La semaine dernière, un célèbre super-héros faisait son retour sur grand écran. Mais pour la première fois en 15 ans, Spider-Man intègre pleinement l’Univers Cinématographique Marvel (ou MCU) de Marvel Studios, après une première trilogie dans les années 2000, et une duologie au début des années 2010, toutes deux produites par Sony. Mais que donne donc ce nouveau re-reboot de la franchise consacrée à l’Homme-Araignée? La Gazette de Mickey est allé découvrir en IMAX 3D ce Spider-Man: Homecoming, et vous donne son avis!
L’histoire de Spider-Man au cinéma commence en 2002, avec le premier volet des aventures de Peter Parker, incarné alors par Tobey Maguire. À l’époque, Marvel ne produisait pas encore ses propres films, et tout comme la licence X-Men avant elle avec la 20th Century Fox, la licence Spider-Man avait été cédée à Sony/Columbia afin de la développer au cinéma. Après une première trilogie réalisée par Sam Raimi, faite de haut et de bas en termes d’entente entre les équipes créatrices et la production, les aventures du tisseur connaissent une première pause entre 2007 et 2012.
Afin d’éviter de perdre les droits sur la franchise Spider-Man, et alors que Marvel Studios monte de plus en plus en puissance avec les films de la première phase de son MCU, Sony entreprend la mise en chantier d’un reboot de la saga. On revient donc aux origines de l’histoire de Peter Parker, avec une nouvelle équipe et un nouveau casting. C’est donc à présent Andrew Garfield qui se glisse dans le costume de The Amazing Spider-Man, tandis que Marc Webb arrive à la réalisation. Si le premier film est un succès, le second un peu moins, et le projet de film sur les Sinistres Six (le pendant super-vilain des Avengers) tombe à l’eau.
De son côté, Marvel Studios vole de succès en succès avec les films de son MCU. Mais alors que Disney récupère petit à petit les droits sur les personnages de Daredevil, Ghost Rider, Punisher, ou bien encore Blade, il lui en manque toutefois encore un pour que son univers soit enfin complet. Par chance, Disney va profiter de la situation de désordre engendrée par le Sony Hack de 2014 (le piratage des fichiers de Sony Pictures qui dévoila ainsi au grand jour toute la stratégie de Sony pour ses futures productions, dont la franchise Spider-Man), et un contrat de partenariat est conclu entre les deux grands studios pour l’utilisation du personnage de l’Homme-Araignée. Marvel Studios aura ainsi le droit d’utiliser le personnage de Spider-Man dans son MCU, tandis que de son côté, Sony pourra utiliser des éléments et personnages du MCU pour le développement de la franchise Spider-Man au cinéma. De plus, Marvel Studios chapeautera l’ensemble de la création et de la cohésion artistique entre les deux productions. L’affaire est officialisée début 2015.
Un nouveau reboot de la franchise Spider-Man est alors mis en chantier. Mais pour Marvel Studios, il est hors de question de proposer une nouvelle fois une « origin story » qui a déjà été portée deux fois à l’écran. Ce n’est donc pas à travers son propre film que le nouveau Spider-Man, incarné à présent par Tom Holland, est introduit dans le MCU, mais via une apparition surprise lors de la grande bataille de Captain America: Civil War.
Avec une mise en bouche aussi intense, il fallait bien toute une armée de scénaristes pour permettre de coller entre elles l’ensemble des pièces du puzzle post Civil War. C’est principalement au duo formé de Jonathan M.Goldstein et John Francis Daley (Comment Tuer Son Boss? 1 et 2, L’incroyable Burt Wonderstone), et au réalisateur du film Jon Watts (Clown, Cop Car) que nous devons le scénario de Spider-Man: Homecoming. Ce titre est à la fois un clin d’œil à la situation du personnage de Peter Parker suite à son retour d’Allemagne, à son retour auprès de la maison-mère Marvel, mais est aussi le nom du bal de début d’année dans l’enseignement secondaire aux États-Unis, après la longue période des vacances d’été.
Dans cette tâche, les scénaristes Christopher Ford, Chris McKenna (Igor, la série American Dad!), et Erik Sommers sont également venus compléter l’équipe, afin d’apporter tout le côté comique et décalé propre au personnage de Spider-Man dans les comics, et qui n’avait jusqu’à présent qu’été très effleuré par les précédentes adaptations.
Après ses spectaculaires débuts dans Captain America: Civil War, le jeune Peter Parker découvre peu à peu sa nouvelle identité, celle de Spider-Man, le super-héros lanceur de toile. Galvanisé par son expérience avec les Avengers, Peter rentre chez lui auprès de sa tante May, sous l’œil attentif de son nouveau mentor, Tony Stark. Il s’efforce de reprendre sa vie d’avant, mais au fond de lui, Peter rêve de se prouver qu’il est plus que le sympathique super-héros du quartier. L’apparition d’un nouvel ennemi, le Vautour, va mettre en danger tout ce qui compte pour lui…
Bien entendu, qui dit Spider-Man, dit Peter Parker (ou Miles Morales… mais le MCU n’en est pas encore là). Avec cette adaptation, comme dans Captain America: Civil Wars, nous retrouvons donc un personnage beaucoup plus jeune que dans les précédentes adaptations, et plus proche du Spider-Man d’origine. Tom Holland (Au Cœur de l’Océan, Captain America: Civil War, The Lost City of Z) incarne à la perfection cet adolescent en quête de reconnaissance, pouvant à la fois être blagueur et fort lorsqu’il est Spider-Man, et réservé et faible sous sa véritable identité. Mais au final, il découvrira que ce n’est pas le costume qui fait le super-héros, mais celui qui l’on est réellement à l’intérieur.
Nouveau personnage dans une adaptation des histoires de l’Homme-Araignée, Ned Leds. Si dans les comics, Ned est un collègue journaliste de Peter (et mari de Betty Brant, la secrétaire de Monsieur Jameson, le rédacteur en chef du Daily Bugle), dans Spider-Man: Homecoming, il est le meilleur ami de Peter Parker (exit donc Harry Osborn), dont il a découvert l’identité secrète par accident. À l’écran, c’est Jacob Batalon (North Woods) qui prête corps et réplique à cet adolescent obèse et jovial, qui n’est pas sans rappeler certains amis de Miles Morales (mais nous digressons une nouvelle fois).
Incontournable de l’entourage de Peter Parker, Flash Thompson, interprété cette fois par Tony Revolori (The Perfect Game, The Grand Budapest Hotel, La Cinquième Vague), est bien entendu une nouvelle fois présent pour torturer ce pauvre Peter dans les couloirs du lycée. Si les brimades physiques ont fait place à des répliques pas forcément très subtiles, Flash n’en reste pas moins ironiquement un grand admirateur de Spider-Man.
Dans le lycée de Peter, nous retrouvons également Liz Allen. Si dans les comics, elle est la petite amie de Flash, dans Spider-Man: Homecoming, elle est l’amour secret de notre jeune héros. Un amour qui pourrait toutefois bien se révéler très dangereux pour le célèbre tisseur, au regard de la famille de Liz. C’est Laura Harrier (The Last Five Years, le feuilleton On Ne Vit qu’Une Fois) qui joue ce personnage à mi-chemin entre la Liz des comics, et celui plus connu de Gwen Stacy, le premier amour de Peter Parker, que nous avions pu découvrir dans la saga The Amazing Spider-Man.
Autre personnage féminin de l’entourage scolaire de Peter, Michelle Jones, incarnée par Zendaya Coleman (Amiennemies, Zapped, les séries Shake It Up et Agent K.C.). Plus communément surnommée M.J. par ses amis (Serait-elle la nouvelle Mary-Jane de ce nouveau reboot? Ou bien Michelle Gonzalles, la colocataire de Peter dans les comics? Ou bien encore les deux à la fois?), Michelle est une adolescente plutôt étrange, très distante avec les autres, mais aussi très observatrice vis-à-vis de ses camarades.
Il n’y a toutefois pas que des adolescents dans la vie de Peter Parker. Il y a aussi son mentor Tony Stark, alias Iron Man, que notre héros a rencontré lors de la guerre civile des supers-héros. C’est d’ailleurs à ce bon et généreux Tony que Peter doit son costume de Spider-Man. Néanmoins, la présence d’Iron Man n’est finalement que minime dans le film, et notre milliardaire assure et assume pleinement son rôle de mentor. Bien entendu, Robert Downey Jr (les sagas Iron Man et Avengers) reprend une nouvelle fois le costume du super-héros qui a contribué à redorer son image auprès du grand public.
Si Tony Stark est moins présent, cela se fait au bénéfice de son célèbre chauffeur/garde-du-corps/responsable de la sécurité, le bien nommé Happy Hogan, qui revient ainsi dans le MCU après 4 ans d’absence. Toujours interprété par Jon Favreau (la saga Iron Man, Chef, réalisateur du Livre de la Jungle), Happy est l’agent de liaison de Spider-Man… ou plutôt sa nounou de luxe, qui s’assure que l’adolescent ne s’aventure pas dans des aventures trop dangereuses pour lui.
Si Happy est chargé de surveiller Spider-Man, celle qui veille sur Peter, c’est bien entendu sa tante, May Parker. Du fait du rajeunissement du personnage, les blagues sur le physique de May sont une nouvelle fois légion de la part des adultes. Mais le film permet toutefois de creuser un peu plus le personnage, nous permettant de découvrir une May plus maternelle et moins grand-mère que dans les précédentes adaptations. C’est Marisa Tomei (La Défense Lincoln, The Big Short, Captain America: Civil War), la Tante May sexy de Civil War, qui retrouve une seconde fois ce rôle de femme élevant seule un adolescent très particulier.
Qui dit Spider-Man dit ennemis. Ainsi après avoir été confronté au Bouffon Vert, au Docteur Octopus, à Sandman, à Venom, au Lézard, et à Electro dans les précédentes adaptations, Spider-Man va devoir cette fois faire face à l’un de ses adversaires le plus mythique, Adrian Toomes, alias Le Vautour. Mais qui dit MCU, dit nécessairement technologie alien. Et la bataille de New-York a quelque peu laissé derrière elle d’importants restes de technologie Chitauri, qui servent à alimenter l’entreprise criminelle de Toomes… en plus de ses ailes mécaniques de Vautour. Pour donner vie à ce génie de la revente illégale d’armes extra-terrestres, Michael Keaton (Beetlejuice, Batman, Jackie Brown, La Coccinelle Revient, Birdman) passe ainsi pour la première fois de l’autre côté de la barrière entre le bien et le mal.
Pour l’épauler dans son entreprise, Toomes peut compter sur son bras droit, Herman Schultz, alias Le Shocker, chargé de revendre la production illicite aux criminels de New-York, ainsi que sur Phineas Mason, dit Le Bricoleur, le brillant cerveau maléfique responsable de la combinaison des technologies humaines et Chitauri.
À l’écran, ce sont Bokeem Woodbine (Ray, Total Recall: Mémoires programmées, Les Âmes Vagabondes) d’une part, et Michael Chernus (Love et autres drogues, Men in Black 3, Capitaine Phillips) d’autre part, qui interprètent les deux acolytes du Vautour.
Mais les méchants ne naissent pas mauvais. Le passage d’Adrian Toomes du côté obscur est la faute principale d’Anne Marie Hoag, la directrice de Damage Control, l’entreprise para-gouvernementale, propriété de Tony Stark, chargée de gérer l’après destruction. Le problème, c’est que Toomes avait initialement remporté le marché consécutif aux destructions provoquées par la bataille de New-York. Mais celui-ci lui a été arraché par Damage Control, provoquant sa ruine financière. C’est l’actrice Tyne Daly (les séries Cagney et Lacey, Amy) qui joue la directrice de Damage Control, une femme forte mais froide.
À la réalisation de Spider-Man: Homecoming, nous retrouvons donc Jon Watts (Clown, Cop Car). Pour le coup, le jeune metteur en scène fait le boulot de son bon réalisateur Marvel Studios. Si la réalisation n’a rien d’extraordinaire ou de flamboyant, que ce soit par les cadrages retenus ou l’étalonnage des couleurs (nous sommes loin des délires psychédéliques de Docteur Strange ou des couleurs flamboyantes des Gardiens de la Galaxie Vol.2), elle assure toutefois l’essentiel, c’est-à-dire nous permettre de suivre l’histoire facilement et sans ressortir avec un mal de tête à cause d’abus de « caméra à l’épaule ».
Quelques plans ce cependant plutôt bien trouvés, comme les visions depuis l’intérieur du costume de Spider-Man, qui ne sont pas sans rappeler celles que nous connaissions déjà du costume d’Iron Man depuis les débuts du MCU.
Du côté des effets spéciaux, ils font là aussi le boulot, sans forcément trop en faire. Nous sommes peut-être loin du Spider-Man de Sam Raimi qui se baladait de gratte-ciel en gratte-ciel en plein Manhattan, mais notre jeune héros n’en est pas encore là. Ici, les effets servent l’histoire, et non l’inverse, y compris en ce qui concerne les costumes de Spider-Man et du Vautour.
À la partition, nous retrouvons une nouvelle fois Michael Giacchino (Les Indestructibles, Docteur Strange, Rogue One), le compositeur fétiche de Pixar, qui œuvre de plus en plus sur les autres productions Disney. Il nous livre une bande originale qui se laisse écouter, avec de très beaux morceaux plein de bravoure, dont une reprise du thème des Avengers… ainsi qu’un remix orchestral du célèbre thème « L’araignée », issu du générique de la série animée Spider-Man des années 1960.
Enfin, qui dit film Marvel, dit forcément scène post-générique. Comme depuis quelques films, elles sont au nombre de deux: une première à la fin du premier générique, et une seconde en fin de générique principal.
La première scène est directement liée à l’histoire de Spider-Man: Homecoming, et est ainsi l’occasion d’ouvrir quelques pistes sur l’identité du futur adversaire de l’Homme-Araignée… un adversaire, qui sans trop vous en dire, serait inédit par rapport à ceux qu’a déjà affrontés Peter Parker dans les précédentes adaptations.
La seconde scène est plutôt d’ordre humoristique, et cherche à se moquer ainsi du temps perdu inutilement… dont celui à attendre une scène post-générique qui in fine n’apportera pas grand-chose à l’intrigue générale du MCU, mais qui est toutefois bien marrante.
Sans forcément révolutionner le genre du film de super-héros, Spider-Man: Homecoming se révèle une bonne surprise rafraîchissante et amusante dans un Univers Cinématographique Marvel qui se fait de plus en plus mature. Toute en réinventant les origines de l’Homme-Araignée, mais sans être vraiment une origin story, cette nouvelle adaptation se révèle pourtant la plus fidèle en ce qui concerne la personnalité de Peter Parker et de son alias, Spider-Man.
N’hésitez pas à vous faire votre avis sur la question en allant découvrir le film au cinéma, de préférence en IMAX.