Après maintes réadaptations, telles que Maléfique ou plus récemment Cendrillon, c’est avec Le Livre de la Jungle que Walt Disney Pictures continuent à remettre ses films d’animation au goût du jour. Après l’avoir traité par l’animation avec le Grand Classique Disney de 1967 signé Wolfgang Reitherman, et ayant donné suite à tout un tas de productions sous-jacentes, le Studio a eu à cœur de présenter une version « live » de l’univers issu des nouvelles de Rudyard Kipling. Avant sa sortie prévue le 13 avril prochain, La Gazette de Mickey vous donne son avis sur cette nouvelle version du Livre de la Jungle
C’est à l’été 2013, alors que les productions de Maléfique et de Cendrillon, deux réadaptations live de grands classiques Disney, étaient déjà en route, que Disney annonce une nouvelle adaptation cinéma live d’un des films de son catalogue d’animation, Le Livre de la Jungle. Alors que la pré-production dure depuis déjà une année, c’est à l’été 2014 que le lourd fardeau de réaliser le film a été confié à Jon Favreau (Iron Man 1 et 2).
Et quelques semaines plus tard, c’est à Neel Sethi, jeune acteur américain originaire de New-York dont c’est ici le premier rôle, qu’est confié la mission d’incarner Mowgli à l’écran
Le Livre de la Jungle est une toute nouvelle aventure en prises de vues réelles dont le héros est Mowgli. Élevé par une meute de loups, le « petit d’homme » n’est désormais plus le bienvenu dans la jungle : le redoutable tigre Shere Khan, qui porte encore les cicatrices de sa confrontation avec les hommes, s’est juré d’éliminer celui qu’il voit comme une menace. Forcé d’abandonner le seul foyer qu’il ait jamais connu, Mowgli entame un extraordinaire périple à la découverte de sa propre identité, avec pour guides Bagheera, une panthère qui se montre un mentor sévère, et Baloo, un ours à l’esprit libre et ouvert. Sur sa route, Mowgli va rencontrer des créatures de la jungle dont certaines ne lui veulent pas seulement du bien, comme Kaa, un python à la voix et au regard hypnotiques, ou King Louie, un singe beau parleur qui tente d’amener le garçon à lui révéler le secret de la fleur rouge fascinante et mortelle : le feu.
Au casting vocal original, nous retrouvons de grands noms du monde du cinéma prêtant leurs voix aux protagonistes : le facétieux Baloo est doublé par Bill Murray (SOS Fantôme, Lost in Translation) alors que Ben Kingsley (Prince of Persia, Iron Man 3) s’occupe de la voix de Bagheera. Autres doubleurs, Idris Elba(Thor, Mandela) endosse le rôle de Shere Khan, Christopher Walken (Sleepy Hollow, Hairspray) incarne le Roi Louie, tandis que Scarlett Johansson (La saga Avengers, Lucy) se cache derrière Kaa, Lupita Nyong’o (Twelve Years a Slave, Star Wars 7) interprète Raksha et Giancarlo Esposito (Once Upon A Time) est Akela.
Le casting vocal français n’est pas en reste, puisque nous retrouvons notamment Lambert Wilson (Matrix 2 et 3, Cars 2) derrière la voie de Baloo, le chanteur Eddy Mitchell qui prête ses cordes vocales au Roi Louie, Leïla Bekhti (Tout ce qui brille, La source des femmes) qui se glisse dans la peau du serpent Kaa, et Cécile de France (L’auberge espagnole, la sage Cars) derrière les mâchoires de Raksha.
L’adaptation 2016 du Livre de la Jungle mélange prises de vues réelles et images de synthèses, donnant un résultat plus que réaliste sur les animaux et la végétation luxuriante de la jungle. Cette maitrise parfaite des effets visuels permet de plonger rapidement les spectateurs dans l’univers du film, et facilite l’immersion au coeur de l’environnement. Mention spéciale à la représentation à l’écran des comportements animaliers , fidèle au plus haut point dans les moindres détails. Le visuel sera alors l’une des clés de la réussite de cette production et le film mérite d’être découvert dans un format servant le travail visuel saisissant : en IMAX, ou du moins en version numérique.
Si l’argument premier des détracteurs du film est le manque d’originalité global, celui-ci est donc vite invalidé par le traitement de l’univers : l’adaptation apporte une autre vision de l’oeuvre originale de Kipling en se rapprochant d’une réalité animalière et végétale, et apportant une part d’ombre nécéssaire au milieu environnemental qu’est la Jungle. Ces éléments contrastent alors directement avec les éléments plus légers tirés du film d’animation. Il reste en effet de nombreuses similarités entre le Grand Classique Disney et cette version Live, les plus marquantes étant les reprises des deux chansons les plus emblématiques de l’adaptation de 1967.
Autre différence notable, la caractérisation des personnages ne sera pas non plus similaire : Baloo se voit doté d’un caractère au côté plus égoïste, manipulateur et moins altruiste envers Mowgli, tandis que Kaa sera ici bien un prédateur, sans aucun trait humoristique, ni attache quelconque avec Shere Khan.
Pour ce qui est du message transmis durant le film, l’équilibre entre les émotions y est parfait : d’une part la balance humoristique a été complètement revu par Jon Favreau qui a prit soin d’effacer les touches d’humour dans les personnages du Roi Louie et de Kaa, pour le réinjecter principalement dans des scènes de collaborations entre Baloo et Mowgli.
D’autres grands moments d’émotions sont délivrés, comme les adieux déchirant entre Mowgli et Raksha, la louve, mère adoptive du petit d’Homme, qui offre au passage à la meute un rôle beaucoup moins effacé que dans le long métrage d’animation.
D’autre part la peur aussi attend les spectateurs, avec les dangers que représente la jungle où se déroule l’histoire et ses prédateurs qui ne voient que par « la loi de la Jungle » et du plus fort. Le traitement de la principale menace (Shere Khan) est là aussi différent du Grand Classique Disney : si dans la version animée le majestueux tigre est cité sans jamais être montré à l’écran durant une bonne partie du film, il apparaît dès les premières scènes dans l’adaptation Live.
Au niveau de l’ambiance sonore, la bande-originale a été composée par John Debney (Hocus Pocus) et profite d’un mélange harmonieux entre nouveaux thèmes et réorchestrations des musiques du Grand Classique Disney de 1967. Même si le côté Broadway, avec les chansons des protagonistes, a été conséquemment diminué dans cette adaptation, quelques chansons résident encore. C’est le cas pour « Il en Faut peu Pour Être Heureux », interprétée par Baloo et Mowgli et qui colle parfaitement à l’esprit du film d’animation ainsi qu’à la caractérisation des personnages dans cette version 2016.
Le Roi Louie à la droit à son interprétation musicale également avec « Être un homme », dans une version « parlé-chanté » et beaucoup moins jazzy que la version animée. Ce tableau et ce clin d’oeil peuvent être perçus comme un choix qui n’est pas du meilleur goût, ne correspondant pas au parti-pris des scénaristes concernant l’orang-outan. Cependant, sous un autre angle, ce choix peut aussi se justifier par ce constant contraste entre le réalisme et l’anthropomorphisme ou l’humour et le lugubre.
Les spectateurs les plus patients pourront découvrir la version chantée de « Aie confiance », par Scarlett Johansson durant le générique de fin, ne récitant que les paroles lors de la scène du film.
Dotée d’une qualité visuelle époustouflante et d’une relecture intéressante d’un univers familier, l’adaptation Live du Livre de la Jungle est plus que satisfaisante. Entre nostalgie et innovations, cette aventure au coeur de la jungle ravira petits et grands, malgré quelques scènes sombres qui pourraient effrayer les plus sensibles. Jon Favreau a donc réussi le défi d’adapter dignement à l’ère moderne l’univers culte qu’est Le Livre de la Jungle.
Rendez-vous à partir du 13 avril 2016, dans le cinéma le plus proche de chez vous, pour découvrir ou redécouvrir Le Livre de la Jungle.