2017, nouvelle année riche en films super-héroïques pour l’Univers Cinématographique Marvel (MCU). Ainsi, après Les Gardiens de la Galaxie Vol.2, Spider-Man : Homecoming, et le pilote en IMAX de la série Inhumans, c’est au tour du plus puissant des Vengeurs de faire son retour sur grand écran pour le dernier volet de sa trilogie en solo, Thor : Ragnarok. Ce sont donc essentiellement les personnages issus de la composante cosmique de la Maison des Idées qui ont eu les honneurs de cette année, et le film à sortir ce 25 octobre 2017 ne fait que compléter la liste en commençant à mettre en place l’échiquier du prochain Avengers : Infinity War. La Gazette de Disney vous en dit un peu plus sur les dernières aventures du plus Asgardien des super-héros.
Avant toute chose, un petit retour sur les épisodes précédents s’impose, puisque ce nouveau film de la phase 3 du MCU est une suite, et des deux premiers Thor, mais également des deux Avengers.
Pour rappel, les premières aventures de Thor faisaient la part belle à la difficile relation père-fils, et frère-frère, liant respectivement Odin et Thor, et Thor et Loki. Notre pauvre héros se retrouvait ainsi exilé sur Terre, privé de tout pouvoir, jusqu’à ce qu’il arrive à prouver sa force de cœur, et pas uniquement sa force physique. Thor devait aussi faire face aux mauvais tours de Loki, afin de récupérer sa place, et sauver son père.
Après son premier film en solo, notre héros asgardien faisait équipe avec d’autres héros Marvel, afin de lutter contre son frère Loki, et sauver Midgard. Si son apparition dans ce premier film choral reste assez mineure par rapport à d’autres, elle n’en reste pas moins importante, puisqu’outre l’introduction de sa légendaire rivalité avec Hulk, largement abordée dans ce nouveau film comme nous le verrons un peu plus bas, The Avengers permet également d’introduire une partie des événements à venir. En effet, la bataille de New-York marque un tournant pour l’humanité, qui prend conscience de la menace cosmique qui règne tout autour de la Terre. Et le Tesseract d’Asgard, artefact de la collection d’Odin, se révèle être la première des cinq Pierres d’Infinité, de puissantes reliques cosmiques capables de contrôler l’ensemble des composantes de l’univers, et convoitées par le terrible Thanos.
La deuxième Pierre est d’ailleurs au cœur de l’intrigue de Thor : Le Monde des Ténèbres, seconde aventure en solo de notre héros. Le dieu nordique de la foudre se voit ainsi contraint d’affronter les Elfes Noires de Svartalfheim, afin de récupérer l’Ether, et accessoirement sauver son être aimé : la belle Jane Foster. Mais ce combat ne sera que pertes pour notre héros, qui assistera à la mort de sa mère Frigga, ainsi qu’à celle de son frère Loki… C’est tout du moins ce qu’il croira, mais le spectateur découvrait qu’au final, le dieu de la fourberie avait pris la place d’Odin sur le trône d’Asgard, alors que Thor regagnait la Terre où il décidait de vivre un temps.
Du fait de sa présence sur Midgard, le dieu nordique de la foudre put retrouver les Avengers, afin de mettre un terme définitif aux agissements d’HYDRA, la terrible organisation nazie qui avait investi et fait tomber le SHIELD. Dans les ruines de leur forteresse située en Sokovie, les Avengers récupèrent le sceptre de Loki. En analysant cet artefact, Tony Stark réussit à finaliser le programme de protection Ultron, destiné à aider les Avengers dans leur mission de protection de la Terre contre les menaces cosmiques. Cependant, l’expérience tourne court, et Ultron se retourne contre ses créateurs. Alors que les Avengers sont en fuite, Thor est pris de visions de fin du monde. Grâce à celles-ci, il découvre que le seul moyen de vaincre Ultron est de donner naissance à Vision, un synthésoïde surpuissant, animé par la Pierre d’Infinité dissimulée dans le sceptre de Loki. Ultron est défait, mais non sans mal, puisque la bataille de Sokovie aura des impacts majeurs sur l’avenir de nos héros. Hulk, effrayé par sa puissance, s’enfuit de la Terre et disparaît dans l’Espace. De son côté, Thor s’inquiète toujours de ces visions apocalyptiques qui lui rappellent l’imminence de Ragnarök, et il décide d’enquêter sur ces fameuses Pierres d’Infinité, qui n’apportent que le malheur dès qu’elles apparaissent.
C’est donc un Thor toujours en quête de réponses sur la nature et la localisation des Pierres d’Infinité que nous retrouvons en début de Thor : Ragnarok. Le dieu de la foudre est d’ailleurs toujours pris de visions lui montrant la fin de son monde, Asgard. Pour rattacher l’ensemble des wagons des différentes intrigues galactiques du MCU, et développer l’expérience de la fin du monde version asgardienne, c’est aux scénaristes Craig Kyle (des séries TV animées Marvel), Christopher Yost (Thor : Le Monde des Ténèbres), Stephany Folsom, et Eric Pearson (les court-métrages du MCU, dont Agent Carter, et Le Consultant) qu’a été confiée la tâche d’écrire l’histoire devant conclure la trilogie Thor, et faire le lien avec la suite des événements.
Privé de son puissant marteau, Thor est retenu prisonnier sur une lointaine planète aux confins de l’univers. Pour sauver Asgard, il va devoir lutter contre le temps afin d’empêcher l’impitoyable Hela d’accomplir le Ragnarök – la destruction de son monde et la fin de la civilisation asgardienne. Mais pour y parvenir, il va d’abord devoir mener un combat titanesque de gladiateurs contre celui qui était autrefois son allié au sein des Avengers : l’incroyable Hulk…
Avec Marvel Studios, on ne change pas une équipe qui gagne. Ainsi, Chris Hemsworth rempile une nouvelle fois dans le rôle de Thor, dieu nordique de la foudre et maître du marteau Mjöllnir. Le personnage continue cependant à évoluer dans son caractère, pour devenir celui qu’il doit être, le nouveau roi d’Asgard. C’est donc un Thor beaucoup plus mature et réfléchi que nous retrouvons ici (et cela transparaît d’ailleurs avec le changement de look du personnage lors de son passage sur la planète Sakaar), bien qu’il garde toujours un petit côté tête brûlée à certains moments.
Aux côtés de Thor, nous retrouvons donc son frère Loki, toujours interprété par le fabuleux Tom Hiddleston. Cela fait donc quatre ans que nous avions laissé le personnage sur le trône d’Asgard, où il avait usurpé l’identité de son père Odin. Malgré ces années à régner en secret, Loki n’a pas évolué, contrairement à son frère. Il reste toujours aussi fourbe et manipulateur, mais ses mauvais tours sont plus rapidement déjoués par les autres personnages qui, eux, ont bien compris que le dieu de la malice ne changerait jamais ; Loki n’en reste pas moins un allié précieux pour son frère, malgré son lourd passé, et les événements de Ragnarök semblent in fine l’avoir fait lui aussi mûrir.
Parmi les autres Asgardiens, nous retrouvons une nouvelle fois Odin, le « père de toute chose », toujours magistralement joué par Anthony Hopkins. Si l’Odin interprété par Loki est devenu une sorte de roi hédoniste, le véritable Odin, exilé sur Terre par son fils adoptif, est lui au crépuscule des dieux. Et cela ne sera pas sans conséquence sur les événements de Thor : Ragnarok.
Autre personnage d’Asgard déjà connu, Idris Elba retrouve le personnage d’Heimdall. Celui qui était autrefois le gardien du pont dimensionnel Bifröst, et sentinelle d’Asgard, voit sa situation évoluer significativement. Mis sur le banc par Odin-Loki, Heimdall s’est réfugié dans la clandestinité avec pour principale mission de protéger le peuple d’Asgard.
Si Jamie Alexander n’a pas pu rempiler pour son rôle de Lady Sif (prise par le tournage de la série Blindspot), Ray Stevenson, Zachary Levi, et Tadanobu Asanodans reprennent très brièvement leur rôle respectif de Volstagg Fandral, et Hogun, le Trio Palatin.
Dernière apparition de marque, celle du Docteur Stephen Strange, toujours interprété par Benedict Cumberbatch. Déjà entre-aperçu dans la scène post-générique du film solo de ce dernier, le Maître des Arts Mystiques semble avoir beaucoup progressé dans le contrôle de ses pouvoirs depuis que nous l’avions laissé, et son aide sera précieuse pour retrouver le véritable Odin.
Mais outre ces personnages déjà connus, et qui continuent à évoluer, le film est aussi l’occasion d’introduire de nouveaux personnages, à commencer par une Asgardienne en exil, Brunnhilde, alias Valkyrie. Ex-membre de la garde royale d’Asgard, en charge de défendre le trône et de veiller au passage des guerriers vers le Valhalla, Valkyrie a déserté ses fonctions suite à la mort tragique de ses sœurs guerrières. Elle erre depuis sur Sakaar, comme chasseuse de prime. C’est Tessa Thompson (Selma, Creed, la série Westworld) qui a été choisie pour jouer cette femme forte mais désabusée.
Sakaar est décidément une drôle de planète, puisque nous y retrouvons un vieil ami de Thor, l’incroyable Hulk. Disparu depuis les événements de Sokovie, Hulk a échoué sur cette planète, véritable poubelle de l’univers. Alors qu’il était craint de tous les humains sur Terre, sur Sarkaar Hulk est adoré tel le gladiateur des temps modernes qu’il est devenu, tant et si bien qu’il n’est pas redevenu Bruce Banner depuis tout ce temps. Mais l’arrivée accidentelle de Thor sur cette étrange planète va changer la donne pour le géant de jade, et remettre en cause tout le monde qu’il s’était bâti. Tout comme Chris Hemsworth avec Thor, Mark Ruffalo retrouve ici son rôle de Hulk / Bruce Banner.
Le Grand Maître de Sakaar est l’un des principaux antagonistes du film. Interprété par un Jeff Goldblum (La Mouche, Jurassic Park, Independence Day) au sommet de la comédie, En Dwi Gast est l’un des Doyens de l’Univers, au même titre que Taneleer Tivan, le célèbre Collectionneur des Gardiens de la Galaxie, ou bien qu’Ego, la planète vivante des Gardiens de la Galaxie Vol.2. Adepte de toute forme de jeux, sa passion l’a conduit à créer le grand tournoi de Gladiateurs de Sakaar, en réduisant une grande partie de la population de la planète en esclavage. Il faut dire que sous ses airs faiblards, le Grand Maître est l’une des créatures les plus puissantes de l’univers.
L’autre grand antagoniste de Thor est Hela, la déesse asgardienne des morts. Enfermée depuis des années par Odin qui craignait qu’elle ne conduise Asgard à sa perte, la puissance d’Hela est à la hauteur de sa cruauté. Au même titre qu’une bonne partie des membres de sa divine famille, sa volonté est de régner sans partage sur Asgard et de partir à la conquête du reste de l’Univers. Et pour cela, elle peut notamment compter sur Fenris, son fidèle loup noir, ainsi que sur son armée de guerriers morts. C’est à Cate Blanchett (Cendrillon, les sagas Elizabeth, Le Seigneur des Anneaux, et Le Hobbit) qu’est revenue la tâche de se glisser sous l’imposante coiffe de la déesse de la mort, première grande méchante du MCU ; et elle se tire plutôt bien de cet exercice.
Autre allié d’Hela, Skurge l’Exécuteur est un Asgardien à la loyauté mouvante. Devenu le nouveau maître du Bifröst sous le règne d’Odin-Loki, il n’hésitera pas à s’allier à Hela lorsque cette dernière prendra le contrôle d’Asgard. En récompense, la déesse de la mort en fait son exécuteur, c’est-à-dire son bourreau personnel. Mais cette situation ne semble toutefois pas réellement convenir à ce guerrier un peu rude, interprété par Karl Urban (Peter et Elliott le Dragon, les sagas Le Seigneur des Anneaux, et Star Trek).
Dernier antagoniste, et non des moindres, Surtur, le géant de feu de Muspelheim. Avec ses armées de démons, Surtur ne rêve que d’une chose : accomplir son destin et détruire Asgard en provoquant le Ragnarök à l’aide de son épée Crépuscule. La question n’est pas de savoir si oui ou non il y arrivera, le titre du film est assez clair là-dessus, mais plutôt qui l’y aidera. Créature numérique, c’est Clancy Brown (Highlander, Starship Troopers, Warcraft : Le Commencement), grand spécialiste américain du doublage, qui prête sa voix au géant de feu.
Côté réalisation, après le côté shakespearien apporté par Kenneth Branagh, et l’aspect sombre et guerrier d’Alan Taylor, le Néo-Zélandais Taika Waititi (Vampire en toute intimité) nous fait découvrir une nouvelle facette de l’univers du plus puissant des Vengeurs. Thor : Ragnarok jongle donc à la fois entre le style cosmique des Gardiens de la Galaxie de James Gunn, et le style plus classique des premiers Thor. Pour être plus trivial, tout ce qui touche à l’univers asgardien reste dans la trame artistique que nous avions précédemment vue dans la saga Thor. Le reste par contre, et notamment la planète Sakaar, est radicalement différent. L’objectif ici est bien sûr d’harmoniser tout ce qui peut toucher à la dimension cosmique du MCU, et cela passe finalement plutôt bien.
À noter que pour un premier blockbuster, Taika Waititi, qui avait notamment travaillé sur la pré-production de Vaiana pour Disney, s’en sort plutôt très bien, en nous offrant certains plans très travaillés, à la limite du tableau biblique, dans le style Zach Snyder de la grande époque. Sur cet aspect, le film bénéficie notamment d’ un superbe travail sur les couleurs et les éclairages qui, à eux seuls, font tout autant que les effets spéciaux.
Le film est aussi grandement marqué par son humour, qui une nouvelle fois rappellera à certains un petit côté Gardiens de la Galaxie. Cela divisera très certainement les critiques, surtout après deux premiers volets de Thor assez sombres et théâtraux ; mais au final, tout comme Spider-Man : Homecoming, le film est ici plus fidèle à l’esprit des comics, malgré le côté dramatique de Ragnarök, soit la fin du monde pour les Asgardiens.
Au niveau musical, Thor : Ragnarok fait là aussi le grand écart avec les deux précédents films. Si les précédentes partitions avaient un côté très classique et heroic-fantasy (nous avons d’ailleurs droit à de belles reprises et réorchestrations de certains des thèmes principaux des deux précédents films), la composition de Mark Mothersbaugh (Les Razmoket – Le Film, La Coccinelle Revient, Tempête de Boulettes Géantes, La Grande Aventure LEGO) est beaucoup plus électronique pour tous les passages sur Sakaar, et rock pour tout ce qui est combats entre Asgardiens. Et cela passe finalement plutôt bien, notamment pour le côté électronique. Pour le côté rock, par contre, une composition originale plutôt qu’une n-ième reprise d’Immigrant Song de Led Zeppelin, aurait été appréciable.
Enfin, un film du MCU ne serait pas un vrai film Marvel sans ses scènes post-génériques. Comme pour les dernières productions, elles sont une nouvelle fois au nombre de deux : une première scène liée à un futur film du MCU, et une seconde qui permet de conclure l’une des intrigues du film.
Nous n’évoquerons pas la première scène, sous peine de spoiler trop la fin de Thor : Ragnarok. Mais celle-ci est directement liée au futur cross-over géant, Avengers : Infinity War… l’ombre du propriétaire du Gant de l’Infinité n’est jamais très loin, dès qu’il s’agit de l’aspect cosmique du MCU.
Dans la seconde scène, nous retournons brièvement sur Sakaar, afin de savoir comment Le Grand Maître s’en sort suite aux événements développés dans le film. Comme pour beaucoup de scènes post-génériques, il s’agit ici plus d’un clin d’œil final, qui n’apporte pas grand-chose au déroulé de l’intrigue, si ce n’est une ultime touche de fun.
Contrairement à ce que pouvaient laisser penser les bandes annonces, Thor : Ragnarok est bien un film centré principalement sur le personnage du dieu nordique de la foudre, et non un film duo avec Hulk. L’histoire du géant de jade, bien que développée de façon correcte à faire évoluer le personnage, n’est donc pas au centre de l’intrigue, bien que l’arc Planet Hulk ait grandement servi d’inspiration. Nous avons donc ici bien affaire à l’arc narratif Ragnarök, et à toutes ses conséquences sur la suite du MCU, mais bien entendu, revu façon cinéma, comme a pu l’être Captain America : Civil War avec l’arc narratif dont il est inspiré. Thor : Ragnarok est à découvrir dès le 25 octobre 2017 au cinéma, en IMAX et en 3D.