« Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine… ». Cette phrase d’accroche, vous la connaissez très certainement, puisqu’elle introduit depuis 1977, chaque film de l’une des plus célèbres franchises cinématographiques, Star Wars. Deux ans après le premier épisode de la « postolgie », devenu le troisième plus gros succès du box-office mondial, les aventures de Rey, Finn, Poe, et de la famille Skywalker retrouvent donc le haut de l’affiche. Mais que vaut donc cet Épisode VIII : Les Derniers Jedi ? La Gazette de Mickey vous en dit un peu plus, et vous livre son avis (avec un peu de spoileurs) !
Mais avant de nous étendre plus en profondeur sur ce dernier volet, un petit retour sur les précédents épisodes de la saga s’impose.
Dans la première partie de cette histoire, nous assistons à l’ascension et à la chute d’Anakin Skywalker, jeune chevalier Jedi et « Elu de la Force », la puissance mystique qui régit l’Univers et dont l’Ordre Jedi et l’une des composantes. Les tourments moraux d’Anakin, que ce soit sur le plus personnel (sa relation interdite avec Padme Naberri, la sénatrice de Naboo) ou sur le plan professionnel (sa difficulté à maîtriser ses émotions pour être un bon jedi) se superposent à un contexte géopolitique galactique des plus troublés, entre Séparatistes et partisans de la République Galactique. La Guerre des Clones finit par éclater entre les différents partis présent, décimant petit à petit les membres de l’Ordre Jedi. Trop peu nombreux, trop aveuglé par le Côté Obscur de la Force, ce n’est que trop tard que les Jedi découvrent la vérité : ils sont tous manipulés depuis le début par le Chancelier Suprême Palpatine, dernier des seigneurs Sith. Les Jedi sont anéantis ou presque, les derniers survivants, comme Obi-Wan Kenobi et Yoda, se cachant de la purge instaurée par le nouvel Empereur. Quant à Anakin Skywalker, il bascule définitivement du Côté Obscur, pensant ainsi sauver sa femme et son enfant à naître d’une mort certaine ; mais c’est tout le contraire de ces espérances qui arrivera, tout du moins, c’est ce qu’il pensait. Devenu Dark Vador, le nouvel apprenti Sith de l’Empereur Palpatine répandit la terreur dans la Galaxie, malgré une santé des plus précaires, consécutive à un ultime duel entre lui et son ancien maître Obi-Wan Kenobi.
Devant l’oppression de l’Empire, certains systèmes entrent en Rébellion. Mais l’Alliance Rebelle entre intérêts divergeants est longue à s’établir, tandis que l’oppression impériale continue de grandir, aidée par une nouvelle arme surpuissante, l’Étoile de la Mort.
Alors que s’ouvre la seconde partie de l’histoire, l’escadron Rogue One parvient à transmettre aux Rebelles les plans de l’arme ultime de l’Empire, et à les remettre à la Princesse Leia. Par un hasard du destin, Luke Skywalker, le fils présumé mort d’Anakin et Padme, se retrouve impliqué dans le conflit entre l’Empire et l’Alliance Rebelle, poussé dans cette voie par Obi-Wan Kenobi. Mais le chemin pour devenir un Jedi comme son père est long et difficile, et la tentation du côté obscur grande, surtout lorsque Luke découvre la vérité sur ses origines, et que son père tente de le convaincre de rejoindre le Côté Obscur de la Force. Mais grâce à l’enseignement de Yoda, à l’amour de sa sœur jumelle cachée la Princesse Leia, et au soutien de ses amis comme Han Solo ou Chewbacca, Luke parvient à ramener son père vers le Côté Lumineux de la Force. Celui qui fut Dark Vador élimine définitivement son ancien maître impérial, mettant ainsi fin à l’Empire et signant le retour de la paix dans la Galaxie.
La paix est toutefois une chose extrêmement fragile, et une partie des anciens officiers de l’Empire n’avaient cependant pas dit leurs derniers mots. Repliés dans les régions inexplorées de la Galaxie, ils fondèrent alors le Premier Ordre, qui grandit pendant des années dans le plus grand secret, à l’ombre de la Nouvelle République naissante et fragile.
C’est ici que commence le début de la troisième partie de cette histoire, à la mystérieuse disparition de Luke Skywalker, après la destruction du Nouvel Ordre Jedi qu’il avait fondé. Alors que sa sœur, la Générale Leia Organa, et son neveu Ben Solo, devenu le terrible Kylo Ren, tentent par tous les moyens de le retrouver, un fragment de la carte conduisant à la cache du dernier Jedi se retrouve par inadvertance entre les mains de Rey, une pilleuse d’épaves de Jakku. Une course contre la montre est lancée entre le Premier Ordre et la Résistance, groupe de républicains dissidents, persuadée que l’ennemi caché dans l’ombre prépare quelque chose. Leur pire crainte se vérifia lorsque le Premier Ordre détruisit le système hosnien, siège de la Nouvelle République, à l’aide de la super-arme Starkiller. Fort heureusement, la Résistance parvient à mettre en échec le Premier Ordre, grâce à l’aide de Finn, un ancien Stormtrooper, et de Poe Dameron, un pilote hors pair, en détruisant leur base/planète. Mais cela ne sera pas sans conséquence, et Han Solo trouvera la mort dans la bataille, des mains de son propre fils. Ce dernier sera quant à lui défait par Rey, qui se révèlera malgré elle, une nouvelle « Élue de la Force ».
Deux ans après le retour de la célèbre Saga au cinéma, la tâche était ardue pour mettre en chantier la suite de l’histoire créée avec Le Réveil de la Force. Pour relever la tâche de l’écriture et de la réalisation, Lucasfilm a fait appel à Rian Johnson, le réalisateur de Looper. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Johnson renverse les codes de la saga, tout en nous proposant une histoire qui, bien que frustrante car posant plus de questions qu’elle n’apporte de réponses, répond tout du moins à une partie des interrogations laissées en suspens dans le précédent film de la continuité chronologique. Si l’on pouvait reprocher au Réveil de la Force d’être trop dans l’hommage et le copier/coller de la Trilogie originelle, Les Derniers Jedi s’en éloigne pour le coup, et nous propose quelque chose de vraiment nouveau, mais qui a de fortes chances de diviser les fans de la franchise.
Dans Star Wars : Les Derniers Jedi de Lucasfilm, la saga Skywalker continue alors que les héros du Réveil de la Force rejoignent les légendes galactiques dans une aventure épique qui dévoile des mystères ancestraux de la Force et de choquantes révélations sur le passé.
Nous retrouvons donc Rey, toujours interprétée par la magnifique Daisy Ridley, là où nous l’avions laissée à la fin du dernier film, face à Luke Skywalker, sur la planète océanique Ahch-To. Si la nouvelle Résistante est venue pour ramener le maître Jedi rendu célèbre par l’acteur Mark Hamill, ce dernier ne compte pas l’entendre de cette manière. En effet, dans son exil, Luke s’est totalement déconnecté de la Force, et refuse à présent de se mêler des histoires de la Galaxie. Mais plus problématique, son échec à former son neveu Ben Solo, l’a conduit à certaines extrémités, quitte à vouloir en finir définitivement avec les Jedi et leur Ordre moribond. Mais Rey, et ses extraordinaires capacités à maîtriser la Force, pourrait bien ramener le vieux Jedi à la raison, et le relancer dans la bataille. Il faut dire que les pouvoirs de la jeune femme sont tellement puissants, et effrayants pour elle, qu’un enseignement sommaire s’impose à elle, pour être parfaitement en harmonie avec la Force.
Pendant que Rey tente de convaincre Luke, la Résistance doit faire face à un nouveau danger. Malgré la destruction de la planète Starkiller, la destruction du système hosnien a grandement déstabilisé la Galaxie, qui sombre dans la peur du Premier Ordre. Bien qu’affaibli par la perte de sa super-arme, ce dernier n’en reste pas moins puissant, et lance une offensive massive contre la Résistance en fuite, menée par la Générale Leia Organa (Carrie Fisher). Mais les circonstances feront que cette dernière devra quitter son poste, au profit de sa seconde, la vice-amirale Amilyn Holdo (Laura Dern), une ancienne héroïne de l’Alliance Rebelle. Les décisions d’Holdo ne seront cependant pas au goût de tous les Résistants, et plus particulièrement de Poe Dameron (Oscar Isaac), qui n’hésite pas à s’en prendre directement à la hiérarchie, et à œuvrer dans son dos, pensant ainsi agir dans les meilleurs intérêts du dernier groupe de survivants de la Résistance.
Poe va ainsi enrôler son vieil ami Finn, toujours interprété par John Boyega, dans une mission d’infiltration du Méga Croiseur du Premier Ordre, afin de brouiller le détecteur hyperspacial de celui-ci, et permettre ainsi à la flotte de la Résistance de fuir en toute sécurité. Pour l’aider dans sa mission, Finn pourra compter sur Rose Tico, jouée par Kelly Marie Tran, une jeune technicienne de la Résistance. Mais pour mener à bien leur infiltration, Finn et Rose devront d’abord retrouver la piste de DJ, un pirate informatique interprété par Benicio del Toro, capable de les faire passer à travers le bouclier de protection du vaisseau amiral du Premier Ordre, et de désactiver le système de détection en hyperespace. Pour cela, ils prendront la route de Canto Bight, une ville côtière de Cantonica, la planète de la jet-set et des grosses fortunes de la Galaxie. Mais tout ne se passera pas forcément comme ils l’imaginaient.
De son côté, le Premier Ordre tente donc d’éliminer définitivement la Résistance, dernier vestige de la Nouvelle République. Commandé par un Général Hux (Domhnall Gleeson) bien moins confiant qu’il ne l’était avant la destruction de Starkiller, le Premier Ordre commet un certain nombre d’erreurs stratégiques qui, loin de le déstabiliser, lui font perdre du temps sur son objectif d’extermination des derniers Résistants. Mais si ces erreurs n’étaient finalement qu’une manœuvre de plus du Suprême Leader Snoke (Andy Serkis), dans sa tentative de mettre la main sur de nouveaux adeptes de la Force ? Car après avoir fait succomber Ben Solo et l’avoir transformé en Kylo Ren (Adam Driver), la nouvelle cible du maître du Côté Obscur de la Force n’est autre que Rey. Bien loin d’un Palpatine bienveillant avec son apprenti Dark Vador, Snoke est un pédagogue tyrannique avec son élève, n’hésitant pas à l’humilier. Pas certain que Kylo Ren, dont le tiraillement entre bien et mal est toujours présent malgré son parricide, apprécie réellement cette situation.
Pour accompagner tous ces personnages, nous retrouvons toute une ribambelle de créatures et autres personnages de l’univers Star Wars, à commencer par Chewbacca. Bien loin de son rôle actif dans la Trilogie et dans le Réveil de la Force, il est ici plus spectateur des événements qu’autre chose. Même constat pour les deux célèbres droïdes R2-D2 et C-3PO, tandis que BB-8 tire une nouvelle fois la couverture à lui, aussi bien dans ses aventures avec Poe qu’avec Finn. Du côté des personnages introduits dans le précédent film, nous retrouvons brièvement Maz Kanata et le Capitaine Phasma, mais celles-ci sont beaucoup moins présentes que lors de leur première apparition à l’écran. Enfin, du côté des nouvelles créatures que nous rencontrons, nous avons tout d’abord les Porgs, des oiseaux de la planète Ahch-To, à mi-chemin entre le chat, le poulet et le pingouin, qui sont finalement bien moins présents que ne le laissait penser le marketing autour du film. La planète océan regorge d’ailleurs de nombreuses créatures originales, dont des sortes de vaches marines, ou bien encore les Gardiennes du Temple, sortes de nonnes extra-terrestre. Sur Cantonica, la planète des gens de la haute société, la ville de Canto Bight propose des courses hippiques, dans lesquelles vous pourrez retrouver les Fathiers, sorte de chevaux de course de l’espace. Enfin, vous pourrez retrouver les Chiens de Cristal sur Crait, la planète minérale. Ces créatures intelligentes, faisant penser à des Pokemon par leur aspect, seront l’élément salvateur de nouvelle Rébellion à venir.
À la réalisation, Rian Johnson explose tout autant les codes de Star Wars qu’à l’écriture du scénario. Ainsi, Les Derniers Jedi propose beaucoup moins de fondus déroulants que les précédents épisodes de la saga. Si la marque de fabrique visuelle de Star Wars est bien là, la réalisation est plus dynamique, un peu à l’image de ce qui avait été fait l’année dernière sur le spin-off Rogue One. Et cela apporte une véritable fraîcheur à l’écran, en nous proposant réellement quelque chose de nouveau, et pas un simple hommage à la Saga, comme pouvait trop l’être le précédent volet. La mise en scène de Johnson ne souffre donc de pas beaucoup de défauts, et le réalisateur nous offre même certains des plus beaux plans de la franchise Star Wars depuis sa création.
Ces plans, parfois à la limite du tableau, sont essentiellement servis par de superbes effets spéciaux, comme seuls ILM et Lucasfilm en ont le secret. Mais plus que cela, les environnements proposés, tournés en milieu réel pour la majorité, apportent une véritable plus value à l’ensemble. Ceci est d’autant plus vrai pour les trois nouvelles planètes que nous visitons, à savoir Ahch-To, la planète océan sur laquelle Luke Skywalker est parti en exil, Cantonica, la planète de Canto Bight, sorte de Monaco de l’espace avec toute la décadence qu’amène la richesse, et Crait, la planète minérale sur laquelle se déroule le dernier acte du film, qui apporte réellement de la nouveauté à la saga, avec des environnements jamais explorés jusqu’à présent. Côté vaisseaux spatiaux, si la Résistance fait à l’économie, en recyclant la flotte de l’ancienne Alliance Rebelle, le Premier Ordre continue dans la démesure, avec des super et méga Croiseurs, toujours plus gros les uns que les autres… d’aucun dirait que les dirigeants du Premier Ordre ont certaines choses à compenser pour voir les choses en toujours plus grand.
Côté musique, nous retrouvons une nouvelle fois le vénérable John Williams qui, comme sur le Réveil de la Force, offre aux Derniers Jedi une partition qui fait le boulot, sans pour autant être mémorable à la première écoute. Cette dernière reprend ainsi énormément les principaux thèmes de la saga, celui de Luke / de la Force, de Leia, mais également les nouveaux thèmes introduits dans le précédent film, à savoir celui de la Résistance, du Premier Ordre / de Kylo Ren, et celui de Rey. Une écoute seule de la bande originale sera nécessaire pour se faire une meilleure idée du réel travail nouveau effectué sur le film.
Difficile d’en dire plus sur Les Derniers Jedi sans en révéler trop. Comme toujours dans Star Wars, le film apporte son lot de rebondissements et de twists, mais comme évoqué ci-avant, les questions posées par ce nouveau film ne trouvent pas forcément ici une réponse, tout comme encore quelques questions majeures amenées par le premier film de cette « postlogie ». De plus, l’absence de véritable arrière-fond politique, ou d’approfondissement de certains personnages clés, donnent la sensation que l’histoire va parfois trop vite. Paradoxalement, malgré une densité folle, et une action qui ne s’arrête quasiment jamais, Les Derniers Jedi donne au global une impression de sur place, et une sensation de ne pas savoir où l’on va au final, ce qui risque grandement d’engendrer colère et frustration, que ce soit auprès des fans de Star Wars ou bien du grand public. L’ensemble des questions posées, et notamment les plus importantes, devront trouver une réponse dans l’Episode IX, réalisé à nouveau par J.J. Abrams, sous peine de détourner définitivement les spectateurs de la Saga, et au vu de la fin des Derniers Jedi, on se demande bien comment celui-ci va s’y prendre, notamment depuis la tragique disparition de Carrie Fisher l’année dernière.