En 2018, la famille Parr est de retour pour de nouvelles aventures…
En 2004, Pixar nous présentait Les Indestructibles et Brad Bird nous offrait l’un des meilleurs films du studio, à une époque où l’Univers Cinématographique Marvel n’existait pas encore et où les seuls super-héros véritablement connus du grand public étaient les X-Men et Spider-Man !
Les spectateurs du monde entier étaient subjugués par la force surhumaine de M. Indestructible et la flexibilité d’Elastigirl. Le film a rapporté plus de 633 millions de dollars dans le monde et a été sacré meilleur film d’animation aux Oscars, signe de la consécration du studio qui enchaîne alors les succès tant critiques qu’au box-office. En France, ce sont plus de 5,4 millions de spectateurs qui se sont déplacés dans les salles, pour ce qui est – à date – le 3ème meilleur résultat pour un film des Studios Pixar.
Déjà en 2007, au moment de la sortie de Ratatouille, Brad Bird déclarait qu’il était intéressé par l’idée d’une suite aux (Les) Indestructibles, mais seulement si elle pouvait être mieux que l’original ! Il indiquait également qu’il avait un certain nombre d’idées qu’il n’avait pas encore utilisées qui feraient une bonne base pour un second opus. Il faudra attendre 2014 pour que Pixar annonce officiellement le projet, Les Indestructibles 2 était (enfin) lancé !
Depuis 2004, les adaptations de comic-books sont légion, que ce soit à travers de grandes franchises à succès ou via l’apparition régulière de nouveaux héros. Un des challenges pour Brad Bird et son équipe a donc été de trouver un moyen pour se différencier et sortir du lot. Pour le réalisateur, plus qu’un film de super-héros, Les Indestructibles est avant tout l’histoire d’une famille confrontée aux préoccupations du quotidien. « La difficulté de conjuguer vie de famille et vie professionnelle – même lorsqu’on possède des superpouvoirs – est universelle. » Il avoue d’ailleurs sans détour que les grandes franchises « l’ennuient » et que « tous leurs films se ressemblent ».
14 ans plus tard, nos (super-)héros n’ont pas pris une ride… et pour cause, puisque ce deuxième opus reprend exactement là où le premier s’arrêtait, voir même un peu avant ! La scène où Violette courtise Tony Rydinger est en effet reproduite à l’identique, permettant de mesurer le gap technique de ces 14 dernières années. On découvre ensuite enfin le sort réservé au Démolisseur, honteusement coupé par le générique de fin en 2004 !
Les super-héros étant toujours illégaux, la famille Parr est une nouvelle fois exfiltrée par l’agent Rick Dicker. C’est à ce moment qu’une mystérieuse société, Devtech, prend contact avec eux pour leur proposer une étrange mission visant à réhabiliter les super-héros sur fond d’opinion publique et de politiciens ! Tout cela n’est d’ailleurs pas sans rappeler par moments la saga X-Men et le désamour envers les mutants.
Même si Les Indestructibles 2 sort 14 ans après le premier opus, Brad Bird souhaitait reprendre exactement là où il s’était arrêté pour pouvoir continuer l’histoire qu’il avait commencée…
Lorsque Hélène (aka. Elastigirl ou Mme Indestructible) est choisie pour exercer ses pouvoirs et mener une campagne pour redorer le blason des super-héros auprès du public, Bob (aka. M. Indestructible) se retrouve à devoir gérer seul la maison et s’occuper de Violette, Flèche et du petit Jack-Jack… ce qui nécessite des super-pouvoirs d’une tout autre nature.
Si on peut saluer la volonté de Pixar d’avoir inversé les rôles et d’avoir laissé Bob en « père au foyer » s’occuper des enfants pendant que Madame part en mission, cela sonne un peu « cliché » par moments… qu’il s’agisse d’une machine ratée aux couleurs mélangées ou des difficultés à conjuguer toutes les tâches à faire ! Le machisme de Bob est en revanche à peine dissimulé et il peine à admettre que sa femme puisse être au premier plan. Gageons que beaucoup de familles et/ou de couples se reconnaitront dans cette situation !
Bien qu’Hélène soit sur le devant de la scène dans ce film – comme Bob l’a été dans le premier opus – , c’est bien la famille tout entière qui tient le premier rôle des films… et la synergie fonctionne parfaitement, sans toutefois avoir la nouveauté et la fraîcheur du premier opus.
Violette a gagné en confiance et vit ses premiers émois amoureux sous l’œil méfiant de son père, qui essaye d’enseigner les maths à Flèche tout en surveillant Jack-Jack dont les pouvoirs se révèlent. Les enfants apprennent à maitriser leurs pouvoirs et ont soif d’aventure maintenant qu’ils y ont goûté, tandis que les parents essaient tant bien que mal de gérer tout ce beau monde tout en étant tiraillés par leur envie de jouer les super-héros et le fait que cela soit officiellement interdit… une famille presque normale en somme !
On s’en doutait déjà un peu à la vue des premières bandes-annonces, on en a la confirmation après avoir vu le film : Jack-Jack est sans conteste LE héros du film ! Si le spectateur connaissait déjà le potentiel de ce petit monstre, ce n’était pas le cas de sa famille qui est sur le point de découvrir toute l’étendue de ses pouvoirs… En dépit de son petit gabarit, cet adorable bébé parvient à faire de l’ombre à tous les autres personnages ! Chacune de ses scènes est un petit bijou d’humour, d’émotion et d’animation ! ! Que ce soit face à un raton-laveur ou avec Edna qui s’essaye au baby-sitting, chacune de ces scènes est sa-vou-reuse ! A quand le spin-off ?
Frozone est lui aussi de retour, et il gagne en importance par rapport au premier opus – où il est vrai il était un peu relégué au second plan ! Le trio qu’il forme avec M. et Mme Indestructible fonctionne vraiment et ne vous laissera pas de glace !
La déception – s’il en fallait une – vient de Edna Mode ! On pouvait s’attendre à ce que le personnage gagne en importance et en visibilité, il n’en est rien… au contraire ! Son rôle est encore plus limité que dans le premier film et se « limite » à concevoir un nouveau costume à même de gérer tous les pouvoirs de Jack-Jack ! Dommage pour un personnage pourtant devenu culte et qui méritait tellement plus !
Le film introduit également plusieurs nouveaux venus, dont Winston Deavor, un bienfaiteur milliardaire, et sa soeur, l’ingénieuse Evelyn Deavor !
Le richissime Winston, intelligent et charmant, voit tout en très grand – y compris le retour des super-héros sur le devant de la scène. Evelyn, sa brillante mais nonchalante sœur et associée, est une experte en technologie à qui aucun problème ne résiste. Ensemble, ils dirigent Devtech, une entreprise de télécommunications internationale. Leur objectif est de réhabiliter les super-héros auprès de l’opinion publique, mais aussi des politiciens… en vue de lever leur illégalité et leur permettre de vivre à nouveau au grand jour !
Les Indestructibles et Frozone ne sont pas les seuls « supers » dont Devtech s’assure les services. Entre un gros baraqué aux faux airs de (parodie de) Ralph ou encore un cracheur de lave, cette équipe prend plus des airs de faire-valoir, voire de bras cassés, et on ne parvient pas réellement à s’attacher à eux ! La seule qui tire son épingle du jeu et joue un vrai rôle est Vortex. On la voit d’ailleurs se rapprocher de Violette à la fin… un signe envoyé pour un éventuel troisième opus ?
Si on prend un réel plaisir à retrouver nos (super-)héros, l’effet de surprise et de découverte du premier opus n’est plus là ! Si les super-héros étaient une nouveauté pour les spectateurs en 2004, 14 ans plus tard ce n’est plus vraiment le cas. Il sort un nouveau film du genre tous les 2 mois, la mission est donc de se démarquer de la concurrence et Les Indestructibles 2 y parvient, mais sans briller… la faute à un scénario poussif et très convenu, et à une réalisation efficace mais sans réelle prise de risque !
Si les scènes où Bob essaye tant bien que mal de remplir son rôle de père sont réussies – en plus d’être juste et de parler à toutes les familles – les scènes où Hélène seule est en mission en tant que Elastigirl fonctionnent un peu moins bien… et les meilleurs moments du film sont sans conteste ceux où la famille est réunie, surtout quand l’action débarque ! Brad Bird maitrise la mise en scène et sa caméra, et il nous le prouve une nouvelle fois !
Le scénario est très (trop ?) prévisible et le spectateur averti comprendra très vite de quoi il en retourne, devinant sans grande peine la fin de l’histoire… un peu dommage, tant Pixar nous a habitué à des fins surprenantes et émouvantes (Toy Story 3, Coco, Rebelle, Vice-Versa…). La conséquence de cette absence de réels enjeux est qu’on peine à s’accrocher réellement aux personnages, surtout les nouveaux venus. En outre, le film affiche 1h57, une durée record chez Pixar, et souffre de quelques longueurs.
Une des forces des (Les) Indestructibles était son ambiance rétro-futuriste inspirée des années 1950. Comme ce nouvel opus débute juste après les évènements du premier film, l’esthétique demeure la même mais elle a été améliorée grâce aux avancées technologiques réalisées depuis. On n’en attend pas moins de Pixar mais visuellement c’est un sans-faute, d’autant que le film parvient à conserver l’esthétique et le trait des personnages originaux… tout en gagnant (évidemment) en détails et en précision. Du côté des environnements c’est le jour et la nuit, là où le premier opus souffrait des limitations techniques de son époque, le deuxième nous immerge complètement.
Municiberg, où vivent les Parr, est une ville américaine comme il en existe des milliers. Familière, elle ne possède cependant aucun repère qui permette de la situer précisément. L’intrigue se déroule à la fin des années 1950, les super-héros sont illégaux depuis une quinzaine d’années… et plus encore que dans le premier opus, l’atmosphère de la société de l’époque transparait quand le film prend des airs politiques !
Pour le scénariste et réalisateur Brad Bird, l’esthétique nostalgique de la franchise s’inspire d’un genre cinématographique qui a nourri son imagination pendant le développement du premier épisode, à mille lieues de l’univers des comics. « J’ai été inspiré par des séries et films d’espionnage tels que la franchise James Bond ou encore le dessin animé d’aventures Jonny Quest. C’est l’alliance d’élégance et de décontraction propre aux divertissements des années 1960 que nous avons essayée de reproduire à l’écran. »
Le générique de fin reprend également la même esthétique d’animation 2D que son ainé, tout droit sortie des années 60 ! En outre, pour la première fois dans un film d’animation Pixar, le château Disney et le logo Pixar en ouverture du film sont personnalisés aux couleurs du film… histoire de nous mettre directement dans l’ambiance !
Michael Giacchino est également de retour ! Le compositeur oscarisé nous offre une partition réussie qui sert parfaitement le film mais qui donne l’impression de se reposer (un peu trop ?) sur les acquis du 1er film, en reprenant de nombreux thèmes ! Si on aurait été déçu – il faut bien l’avouer – de ne pas retrouver les célèbres « Incrédits » du générique de fin, on peut en revanche regretter qu’il n’y ait pas plus de thèmes neufs et inédits !
Côté casting vocal, la version originale peut compter sur de nombreux talents ! Holly Hunter et Craig T. Nelson prêtent à nouveau leurs voix à Hélène et Bob Parr, tandis que Sarah Vowell double pour la deuxième fois Violette. Huck Milner rejoint la distribution pour donner la parole à Flèche. Samuel L. Jackson reprend quant à lui le rôle de Lucius Best, alias Frozone. Le film rassemble également les voix de Brad Bird dans le rôle de Edna Mode, Bob Odenkirk dans celui de Winston Deavor, ou encore Catherine Keener dans le rôle de Evelyn Deavor.
La version française est assurée notamment par Gérard Lanvin dans le role de M. Indestructible, Louane dans celui de Violette ou encore Amanda Lear dans celui de Edna Mode ! Tous les détails sont à retrouver dans notre article dédié.
En bref…
Les Indestructibles 2 nous invite à retrouver notre famille de (super-)héros préférés pour de toutes nouvelles aventures ! 14 ans après, le plaisir est intact et Pixar nous offre une nouvelle réussite animée.
Malheureusement, le film n’a plus l’effet de surprise et de découverte du premier opus, et il m’a manqué un petit quelque chose pour que cela fasse « wahou ». Le scénario est très convenu, avec en prime quelques longueurs. Si le sujet des super-héros était novateur en 2004, ce n’est plus vraiment le cas en 2018 et le film ne se démarque pas vraiment. L’ensemble est efficace mais sans réelle prise de risque.
Il n’en reste pas moins un film beau, maitrisé et réussi, qui devrait plaire à toute la famille… un film frais et fun, parfait pour l’été !
Mention spéciale quand même pour Jack-Jack, LE héros du film ! ! Et mention également pour les scènes en famille, qu’ils s’agissent de celles où Bob essaye tant bien que mal de remplir son rôle de papa au foyer, que des scènes plus d’action !
La Superfamille préférée des petits et des grands est de retour ! Cette fois, Hélène se retrouve sur le devant de la scène, laissant à Bob le soin de mener à bien les mille et une missions de la vie quotidienne et de s’occuper de Violette, Flèche et de bébé Jack-Jack. Le changement de rythme est difficile pour la famille, d’autant que personne ne mesure réellement l’étendue des incroyables pouvoirs du petit dernier… Lorsqu’un nouvel ennemi fait surface, la famille et Frozone vont devoir s’allier comme jamais pour déjouer son plan machiavélique.
Les Indestructibles 2, le 20e long-métrage d’animation Disney.Pixar, débarque sur nos écrans le 4 juillet prochain…