Décidément, l’année 2012 aura été marquée par les films de Super-Héros. Après Ghost Rider 2 et The Avengers, plus gros succès de l’année (1,450 milliards de dollars de recettes dans le monde), et avant la sortie du film de la concurrence DC Comics (The Dark Knight Rises), c’est au tour de l’homme araignée de se refaire une toile dans nos salles obscures. En effet, le 4 Juillet dernier sortait sur nos écrans le dernier film franchisé Marvel, The Amazing Spider-Man. La Gazette Disney+ vous propose de revenir sur cette nouveauté, au travers de cet article retraçant la genèse du projet, ainsi que sa critique.
Avant de revenir sur le film en lui-même, un retour sur les origines du projet s’impose. En 2007, la sortie de Spider-Man 3 laissa comme un goût amer à de nombreuses personnes. Alors que jusque là, les films de l’homme araignée étaient encensés par la critique, celui-ci divisa, y compris au sein même de l’équipe du film. Cela n’empêcha pas Sony, producteur et détenteur de la franchise au cinéma, de lancer la production d’un 4ème film, toujours avec la même équipe. Cependant, des différents artistiques entre Sam Raimi et Sony éclatèrent, et le réalisateur des trois premiers opus finit par claquer la porte courant 2010, emportant avec lui toute l’équipe artistique de la saga.
Sony se retrouvait dans une situation délicate, car entre temps, la Walt Disney Company, à la surprise générale, avait racheté Marvel à l’été 2009. Or, les contrats de franchises entre Marvel et les studios prévoit que ces derniers doivent produire au moins un film tous les 5 ans, sous peine de perdre les droits d’exploitation du personnage sur grand écran. Pour éviter donc de perdre sa poule aux œufs d’or (Spider-Man étant jusqu’à il y a peu, la franchise de Super-Héros la plus rentable au cinéma), Sony lança donc en catastrophe la production d’un reboot de Spider-Man, qui ne devait intervenir à la base que 5 ans plus tard, autour de 2015. Le scénario retenu est celui de James Vanderbilt (les prochains remakes de Total Recall et RoboCop), dont le synopsis est le suivant:
Abandonné par ses parents lorsqu’il était enfant, Peter Parker a été élevé par son oncle Ben et sa tante May. Il est aujourd’hui au lycée, mais il a du mal à s’intégrer. Comme la plupart des adolescents de son âge, Peter essaie de comprendre qui il est et d’accepter son parcours. Amoureux pour la première fois, lui et Gwen Stacy découvrent les sentiments, l’engagement et les secrets. En retrouvant une mystérieuse mallette ayant appartenu à son père, Peter entame une quête pour élucider la disparition de ses parents, ce qui le conduit rapidement à OsCorp et au laboratoire du docteur Curt Connors, l’ancien associé de son père. Spider-Man va bientôt se retrouver face au Lézard, l’alter ego de Connors. En décidant d’utiliser ses pouvoirs, il va choisir son destin…
http://www.youtube.com/embed/w_hmwHZGjEc?rel=0
Il fallut également retrouver un nouveau casting, ainsi qu’une nouvelle équipe. Sony choisit un jeune réalisateur, Mark Webb, pour porter à l’écran le nouveau film. Réalisateur de (500) jours ensemble, drame sentimentale sur les aléas d’une relation amoureuse (avec Zooey Deschanel et Joseph Gordon-Levitt), Webb est essentiellement connu pour ses réalisations de clips vidéos, notamment pour des artistes rock comme Green Day.
Mais la question essentielle était surtout de savoir « qui pour incarner le nouveau Peter Parker ». Après des semaines de casting, c’est le jeune acteur britannique, Andrew Garfield, vu notamment dans la série Doctor Who, mais révélé par le film The Social Network de David Fincher, qui est choisi pour porter le costume de Spider-Man.
Quant à celle qui allait accompagner Garfield à l’écran (et désormais à la ville) dans le rôle de Gwen Stacy, ce sera l’actrice Emma Stone, connue jusque là pour ses rôles de blonde sexy dans des comédies potaches, mais qui a explosé l’année dernière avec le film dramatique La Couleur des Sentiments, distribué par Disney.
Pour compléter le casting, la production fait appel à de nombreux acteurs prestigieux et de talent, comme Rhys Ifans (Harry Potter, Anonymous) dans le rôle du Dr Connors / Le Lézard, Martin Sheen (Apocalypse Now, Wall Street, A la Maison Blanche) pour interpréter l’Oncle Ben Parker, ou bien encore Sally Field (Norma Rae, Forest Gump, Urgences) qui joue Tante May Parker.
Tous les ingrédients pour faire un bon film de Super-Héros, et même un bon film tout court, semblent donc réunis, malgré cet accouchement dans la douleur du projet.
Et bien OUI, le film est bon, voire même très bon. Malgré ce que pouvait laisser penser les bandes annonces, l’histoire est profonde, et bien plus poussée que ne l’était la version 2002 de Raimi. Les personnages ont plus de profondeur, et surtout des réactions plus humaines, moins manichéennes. Nous sommes dans une vision très «Kick-Ass» du personnage, avec un Spider-Man qui saigne et garde des ecchymoses tout le long du film.
Alors certes, la trame de base est la même, et nous n’échappons pas aux impondérables que sont la piqûre de Peter Parker par une araignée mutante, la découverte des super-pouvoirs, ou bien encore la mort de l’Oncle Ben, mais tout cela est plus moderne dans la narration et la mise en scène, et également plus réaliste dans les dialogues et les situations.
A cela, nous retrouvons des éléments d’origine du comics, comme le fait que Spider-Man ne produit pas lui-même son fil d’araignée, mais le fabrique et l’expulse au moyen des pads qu’il a lui-même conçus. Ou bien encore l’intégration du personnage de Gwen Stacy, la première petite amie de Peter Parker dans la version d’origine de la BD.
Du côté du scénario, c’est visiblement la série animée de 2008, Spectacular Spider-Man, qui a servi de modèle de base… même si l’on retrouve de nombreux éléments appartenant aux multiples versions existantes, notamment ce qui touche à l’intrigue autour de Gwen Stacy, proche de la version comics Ultimate Spider-Man. Quant au costume de l’homme araignée, l’inspiration provient du chapitre « House of M» (cross-over entre plusieurs franchises Marvel et préquelle à Civil War) de la version originale de la BD.
Bien entendu, certains éléments scénaristiques reste inexploités dans le film, laissant la place à une suite pour les expliquer plus tard. L’un des plus marquants est probablement l’absence/présence de Norman Osborn (alias le Bouffon Vert), dont la présence pèse sur l’intrigue, mais qui n’est pas physiquement présent… ou tout du moins sous la forme d’une ombre géante à l’entrée de la tour OsCorp.
D’ailleurs, les personnages sont un point fort du film. Là où la prestation de Maguire pouvait parfois être mono-expressive, avec un personnage toujours très héroïque, limite sur-homme, celle de Garfield est tout en finesse, avec une palette d’expression beaucoup plus développée, et un personnage plus humain et plus proche du spectateur.
Idem pour le personnage de Gwen Stacy, bien plus profond que celui de Mary-Jane. Elle est le véritable pendant féminin de Peter Parker, une femme forte qui n’a pas besoin que Spider-Man viennent la sauver, au contraire, c’est elle qui aide l’homme araignée.
Enfin, le personnage du Dr Connors est là aussi beaucoup plus complexe que dans la version Raimi. Après tout, dans cette version, il devient enfin le méchant qu’il a toujours été, c’est à dire Le Lézard. Mais son caractère et ses motivations sont beaucoup plus poussées que le simple « je suis méchant, je veux tuer tout le monde ». Il est en quelque sort poussé à devenir Le Lézard, et une fois la mutation effectuée, son caractère s’en retrouve changé.
Le film n’est cependant pas exempt de défauts, mais minimes au regard d’où vient le projet.
Par exemple, côté musique, c’est James Horner (Titanic, Avatar), qui s’y colle. Alors certes, c’est beaucoup moins prenant que les anciens scores de Danny Elfman, et parfois assez décalé par rapport à la situation visible à l’écran, mais force est de reconnaître que pour une fois, le compositeur s’est renouvelé, et nous évite son fameux enchaînement de quatre notes qui caractérise ses compositions dans les moments dramatiques.
Enfin, au niveau de la 3D (puisque le film a été tournée en stéréoscopie), bien quelle soit maîtrisée parfaitement par le réalisateur, notamment dans les scènes d’action, elle reste assez plate dans les moments plus calme, mais du coup, nous évite les plans incompréhensibles avec aucun flou artistique.
http://www.youtube.com/embed/-M0F1LLBXzQ?rel=0
Découvrez Spider-Man en pleine adaptation à ses nouvelles capacités dans l’extrait ci-dessus!
Maintenant, je sais la question que vous allez me poser: « Il nous parle de Spider-Man, mais quel rapport avec Disney, vu que le film est produit par Sony? ». La réponse est assez simple. Le film est produit par Sony qui conserve pour le moment les droits d’exploitation du personnage au cinéma malgré le rachat de Marvel par Disney, mais le personnage étant en dehors du cinéma exploité par Disney, nous ne pouvions pas faire l’impasse sur cette sortie. Sachez d’ailleurs que toutes les retombées en merchandising de The Amazing Spider-man seront… pour Disney! En effet, si vous faites un peu le tour des Disney Stores, vous constaterez que l’homme araignée est à l’honneur ces derniers temps, avec une gamme de produits directement issus du film!
Enfin, alors qu’il y a quelques mois, personne n’aurait imaginé cela possible, le producteur du film et de l’ensemble de la franchise au cinéma, Avi Arad, ancien président de Marvel, a déclaré qu’il n’était pas impossible que Spider-Man rejoigne les Avengers dans la suite de leurs aventures, prévue en 2015. Déclaration confirmée par le nouvel interprète de Spider-Man, Andrew Garfield. La balle est donc désormais entre les mains de Sony et Disney, pour espérer un jour voir Peter Parker prêter main forte à Tony Stark, Captain America et leurs amis musclés!
Quoi qu’il en soit, The Amazing Spider-Man reste un divertissement très plaisant. Certes, ce reboot arrive un peu tôt, mais il fait largement oublier ses prédécesseurs, qui prennent un véritable coup de vieux à côté. Pour preuve, les avis de nos autres reporters: