Pour créer l’histoire de REBELLE, Brenda CHAPMAN (réalisatrice, auteur et scénariste) s’est inspirée de sa propre relation avec sa fille, à l’époque âgée de 4 ans seulement, mais possédant déjà un caractère fort et têtu. Elle s’est demandée comment évoluerait leur relation lorsque sa fille atteindrait l’âge rebelle de l’adolescence ! Elle y a allié son envie d’écrire un conte de fée et de le placer en Écosse, terre de ses ancêtres et terre de légendes, et voilà, REBELLE était né ! Les deux réalisateurs du film, Brenda CHAPMAN, et puis par la suite Mark ANDREWS se sont donc directement inspirés de leurs propres expériences familiales, de leurs propres émotions pour créer ce film :
« Mark et Brenda ont énormément en commun, et ils se complètent également en tant que conteurs et cinéastes. La famille tient une place importante dans leurs vies, et ce sont des artistes estimés, forts d’une grande expérience et d’impressionnants crédits. Chacun apporte quelque chose d’unique au film. Mark a une approche plus exubérante et adore l’action, alors que Brenda aime les moments plus calmes. REBELLE est un incroyable mélange de ces affinités : il reflète le concept lumineux de Brenda et l’enthousiasme aventureux de Mark. »Katherine SARAFIAN, productrice. L’équipe du film a pioché directement dans l’histoire de l’Écosse et dans son folklore pour écrire celle de REBELLE et façonner ainsi leur propre légende ! Brian LARSEN, superviseur du storyboard raconte : « Lorsque nous avons visité l’Écosse pour nos recherches, nous avons rencontré des conteurs et des historiens extraordinaires qui ont eu une grande influence sur nous. La culture orale est très importante en Écosse : où que nous allions, les gens du coin nous racontaient leur vie quotidienne et celle des gens qu’ils connaissaient. L’histoire de Mor’du a été inspirée des contes que nous avons entendus là-bas. » L’idée des feux follets qui guident à travers tout le film Merida, leur vient directement de ces légendes écossaises. Présents dans nombre de contes et de légendes les feux follets ou « esprits du feu » conduisaient les gens vers des trésors ou vers la mort disait-on. Ils prenaient l’apparence de petite flamme qui hantait les forêts, les marécages et les cimetières, mais en fait il s’agirait d’un phénomène tout à fait naturel lié au gaz qui s’échappe des marais ou marécages et qui s’enflamme spontanément à l’air libre et prenant la forme de petites flammes bleues.
Ainsi l’équipe du film est revenue de ses voyages en Écosse avec des valises pleines de magnifiques images et de merveilleuses histoires et légendes, de quoi nous offrir un joli bijou scénaristique et technique !
Katherine SARAFIAN, productrice raconte :
« Nous avons pris des photos, tourné des vidéos, fait des dessins, écrit des histoires et tenu des journaux de bord. Nous avons tout rapporté, tout déballé et tout rentré dans nos ordinateurs et nous nous sommes demandé :« Quelle est cette terre ? Qui sont ces gens ? Comment cela peut-il s’intégrer à l’histoire que nous essayons de raconter ? » Nous avons travaillé très dur afin de donner vie à la magie, à la beauté et à la rudesse de l’Écosse dans le film à travers l’aspect visuel, la conception des décors et l’atmosphère ».
Il fallut une fois rentré au studio Pixar recréer tout ce qu’ils avaient vu, et REBELLE a atteint à l’heure d’aujourd’hui un niveau de complexité visuelle totalement inédit si on en croit la productrice.
Il a fallut une équipe de plus de 80 animateurs pour créer les 10 personnages principaux, les 20 secondaires et la centaine de figurants. Ils ont aussi appris à se battre à l’épée, à tirer à l’arc et ont même du porter des kilts ! Pour la petite histoire l’équipe du film avait créé des « kilt fridays » journées durant lesquelles les membres de l’équipe, dont Mark Andrews le réalisateur, venaient travailler en kilt afin de se mettre dans l’atmosphère du film mais aussi pour étudier le port du kilt. D’ailleurs apparemment les kilts ont été incroyablement difficiles à recréer en simulation. A cause des drapés et des assemblages de tissu. Un kilt est composé de plusieurs épaisseurs de tissu, et sur ordinateur elles ne fonctionnent pas bien ensemble. Cela produit des tressautements d’image et diverses perturbations. Ainsi le roi Fergus est un des personnages le plus difficile que Pixar ait eu à traiter. Avant lui, le plus grand nombre de couches de vêtements auquel ils s’étaient attaqué devait être trois ou quatre pour RATATOUILLE, avec les tabliers et autres tenues de chefs. En parlant de kilt il faut savoir que les tartans, c’est à dire les motifs sur les kilts, utilisés pour chaque clans ont été totalement créé pour REBELLE, ce ne sont pas des motifs de clans existants : « Nous ne voulions pas reproduire le tartan spécifique à une famille écossaise ou une autre, nous voulions inventer les nôtres. Nous nous sommes donc demandé quelles couleurs correspondraient le mieux à nos personnages. Pour la famille de Merida, nous avons opté pour des bleus et des violets profonds. Lord Dingwall étant un peu particulier, nous avons utilisé des couleurs un brin excentriques et originales. Comme Macintosh a un tempérament quelque peu explosif, nous avons choisi des nuances de rouge. Quant aux couleurs du clan MacGuffin, elles sont dans les tons de bruns et d’orangés. Nous avons pu choisir les couleurs, le poids des fils et leur épaisseur, et nous les avons entrés dans un programme qui nous a donné de nombreuses combinaisons différentes. »
Un autre défi, et pas des moindres pour ce film fut la chevelure de notre princesse rebelle ! Déjà lorsqu’elle esquissait dans sa tête les premières ébauches de cette histoire, Brenda CHAPMAN était persuadée que Merida devait avoir les cheveux flamboyants et bouclés pour symboliser au mieux son caractère fougueux et rebelle. Jusqu’à présent les personnages féminins de Pixar avaient toujours eut les cheveux raides, parce qu’il est tout simplement difficile de conserver le volume aux cheveux bouclés, or le volume est nécessaire et indispensable ! De plus les réalisateurs tenaient à ce que les cheveux de Merida bougent et interagissent entre eux d’une manière semi-réaliste, tout en conservant le volume global, sans avoir l’air de ressort… Même chez Disney aucune des princesses au final n’a de cheveux bouclés, alors que par exemple il avait été envisagé au tout début qu’Ariel les aient, mais Brenda explique : « Au cours de ma carrière, j’ai vu de nombreux personnages avoir de beaux cheveux bouclés au début, puis se retrouver avec des cheveux lisses pour simplifier les lignes et la consommation de crayons. Je n’avais aucune idée de la difficulté de ce que je demandais lorsque j’ai dit : « Non, elle doit avoir les cheveux bouclés ». Heureusement, l’équipe technique de Pixar a relevé le défi, ils nous ont donné exactement ce dont nous avions besoin. » Au final Merida se retrouve avec une incroyable toison constituée de 111 700 cheveux, réunis en 1 500 boucles serrés tantôt en C tantôt en S ! Il faut également savoir que si ses cheveux étaient lissés ils atteindraient les 1m20 ! ! Et pour réussir cette chevelure tout à fait novatrice et incroyable ils ont dut créer un nouveau programme de simulation. Claudia CHUNG, du département Simulation chargée de la simulation des costumes, des tissus et également des cheveux et des fourrures explique :« L’un des artistes a décidé que les cheveux bouclés étaient comme des cordons de téléphone qu’on agite dans tous les sens. C’est la façon dont la chevelure de Merida bouge et c’est la base de son modèle, mais ça, c’est uniquement l’approche selon les esprits scientifiques des chercheurs. Ça n’a pas l’aspect naturel des cheveux. L’équipe d’animation voulait des boucles en C, des boucles en S, une chevelure en cascade qui accompagne joliment ses mouvements de tête. Nous avons finalement réalisé que les cheveux de Merida sont moins soumis à la pesanteur que ceux des autres personnages. »