Avant de commencer cette critique , intéressons nous un peu au personnage d’Iron Man et aux films précédents. Les films sont adaptés du comic book créé par Stan Lee, Don Heck, Larry Lieber et Jack Kirby. Iron Man a fait sa première apparition dans le numéro 39 de Tales of Suspense en mars 1963.
Trois ans après le dernier Marvel centré sur Iron Man et un an après The Avengers, Robert Downey Jr ré-enfile son armure pour Iron Man 3 qui sort le 24 avril sur les écrans Français. Iron Man 3 est le deuxième film Marvel à être pleinement possédé, lancé et distribué par Disney, qui a acheté Marvel en 2009.
Dans le premier opus, on découvre Tony Stark en playboy noceur égocentrique et inventeur de génie secondé par sa fidèle secrétaire : Pepper Potts. Héritier de l’empire d’usines d’armement de son père, il va présenter en Afghanistan le dernier missile de sa compagnie. Enlevé, blessé, il ne survit que grâce à l’implantation d’un électro-aimant dans sa poitrine qui le protège des résidus métalliques qui truffent son corps après l’explosion d’un obus. Obus fabriqué par sa propre compagnie : c’est la confrontation pour lui avec une autre réalité sur l’utilisation faite de ses armes. Il veut alors donner un nouveau tournant à sa vie en mettant son génie au service de la protection des innocents plutôt qu’au service de la destruction.
Bien décidé à ne pas construire le missile que réclament ses ravisseurs, il va construire sa première armure : Iron Man est né.
Dans le second opus, le monde sait qui est Iron Man. Mais ce que personne ne sait c’est que si l’armure est invulnérable, l’homme lui est en train de mourir. Son cœur de palladium l’empoisonne et il ne trouve pas d’alternative. Il lègue la direction de son empire à l’irremplaçable Pepper Potts et se plonge plus avant dans sa vie de débauche et d’alcool. L’armée et son ami le lieutenant-colonel James Rhodes s’inquiètent de savoir une telle puissance entre ses seules mains. Dans le même temps, un ancien collaborateur du père de Stark vient de mourir, et son fils Ivan est bien décidé à faire payer la déchéance de sa famille aux Stark. Le premier ennemi d’Iron Man est là : Whiplash.
Sans parler de troisième opus, on ne peut pas passer sous silence le succès mondial de 2012 : Avengers. Nick Fury, le directeur (déjà croisé dans les Iron Man) de l’organisation secrète du S.H.I.E.L.D., chargée de préserver la paix au plan mondial, cherche à former une équipe de choc pour empêcher la destruction du monde par Loki un extra terrestre qui vient reprendre sur terre un cube cosmique : le tesseract. Pour cela il recrute l’équipe Avengers : Iron Man, Hulk, Captain America, Hawkeye et Black Widow auxquels Thor viendra se joindre pour affronter son frère. Les Avengers sont sur le papier une équipe impressionnante mais il faut qu’ils apprennent à laisser leurs ego pour travailler en groupe. Et pour des super héros, ce n’est pas simple. Pourtant ils n’ont pas le choix car sans cela, New York et peut être la terre n’en réchapperont pas.
Tous ces événements nous mènent au film événement du jour : Iron Man 3. On y retrouve Tony Stark après l’épisode Avengers, et il doit affronter de nouveaux démons. On le découvre toujours plus dépendant de son armure. Pour s’en convaincre il suffit de voir où en sont rendus ses développements : on le quitte avec l’armure Mark7 et on le retrouve ici à la Mark42 ! C’est une véritable obsession qui affecte la totalité des aspects de sa vie, y compris les êtres auxquels il tient le plus.
L’intrigue de ce troisième volet mêle deux histoires phares des comics books : on y découvre le Mandarin (Ben Kingsley), ennemi juré de Tony Stark, ainsi que le projet Extremis qui permet d’améliorer biologiquement les êtres humains qui induit l’arrivée de nouveaux personnages : Aldrich Killian (Guy Pearce) et Maya Hansen (Rebecca Hall).
Mais si le personnage est un peu plus torturé, il n’a néanmoins pas perdu sa verve et en provoquant le Mandarin, il va exposer sa vie, celle de ses proches et tout son univers à la vengeance de cet ennemi juré.
Plus que jamais, son courage et son intelligence vont être mis à l’épreuve. Alors qu’il se jette dans la bataille, Stark va devoir découvrir la réponse à la question qui le hante depuis si longtemps : est-ce l’homme qui fait le costume ou bien le costume qui fait l’homme ?
Après Jon Favreau pour Iron Man et Iron Man 2, c’est Shane Black qui officie au scénario (en collaboration avec Drew Pearce) et à la réalisation. Un changement comme celui là pose toujours la question de la patte qui sera imprimée sur le film, pouvant induire des différences trop sensibles dans l’ambiance générale ou la personnalité des héros : il n’en est rien.
Tout d’abord nous n’avons pas affaire à un scénariste débutant, malgré un parcours jalonné de haut et de bas. Il est à l’origine de la série l’Arme Fatale, du Dernier Samaritain ou de Kiss Kiss Bang Bang pour ne citer qu’eux. Il connaît donc bien le film d’action. Mais pas seulement. Il a en fait, déjà travaillé sur le premier Iron Man en tant que script doctor*, en particulier sur le premier et second acte du script (pour le troisième c’est J. J. Abrams). Par exemple la scène d’ouverture avec les Marines, celle du cheeseburger après sa captivité, la partie dans la cave menant à la construction de la première armure, les premiers tests de vol de l’armure…tout ces passages portent sa marque. Il n’est donc pas surprenant de retrouver le caractère cynique et drôle du Tony Stark des premiers opus voir même avec un trait encore plus appuyé.
Iron Man 3 s’inscrit donc bien dans la lignée des précédents et ce à tout point de vue.
Le timing d’abord. Point de préquelle, ou d’épisode intermédiaire, on est bien dans la suite des autres épisodes. Si on a vu les premiers films où apparaissait Iron Man, on a des rappels sous forme de clins d’œil plus ou moins marqués : c’est plaisant quand on connaît, mais rassurez vous, ce n’est pas non plus pénalisant si on ne les connaît pas. Il y a quand même une vraie évocation de l’attaque de New York dans Avengers. Sans être primordial, c’est plus agréable si on resitue à quoi se réfèrent les protagonistes quand ils l’évoquent.
Les personnages ensuite car on y retrouve ceux qui ont fait le succès des premiers volets. Robert Downey Jr est toujours magnifique de justesse dans le rôle de Tony Stark jouant avec les extrêmes du personnage. Certes plus torturé, on voit que l’épisode Avengers lui a laissé quelques séquelles. Gwyneth Paltrow réincarne la belle Pepper Potts et son personnage prend encore de l’ampleur. Don Cheadle reste l’ami fidèle et Jon Favreau reprend son rôle d’Happy Hogan.
C’est aussi l’occasion de rencontrer un nouvel ennemi juré d’Iron Man dans le comics : Le Mandarin, interprété par Ben Kingsley. Cette fois-ci c’est un combat personnel pour Tony Stark. Le Mandarin s’est attaqué à sa personne, à son univers.
Pour accompagner le tout, on a droit a une bande son très efficace par le compositeur Brian Tyler. On lui doit déjà la bande originale de Fast and Furious, Expendables mais il est aussi connu dans l’univers des jeux vidéo où il a composé les musiques de Call of Duty ou Need for Speed. Il est coutumier de l’action et de la vitesse, les cuivres sont de sortie ! C’est une bande originale de belle facture qui accompagne parfaitement l’aventure qui nous est proposée.
Notez que Iron Man 3 est une co-production chinoise et que des scènes spécifiques seront diffusées en Chine pour le public local. Les deux versions devraient être disponible sur le blu-ray à venir.
Mais ce n’est pas la seule exclusivité. Il sera diffusé en 4DX au Japon. Ce format « quatre dimensions » propulse le spectateur dans le film : vibrations, odeurs, souffles. Les chanceux spectateurs du cinéma de Korona World Chain de Nagoya pourront donc aller voir le troisième volet des aventures de Tony Stark en « 4D » et ressentiront les secousses des explosions directement dans leur siège ou l’odeur de la poudre dans la salle et pourront apprécier le souffle du vent sur leur visage ! Le tout sous réserve de payer un supplément de 13$ (soit près du double d’un ticket normal).
Vient le moment du verdict. La première demi heure de mise en place m’a laissée dubitative et je dois l’avouer, j’ai eu un peu peur d’un effet redite ou peu innovant.
Ensuite l’action prend forme et alors plus de temps morts. Les films du genre sont souvent prévisibles, et pourtant celui là n’a eu de cesse de me surprendre tout en gardant l’humour et le cynisme qui caractérisait les premiers et qui m’avaient séduite. Alors effet nouveauté peut être, mais il pourrait bien être mon favori des trois !