Maléfique sort sur nos écrans ce mercredi 28 Mai et à part à s’être enterré dans une grotte, difficile d’échapper à la promotion qui a été faite autour de cette sortie et de son actrice principale : Angelina Jolie
Mais commençons par revenir au conte. La Belle au Bois Dormant est certainement l’un des plus connus. Perrault s’y est tout d’abord essayé en 1697 avec ses 7 fées et la jeune princesse qui s’endort et donne naissance à deux enfants, Aurore et Jour que la vilaine belle mère, l’ogresse veut manger. Puis vint la version des frères Grimm en 1812 avec les 12 fées données en marraine à l’enfant. Mais la version que vous connaissez certainement tous est celle réalisée en 1959 par Disney sous forme de long métrage d’animation et transformant le personnage de la vieille fée en celui de l’emblématique Maléfique.
MALÉFIQUE révèle l’histoire méconnue de la plus emblématique des méchantes Disney, celle du classique LA BELLE AU BOIS DORMANT. C’est la trahison dont elle fut victime qui transforma le cœur pur de cette belle jeune femme en un cœur de pierre… Ivre de vengeance et poussée par la volonté farouche de défendre les terres sur lesquelles elle règne, Maléfique va lancer un terrible sortilège sur la fille du roi des hommes, la petite Aurore, qui vient de naître. Devenue jeune fille, Aurore est prise dans le conflit qui oppose le royaume de la forêt qu’elle a appris à aimer, et celui des hommes dont elle est l’héritière. Maléfique va comprendre que la princesse est peut-être la clé de la paix… Le sort des deux mondes est sur le point de changer à jamais.
Si les versions citées plus haut divergent quelques peu, de nombreux points communs les relient : le baptême de la jeune princesse où une des fées du royaume n’est pas invitée. De colère cette dernière lance un sort de mort à la jeune fille en devenir, ce que l’une de ses consœurs adoucie en un sommeil de 100 ans au terme duquel un prince viendra la réveiller.
C’est Disney qui partant de cette fée en colère du conte, crée le rôle de Maléfique. Elle devient alors l’une des méchantes les plus emblématiques de l’univers de Disney.
Son univers visuel marqué dans ses couleurs, ses tenues, ses pouvoirs, son charisme tout la prédestine à être LA méchante que nous connaissons aujourd’hui. Cela parait donc tellement logique de partir de ce personnage pour revisiter le conte.
Mais un méchant nait-il ainsi ou le devient-il ?
Si la question reste ouverte en philosophie, chez Disney on le sait, le parti pris est souvent qu’il le devient. C’est par exemple la jalousie de Scar qui est à l’origine de sa trahison envers son frère dans le Roi Lion, alors que la quête du pouvoir de Jafar, contrariée par l’arrivée d’Aladdin explique son antagonisme envers le jeune homme. Mais qu’est-ce qui a pu pousser Maléfique, une fée, à devenir cette méchante que nous connaissons si bien, ou que nous pensons connaitre ?
L’histoire du film commence donc tout naturellement beaucoup plus tôt dans le conte que nous connaissons, pour explorer l’enfance de Maléfique.
Cette jeune fée habite et protège la Lande, pays peuplé de créatures magiques, en lisière d’un village humain. Nous allons la suivre dans son histoire pour comprendre comment elle est devenue Maléfique, cette sorcière qui jette le sort sur Aurore le jour de son baptême.
Mais il ne faut pas s’y tromper. Le film n’est pas une préquelle de l’histoire de la Belle au bois dormant. C’est une réinterprétation totale du conte et pas seulement un autre point de vue de l’histoire que serait celui de Maléfique par exemple. Et il faut accepter ce postulat pour réellement apprécier cette version dans sa globalité.
Toutefois une grande partie des codes du conte original sont conservés : l’arrivée de Maléfique au baptême pour jeter le sort, les trois marraines fées, le corbeau, la chaumière dans la forêt, les ronces… Mais tout en évoluant dans cet univers rendu familier par la présence de personnages et de lieux connus, on assiste bien à une nouvelle histoire de la Belle au bois dormant.
Surfant sur les succès des réadaptations ou des relectures de contes comme Alice au pays des Merveilles vu par Tim Burton ou pour le Monde fantastique d’Oz nous donnant la préquelle de l’histoire de Dorothée et du Magicien d’Oz, Maléfique est au départ annoncée comme une nouvelle collaboration avec Tim Burton. C’est finalement Robert Stromberg qui se chargera du projet.
S’il s’agit d’une première en tant que metteur en scène, ce n’est pas un inconnu. Il a travaillé sur Avatar et Alice au pays des Merveilles pour lesquels il a remporté l’oscar de la meilleure réalisation artistique, et il était le chef décorateur sur Le Monde fantastique d’Oz. Il est donc familier des univers aux visuels forts. Et dans Maléfique on retrouve cette qualité.
Les décors sont époustouflants et les créatures envoutantes. Tourné en studio, une partie des décors ont été réellement construits. Cela donne une atmosphère unique qui nous laisse voyager sur un fil tendu entre la réalité et la fantasmagorie de la Lande. On pourrait presque s’attendre à pouvoir croiser le peuple magique au détour d’une forêt.
Accompagné par une musique composée par James Newton Howard (Peter Pan, The Dark Knight, Hunger Games ou encore chez Disney La Planète au Trésor et l’Atlantide) en parfaite harmonie, il n’y a vraiment rien à redire sur l’environnement visuel du film ainsi que sur les effets spéciaux utilisés au bémol des 3 fées qui sous leur version numérique détonnent un peu du reste des créatures.
La musique, les décors, les effets spéciaux, tout participe à nous immerger dans le conte, servi par une Angelina Jolie somptueuse en Maléfique. Et pour cela rien n’est laissé au hasard. Les 2000 costumes confectionnés à la main, les coiffes tout est travaillé pour être unique, original et en même temps familier car Maléfique n’est pas une inconnue pour le public. L’exercice bien que périlleux est relevé haut la main.
On voit vraiment Maléfique prendre forme « humaine » accompagnée par Diaval, incarné par Sam Riley, son fidèle corbeau qui réserve son lot de surprises dans un rôle bien plus développé que dans le conte.
Mais que serait l’ombre sans la lumière ? Face à Angelina Jolie, c’est une Elle Fanning (Super 8) douce, lumineuse et enjouée qui incarne le rôle d’Aurore. Candide sans verser dans le coté princesse stupide, elle nous invite avec légèreté à la suivre vers son destin.
Il serait compliqué de vous donner un avis détaillé sur ce film sans en gâcher le plaisir de la découverte.
Sachez seulement que j’ai passé un très agréable moment même si je reste un peu plus sur la réserve quant à l’histoire. Le parti pris reste néanmoins original et plaisant et permet de revoir l’histoire en la redécouvrant.