome du Docteur Strange. Ici, le personnage gagne un peu plus en grandeur, en devenant le maître des livres, responsable de la bibliothèque de l’Ancien, regroupant les plus précieux ouvrages sur les arts mystiques, la magie blanche, mais aussi sur la magie noire. Mais sous ses airs peu commodes, Wong se révélera un puissant allié pour le Docteur Strange.
Autre disciple de l’Ancien : Karl Mordo. Celui qui deviendra plus tard le Baron Mordo, l’un des ennemis récurrents du Docteur Strange, est ici un simple maître des arts mystiques, disciple de l’Ancien, à qui il voue une confiance absolue. Paradoxalement pour cette « origin story », Mordo est celui à qui Stephen Strange doit son pouvoir, car c’est lui qui trouvera le pauvre docteur, errant dans les rues de Katmandou, et qui le conduira à l’Ancien. Comme pour ce dernier, Mordo change ici d’ethnie, puisque c’est Chiwetel Ejiofor (2012, 12 Years a Slave, Seul sur Mars) qui interprète ce sorcier à l’esprit quelque peu psychorigide.
Si Mordo n’est pas encore le principal antagoniste du Docteur Strange, c’est vers un autre disciple qu’il faut se tourner pour trouver l’un des méchants du film. Kaecilius, joué par Mads Mikkelsen (Casino Royale, Le Choc des Titans, Rogue One : A Star Wars Story, la série Hannibal), un habitué des mauvais rôles au cinéma, est un homme brisé par la perte de sa famille, qui pensait trouver dans les arts mystiques de quoi amoindrir sa peine. En découvrant le secret de l’Ancien, Kaecilius et ses disciples, les Zélotes, changèrent d’allégeance pour se tourner vers le tout puissant Dormammu, le seul capable, selon eux, d’apporter une paix éternelle à la Terre.
Car le véritable méchant de Docteur Strange, c’est bien le tout puissant Seigneur de la Dimension Noire, Dormammu. À l’image d’un Galactus dévorant les planètes de l’univers dans notre dimension, Dormammu est un dévoreur de dimensions parallèles, se nourrissant de leurs pouvoirs magiques pour accroître sa force et sa puissance. Grand ennemi du Docteur Strange, celui que l’on surnomme aussi « le Dévoreur d’Âmes » et l’un de ces êtres surpuissants du multivers, l’un de ceux que l’on ne peut détruire, mais juste combattre.
Bien plus sombre et violent que les autres films de l’Univers Cinématographique Marvel, c’est à Scott Derrickson qu’a été confiée la mise en scène de Doctor Strange. Et au regard de la filmographie du réalisateur (l’Exorcisme d’Emily Rose, Le Jour où la Terre d’Arrêta, Sinister, Délivre-nous du mal), on comprend plus aisément ce côté obscur que peut avoir le film. La réalisation en soi est plutôt convenue (après tout, nous sommes chez Marvel Studios), mais c’est vraiment le style, qui démarque Doctor Strange de tous les autres films du studio qui ont vu le jour jusque-là. Si Les Gardiens de la Galaxie avaient brillamment introduit l’aspect spatial de Marvel avec un côté très décalé, Doctor Strange réussit ce même pari avec l’aspect mystique et multidimensionnel sur un ton sérieux.
Le film réutilise ainsi à merveille bon nombre des objets faisant la mythologie du personnage du Docteur Strange, sans tomber dans le grotesque, mais avec parfois un peu de caricature, comme la fameuse Cape de Lévitation de notre héros, qui lui offre à la fois cet aspect classieux… mais également humoristique. Autre objet magique, mais utilisé cette fois avec plus de sérieux, le double anneau de téléportation, permettant aux sorciers de se déplacer d’une dimension à une autre, ou bien d’un lieu vers un autre au sein de la même dimension. Mais l’artefact le plus puissant reste très certainement l’Oeil d’Agamotto, capable de contrôler la course du temps, et ainsi de retourner des situations désespérées, mais au prix fort.
Difficulté des films de super-héros : les costumes. Chez Marvel, c’est le ton réaliste qui a été retenu depuis le début. Nous le retrouvons donc également dans Doctor Strange, où les sorciers arborent des tenues de style oriental, en adéquation avec le lieu où ils ont appris la maîtrise des arts mystiques. Cependant, les codes couleurs et l’aspect des costumes de chaque personnage respectent bien leur version originale. Ainsi, alors que le Docteur Strange se retrouve avec une tenue à dominante bleue et rouge, c’est le vert qui caractérise Mordo. Et pour les puristes, la pilosité faciale, caractéristique de Stephen Strange, a également été respectée.
En fin de compte, le seul élément non véritable repris des comics, ce sont les incantations magiques permettant de jeter les sorts. Mais au final, ce sacrifice donne un aspect plus naturel aux forces mystiques, en renforçant le côté « concentration mentale » pour invoquer leurs pouvoirs. L’incantation passe ainsi, non pas à via un dialogue qui pourrait paraître surréaliste dans des situations dramatiques, à l’image des combats de sorciers dans la sage Harry Potter, mais bien par le jeu d’acteur, à travers les expressions de visage des comédiens.
Si l’on ne retrouve pas les incantations orales dans le film, il n’en est pas de même pour les écritures magiques qui se forment lorsque l’on fait appel aux arts mystiques, ce qui est, là aussi, caractéristique de l’univers du Docteur Strange. Ce film n’est cependant pas le premier long-métrage à utiliser cette caractéristique propre à l’univers graphique des comics et des jeux vidéos, puisque l’adaptation de Warcraft, sortie il y a quelques mois, utilisait également ce côté visuel jamais vu jusque-là au cinéma, de la magie.
Outre la magie, Doctor Strange permet d’explorer l’aspect multivers du MCU, à travers les différentes dimensions existantes, notamment via la projection astrale. Par ce biais, Stephen Strange se retrouve projeté dans une réalité complètement psychédélique, digne des plus grands trips sous LSD des années hippies. Les deux dimensions les plus spectaculaires du film sont très certainement la Dimension Noire et la Dimension Miroir. Cette dernière n’est pas sans rappeler le film Inception, mais qui aurait pris une bonne dose de stéroïdes.
Si la drogue permet de décrire de façon simple l’aspect dimensionnel, Stephen Strange pourra toujours trouver refuge dans le Saint des Saints afin de se reposer un peu entre deux batailles. Car la célèbre demeure New-yorkaise du Maître des Arts Mystiques est également présente dans le film, avec toutes ses particularités magiques.
L’ensemble de ces points est brillamment mis en œuvre par les magiciens d’ILM, qui nous livrent ici l’une de leur plus belle réussite en matière d’effets spéciaux pour un film Marvel. Et le résultat est d’autant plus stupéfiant à vivre en IMAX 3D, notamment lors des voyages à travers les différentes dimensions.
Du côté de la musique, c’est Michael Giacchino (Les Indestructibles, Space Mountain Mission 2, Ratatouille, Là-Haut, la saga Star Trek, John Carter, A la Poursuite de Demain, Zootopie, Rogue One : A Star Wars Story), le compositeur fétiche des Studios Disney, qui s’est attelé à la tâche. Comme pour l’ensemble des films Marvel Studios, la bande originale est essentiellement là pour suivre le film ; et en dehors du thème principal, dont vous pouvez entendre la réorchestration psychédélique ci-dessous, il est difficile de retenir une mélodie en particulier. Cependant, Michael Giacchino a également travaillé sur la nouvelle fanfare Marvel Studios, qui accompagne la nouvelle introduction des films du studio et son nouveau logo, dont Doctor Strange est le premier à profiter.
Enfin, qui dit Marvel dit forcément scènes post-génériques. Comme à chaque nouveau film depuis la phase 2, nous les retrouvons donc de façon traditionnelle au milieu, et en toute fin de générique. Mais pour une fois, les deux scènes ont leur importance, car elles introduisent de façon assez significative la suite des événements. Dans la première, nous retrouvons le Docteur Strange en compagnie d’un invité habitué de la magie, et venant requérir l’aide du Maître des Arts Mystiques. Nous aurons donc la chance de retrouver ce bon vieux Stephen dès l’année prochaine, dans Thor : Ragnarök. La seconde scène post-générique concerne, quant à elle, l’intrigue à proprement parlée de Doctor Strange, et introduit une piste pour un futur second opus, avec l’un des ennemis les plus intimes de celui qui deviendra le Sorcier Suprême.
À l’image d’une partie des précédentes « origin story » Marvel, Doctor Strange est donc l’histoire d’un homme brisé en quête de rédemption, et qui trouvera son salut à travers la pratique ancestrale et secrète des Arts Mystiques. Ces nouvelles aptitudes lui permettront ainsi non plus de sauver les vies qu’il aura choisies, mais bien de protéger toute La Vie sur Terre et dans notre dimension. Pour découvrir l’initiation du futur Sorcier Suprême de l’univers Marvel, retrouvez Doctor Strange dès le 26 octobre 2016 sur vos écrans de cinéma… à découvrir de préférence en 3D, et en IMAX-3D.